Peut-on, en matière de communication, employer des moyens frauduleux au service de fins éthiques ? Peut-on lutter contre la pub avec des slogans ? François Brune s’interroge ici avec jubilation sur la question des moyens et des fins dans toute démarche médiatique et politique. (Extrait de son bouquin De l’idéologie aujourd’hui)
MOTS: Infokiosque fantôme (partout)
Articles
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Une éthique de la manipulation ?!
4 mars 2005, par François Brune -
Pourquoi je démissionne du syndicat
30 septembre 2009, par JeanEn 1981, Jean était syndiqué CGT à Saulnier-Duval, l’une des principales usines métallurgiques de la région nantaise, au sein de laquelle il subsistait encore des rétifs parmi les damnés de la chaîne de montage, plus de dix ans après Mai 68. D’où l’ambiance faite de réticences au travail, de coulages larvés de la production, parfois même de sabotages. Avec quelques autres complices, Jean diffusa largement cette lettre ouverte devant bon nombre d’usines en Loire-Atlantique, en commençant par Saulnier-Duval, et après avoir expliqué les raisons de sa démission en assemblée générale, sous les cris de haine des staliniens.
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Considérations sur les assemblées
2 décembre 2012, par AnonymeDans les assemblées on ne discute pas tous ensemble, on écoute les interventions de ceux qui sont plus habiles à exposer leur positions en les faisant ainsi passer pour la Raison collective. Celui qui parle mieux, c’est-à-dire qui possède la parole plus persuasive, contrôle l’assemblée et la plupart du temps c’est aussi celui qui l’organise). Tous ceux qui ont fréquenté des assemblées en voient clairement le fonctionnement. Quand la composition en est plus homogène, on voit le ricochet de deux ou trois voix qui se dirigent docilement vers une décision souvent déjà prise ailleurs. Les spectateurs, en silence, prennent des notes mentales de ce qu’ils peuvent dire au cas où quelqu’un les interroge sur leurs idées. Qui a des doutes ou des perplexités, se retiendra de les exposer, par crainte d’être contredit par une réponse brillante. Si les assemblées sont plus élargies, alors c’est une lutte entre différentes factions afin d’obtenir l’hégémonie. Amplifiés par les groupes respectifs de supporters, les discoureurs les plus habiles se livrent bataille. Ici, le nombre peut faire la différence, car il n’est point sûr que la parole la plus habile soit aussi la dernière. Il faut tenir compte aussi des ambitions personnelles et des rapports affectifs, tout l’enchevêtrement de sympathies, antipathies, préjugés, calculs stratégiques, rancunes, vanité et ainsi de triste suite.
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Aigu... agressif... foudroyant...
24 novembre 2017, par AnonymeTémoignage sur l’accompagnement de la fin de vie et de la mort.
"L’histoire qui suit se déroule sur 3 mois. 3 mois c’est pas grand chose dans une vie. Sauf quand c’est tout ce qui reste. Dans cette histoire-là, 3 mois c’est le temps qui s’écoule entre le dépistage du cancer, sa découverte, et la mort, son issue. Ce que je vais raconter ici, c’est des fragments de ce qu’il s’est vécu dans cet intervalle, celui où j’ai choisi d’accompagner au quotidien la fin de vie d’un proche."
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La déception
1er septembre 2021, par Alexandre BerkmanChapitre de conclusion du journal de Russie d’Alexandre Berkman, Le mythe bolchevik (1920-1922), ce texte dresse ses « réactions subjectives et les leçons » qu’il a tirées de la révolution russe et de ses suites.
« Je savais que les bolcheviks étaient marxistes et croyaient en un État centralisé que moi, anarchiste, je rejette par principe. Mais je plaçais la révolution au-dessus des théories, ce qui était le cas également, me semblait-il, des bolcheviks. Bien que marxistes, ils avaient contribué à faire advenir une révolution qui était totalement non marxiste, qui même défiait le dogme et la prophétie marxiste (...).
Comme je l’avais déclaré avec tant de passion à notre première réunion d’accueil à la frontière russe, j’étais prêt à ignorer toutes les différences théoriques d’opinion. Je venais pour travailler, pas pour discuter. Pour apprendre, pas pour donner des leçons. Pour apprendre et pour aider (...).
La vie, la réalité, remettait continuellement ma foi en question. Partout je voyais l’inégalité et l’injustice, l’humanité piétinée dans la poussière, l’exigence présumée dissimuler la trahison, la duperie et l’oppression. Je voyais le Parti au pouvoir réprimer les élans vitaux de la révolution, décourager l’initiative populaire et l’autonomie si essentielles à son développement. »Sommaire :
- En guise d’explication
- Préface
- Les enseignements du « mythe bolchevik »
I. Mes attitudes et réactions personnelles
II. La dictature communiste et la révolution russe -
« Toutes les valeurs de cette société sont des prisons de haute sécurité »
21 avril 2015, par CollectifSi la nouvelle loi sur les prisons de type C est une nouvelle offensive dégueulasse de ce monde carcéral contre l’irréductible esprit de révolte qu’aucune loi ni répression ne pourra jamais étouffer, elle n’est pas plus que cela. Sur le modèle des Quartiers de Haute Sécurité en France ou du régime FIES en Espagne, elle n’est qu’une pierre ajoutée à l’édifice de la lutte des autorités contre les prisonniers de la guerre sociale. Tout particulièrement dans un contexte comme celui de la Grèce, où la lutte armée et la proposition de l’attaque diffuse, permanente et décentralisée, obtiennent l’appui d’un mouvement large et l’approbation tacite de plusieurs parties de la population. Il s’agit aussi pour l’État grec d’une partie de son offensive contre le mouvement révolutionnaire et la révolte diffuse qui l’agite depuis les débuts de leur « crise » et un certain mois de décembre 2008. Ce qui nous intéresse ici n’est donc pas l’énième loi scélérate du pouvoir, mais le souffle de rage qu’elle a provoqué, qu’elle provoque encore et qu’elle provoquera probablement jusqu’à la destruction de son idée même.
Sommaire :
• Quelques chiffres
• Carte des prisons grecques
• Introduction
• Quelques slogans entendus dans les rues de Grèce
• Contre les prisons de haute sécurité
• Intervention dans la prison de Korydallos
• Jusqu’à la destruction de la dernière prison…
• Contre les prisons de type C
• Communiqué des prisonniers de la taule de Koridallos
• Première déclaration des détenus de type C
• Deuxième déclaration des détenus de type C
• Refus de remonter en cellule au bouclage à Koridallos
• Troisième déclaration des détenus de type C
• Grèves de la faim dans les prisons grecques
• Déclaration de début de grève de la faim du DAK
• Manif solidaire à Athènes
• Déclaration du DAK
• Les membres de la CCF mettent fin à leur grève de la faim
• Appel international du DAK
• Chronologie non exhaustive de luttes entre les murs
• Chronologie récente à l’extérieur
• Annexe : Pour en finir avec le Prisonnier Politique -
Au devant de la lutte
10 avril 2021, par Leslie FeinbergLeslie Feinberg, un-e militant-e trans étasunien-ne juif-ve et prolétaire, publie en 1996 le livre “Transgender Warriors”. Ce livre raconte l’histoire des transidentités et des personnes trans, sur plusieurs siècles et plusieurs continents, en parallèle de sa propre histoire personnelle.
Le chapitre 10 se concentre sur des insurrections et luttes de classe menées par des personnes trans, travesties, et/ou de genre déviant en Europe de l’Ouest du 15e au 19e siècle. On y apprend notamment les noms de leader-euse-s trans, des récits de luttes et de victoires, et des actions menées par plusieurs groupes de personnes trans contre des propriétaires et des patrons à cette époque.
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Contre les implants auditifs
6 mai 2013, par Oeil pour oeilEn décembre 2010, un projet de loi voté à l’Assemblée Nationale rend obligatoire le dépistage de la surdité chez les nouveaux-nés âgés de trois jours. Interprète en langue des signes, je côtoie la communauté sourde depuis une vingtaine d’années. De cette place d’interprète, je pense nécessaire de faire connaître à ceux qui entendent les menaces qui pèsent sur cette communauté, menaces qui sont liées à la médicalisation de nombreux aspects de notre vie.
Oeil pour oeil, avril 2012.Sommaire :
- Les sourds résistent et signent
- Loi sur le dépistage précoce de la surdité (extrait)
- « Vous, presque tous, nous regardez comme des malades ! »
- Un peuple silencieux se lève, comment le faire en le faisant parler ?
- « Tu fais pas d’effort pour entendre »
- Détruire une communauté
- Quelques lectures… -
Contributions d’Alfredo Cospito au débat sur la lutte contre le nucléaire
1er février 2023, par Alfredo CospitoDeux textes anti-nucléaires d’Alfredo Cospito, écrits en prison en 2020 et 2021.
Sommaire :
- Contribution à l’occasion des 3e journées anti-carcérales, à Bure, du 2 au 8 mars 2020
- Contribution pour la rencontre « Vous lui donnez vingt ans, nous lui donnons la parole », au Circolaccio Anarchico, à Spoleto (Italie), le 20 mars 2021 -
Le revenu garanti
6 novembre 2017, par Aude VidalJe suis au chômage depuis plus de dix ans et, considérant cette expérience et les exclusions qui l’accompagnent, [le revenu granti] m’apparaît désormais comme une mesure qui conforterait le productivisme ambiant, la perte d’autonomie, les inégalités socio-économiques, culturelles et de genre et serait un recours bien insuffisant devant les désastres que provoque l’organisation du travail (et du chômage !).
J’explique en quatre temps mes inquiétudes au sujet de ces différentes dimensions.Sommaire :
- Premier temps
- Le revenu garanti, une mesure productiviste ?
- Faut-il se réjouir des gains de productivité ?
- Fin du travail pour qui ?
- C’est mon choix
- Deuxième temps
- État social et auto-organisation populaire
- Faire circuler les richesses pour créer des communautés politiques
- De meilleures allocs pour plus d’État ?
- Troisième temps
- Emploi, inégalités de genre... et revenu garanti ?
- S’attaquer aux nuisances du travail rémunéré
- Mépris de classe et critique du travail... de l’autre
- Quatrième temps
- Une critique à sens unique du travail
- Homo faber n’aime plus le yaourt
- Un solutionnisme écolo-alternatif
- Puisque c’est ici que nos chemins se séparent
- Premier temps