Adaptation du texte "La souffrance individuelle (et collective) est-elle un critère politique ?" de Chi-Chi Shi, paru en 2018, cette brochure vulgarise ce texte "trop universitaire et détaché du réel des luttes" pour aborder dans ce premier volume différents sujets avec une approche plus hexagonale : néolibéralisme, politiques de l’identité, intersectionnalité et concurrence des identités.
MOTS: Antiracisme
Articles
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Qu’est-ce qu’on fout ?
8 mars, par anonymes -
La conscience de la mestiza
20 février 2015, par Gloria AnzaldúaBercée dans une culture, prise en sandwich entre deux cultures, enjambant les trois cultures et leurs systèmes de valeurs, la mestiza subit une lutte de la chair, une lutte des frontières, une guerre intérieure. [...]
La nouvelle mestiza s’en sort en développant une tolérance pour les contradictions, une tolérance pour l’ambiguïté. [...] Elle a une personnalité plurielle, elle opère selon un mode pluraliste —rien n’est expulsé, le bon le mauvais et le laid, rien n’est rejeté, rien n’est abandonné. Non seulement elle nourrit des contradictions, mais elle transforme l’ambivalence en quelque chose d’autre.
Le travail de la conscience mestiza est de défaire la dualité sujet-objet qui la tient prisonnière [...]. La réponse au problème entre le peuple blanc et les peuples de couleur, entre le genre masculin et le genre féminin, passe par guérir la déchirure qui est au fondement même de nos vies, de notre culture, de nos langues, de nos pensées. Déraciner massivement la pensée dualiste de la conscience individuelle et collective constitue le début d’une longue lutte, mais une lutte qui pourrait, c’est notre plus grand espoir, nous porter vers la fin du viol, de la violence, de la guerre.
[La version originale de ce texte a été publiée en 1987 sous le titre « La conciencia de la mestiza. Towards a New Consciousness » dans le livre de Gloria Anzaldúa : « Borderlands/La Frontera : The New Mestiza » (1987, San Francisco, Aunt Lute Books).] -
Ce qui se passe quand les Blanc·he·s changent
7 janvier 2020, par bell hooksDans ce texte de 2003, bell hooks démontre l’importance de la solidarité active des Blanc·he·s avec les personnes racisées, aussi bien dans les luttes antiracistes que dans la vie quotidienne.
« En refusant de reconnaître la valeur et l’importance de l’action antiraciste individuelle de personnes blanches, non seulement on dévalorise leurs efforts pour transformer leur pensée et leur comportement, mais on empêche également d’autres Blanc·he·s de suivre cet exemple. Toutes les personnes de couleur qui souffrent de l’exploitation et de l’oppression raciste ont conscience que la suprématie blanche ne pourra pas être éliminée tant que les Blanc·he·s racistes ne changeront pas. Celles et ceux qui refusent de croire que ce changement est possible, qu’une personne raciste peut devenir activement antiraciste, agissent alors dans le sens des forces vives de la domination raciale. »
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Ratonnades
10 mai 2009, par AnonymeA travers une chronologie et divers textes, cette brochure met en évidence la mécanique de « ratonnade en boucle » qui se situe en trois temps : Il y a le flic qui tue, le plus souvent un maghrébin ou un noir, le plus souvent jeune, et le plus souvent habitant d’un quartier populaire ; ensuite, il y a les médias qui portent la version policière et des représentant-e-s de l’Etat, où la victime devient le /la coupable : « la police a fait son travail... » ; puis il y a la justice qui prononce un non-lieu ou fait traîner l’affaire, pour finalement, le plus souvent innocenter l’assassin. Pendant ce temps, la colère gronde, le quartier est mis sous régime spécial, les dispositifs d’exceptions se répètent invariablement des « couvre- feux » aux « plans banlieues ». L’expédition punitive se poursuit, la gestion néo-coloniale des quartiers s’illustre dans toute sa splendeur... et les révolté-e-s sont réprimé-e-s avec une toute autre sévérité par cette même justice par ailleurs si clémente...
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Transformer le silence en paroles et en actes
19 novembre 2013, par Audre LordeCe texte de 1977 vise, entre autres, à faire passer l’idée qu’ouvrir sa gueule, oser prendre les devants ici et maintenant, est une nécessité bénéfique à tous points de vue. En particulier quand on se trouve dans une position sociale minoritaire, marginalisée et/ou stigmatisée.
« La raison du silence, ce sont nos propres peurs, peurs derrière lesquelles chacune d’entre nous se cache - peur du mépris, de la censure, d’un
jugement quelconque, ou encore peur
d’être repérée, peur du défi, de l’anéantissement. Mais par-dessus tout, je crois, nous craignons la visibilité, cette
visibilité sans laquelle nous ne pouvons
pas vivre pleinement. » -
Elèves modèles et apprentis sorciers suivi de Islam homophobe, Occident tolérant ?
1er juin 2015, par Georg Klauda, Thomas Bauer"L’islam est homophobe, l’Occident tolérant", c’est cette formulation simpliste que l’auteur veut réfuter dans le premier article. Quant au second, il montre que l’islam moderne, qu’il soit radical ou modéré, ne peut être considéré comme en continuité avec l’islam traditionnel, et qu’il doit plus aux valeurs imposées par la colonisation qu’à ses racines historiques.
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Souffler sur les braises
2 janvier, par Aïwa crewLe 27 juin 2023 à Nanterre, Nahel, un jeune de 17 ans est assassiné par un policier alors qu’il est à l’arrêt au volant d’une voiture louée. Quelques heures plus tard, Nanterre s’embrase, puis plusieurs nuits d’émeutes ont lieu dans toute la France, y compris dans des villes de taille modeste.
Cette brochure est construite autour d’un entretien avec des participants et participantes à ces nuits enflammées dans un quartier de l’agglomération caennaise.
Vive le feu !
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De l’usage de la colère : la réponse des femmes au racisme
31 octobre 2006, par Audre LordeAudre Lorde (1934-1992) se définissait noire, lesbienne, féministe, mère, guerrière, poétesse, essayiste... Elle a prononcé ce discours lors de l’ouverture de la conférence de l’association nationale des études femmes à Storrs dans le Connecticut en juin 1981. Il présente une critique précise du racisme des féministes universitaires blanches et une réflexion sur la colère en tant qu’outil de lutte des femmes de Couleur contre le racisme. Il s’agit d’une contribution importante pour l’analyse des mécanismes de domination et des stratégies de luttes contre l’oppression.
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Bouteldja, ses « sœurs » et nous
12 octobre 2016, par MélusineCe texte constitue une réponse à l’arnaque qu’est le livre d’Houria Bouteldja, Les Blancs, les Juifs et nous – Vers une politique de l’amour révolutionnaire. Mélusine focalise notamment son attention sur le chapitre "Nous, les femmes indigènes", mais au-delà de la critique, c’est surtout l’occasion d’exprimer une position féministe et antiraciste alternative.
« L’amour révolutionnaire que propose Bouteldja est une arnaque, et cette arnaque n’est même pas audacieuse ou originale, c’est le rappel à l’ordre ordinaire des femmes : tu ne t’appartiens pas, tu es à nous – à nous les hommes, à nous la famille, à nous le peuple, à nous la nation. (...) Susciter le respect par l’abnégation et l’endurance silencieuse, voilà la seule récompense à laquelle peut prétendre la femme loyale à son sang. Comment céder à cette arnaque qui va si nue, si claire, si franche ? »
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Le dilemme de Cologne
1er janvier 2019, par MélusineLe titre de ce texte fait référence à une vague d’agressions sexuelles qui a eu lieu à Cologne la nuit du 31 décembre 2015, celle-ci ayant provoqué par la suite un déferlement médiatique anti-migrants, ceux-ci étant supposés être, en tant que groupe social homogène, les responsables de ces agressions...
Été « burkini », bar de Sevran, femmes « en voie de disparition » à la Chapelle… Le débat public mêle allègrement féminisme instrumentalisé et racisme décomplexé. Entre le marteau et l’enclume, quel espace politique pour les femmes racisées ?