« En s’appuyant sur notre expérience de boulangères saisonnières dans une scop, on voudrait parler de toutes ces entreprises à taille humaine se revendiquant de l’économie sociale et solidaire, plaçant l’humain avant le chiffre, oeuvrant pour l’écologie et clamant que leur métier est avant tout une passion.
On voudrait pointer du doigt que rien de tout ça n’est en contradiction avec l’organisation du travail dans une économie capitaliste et que le déni de l’existence de l’exploitation et de la conflictualité sont un terreau fertile pour des méthodes managériales violentes.
On voudrait rappeler à tout ce beau monde de gauche que réformer le travail n’est pas anticapitaliste. »
MOTS: Théories de l’auto-organisation
Articles
-
ASCAB, pérégrinations de trois saisonnières dans le pétrin
18 avril, par anonymes -
Qu’est-ce qu’on fout ?
8 mars, par anonymesAdaptation du texte "La souffrance individuelle (et collective) est-elle un critère politique ?" de Chi-Chi Shi, paru en 2018, cette brochure vulgarise ce texte "trop universitaire et détaché du réel des luttes" pour aborder dans ce premier volume différents sujets avec une approche plus hexagonale : néolibéralisme, politiques de l’identité, intersectionnalité et concurrence des identités.
-
La tyrannie de l’absence de structure
13 février 2003, par Jo FreemanReconnaître les autorités, qu’elles soient établies ou tacites, est une difficulté pour tout groupe organisé.
Comment agir sans s’entraver dans des structures aliénantes ? Peut-on se passer de structure ?
-
L’autogestion c’est pas de la tarte
2 mars 2022, par anonymesComment articuler réflexion, action et ressenti ?
Comment articuler individualité et
collectif ?
Quel degré d’investissement dans un
projet collectif ?
Quel degré de présence sur le lieu ?
Squatter, est-ce un travail ?
La spontanéité : un choix ? Un poids ? Une chimère ?
Quelle répartition des tâches ?
Pourquoi reproduisons-nous des normes ?
Quelle ouverture sur l’extérieur ?
Les chef-fes, comment s’en débarasser ?
Comment s’éloigner de la spécialisation ?
Quelle communication interne des informations ?
Quels moments de discussions/décisions collectives ?
Quelle communication des sentiments ?
Quelle communication vers l’extérieur ?
Comment sortir de la consommation ?
Comment atteindre l’autonomie alimentaire ?
Quels liens ville-campagne ?
Faut-il envisager la légalisation de nos squats ?Toutes ces questions sont très présentes dans les squats puisqu’elles
touchent à la pratique de l’autogestion. On s’est dit qu’on se sentait un peu
isolé-e-s sur ces réflexions, parce que dans les revues anars et totos et tout
et toute on parle beaucoup de lutte et de théories mais peu de pratiques, et
que même dans les squats le temps ou l’envie de se poser ces questions
en face manquent souvent... -
Le militantisme, stade suprême de l’aliénation
8 janvier 2011, par Organisation des Jeunes Travailleurs Révolutionnaires« Ce que nous disons des militants est dur et sans appel. Nous ne sommes prêts effectivement à aucun compromis avec eux, ce ne sont pas des révolutionnaires qui se trompent ou des semi révolutionnaires, mais des gens qui restent en deçà de la révolution.
Mais cela ne veut nullement dire que 1° nous nous mettons en dehors de cette critique, si nous tenons à être clairs et nets, c’est d’abord à l’égard de nous-mêmes, et que 2° nous condamnons le militant en tant qu’individu et faisons de cette condamnation une affaire morale.
Il ne s’agit pas de retomber dans la séparation des bons et des méchants. Nous ne sous estimons pas la tentation du : "plus je gueule contre les militants, plus je prouve que je n’en suis pas et plus je me mets à l’abri de la critique !" »Ce texte est un classique de la critique du militantisme gauchiste. Quarante ans plus tard, il reste toujours d’actualité.
-
Débat sur les débats
8 janvier 2004, par AnonymeIl nous semble fondamental de réfléchir à nos modes de discussion et de prise de décision collective, afin de tendre réellement vers un changement radical de société...
La brochure "débat sur les débats" aborde différents thèmes :
– Les enjeux politiques des débats et discussions : cohérence entre théorie et pratique, rapports de consommation, rapports de genre, rapports de pouvoir, opinions privatisées et opinion publique...
– La prise de décision au consensus
– L’art de discuter : comment élaborer collectivement des théories et une praxis
– Les outils dans un débat : tour de parole, bâton de parole, écoute empathique, petits groupes, banque de questions, gestes, synthèses...
– Les rôles dans un débat : médiatieur/ice, scribe, montre, porte-parole
– Le compte-rendu d’une expérimentation collective (débat sur les débats, mars 2003, festival fraka, Grenoble)
– La communication des ressentis -
Jour après jour...
9 mars 2016, par LDTPIf you’re lost you can look - and you will find me
Time after time
If you fall I will catch you - I’ll be waiting
Time after timeSi tu es perdu, tu peux regarder - et tu me trouveras
Jour après jour
Si tu tombes, je te rattraperai - je t’attendrai
Jour après jour— Time after time, Cyndi Lauper, 1983
C’est à tout le monde de donner du soin, de l’attention du temps et de l’énergie pour prendre en charge les violences interpersonnelles perpétrées au sein de nos communautés. Voici quelques pistes pour une prise en charge volontaire par le biais de rôles définis et clairement partagés afin d’éviter que tout le monde (ou personne) s’en mêle ! Le but est de nous outiller collectivement pour que plus de monde s’empare de ces questions et que chacun·e prennent ses responsabilités.
Devenez / redevenez / restez plus fortes, plus autonomes et plus responsables dans cette communauté qui vous / nous est essentielle !
Pour nous, ces outils devraient être toujours en chantier, toujours adaptés, toujours améliorés... Si vous le souhaitez, faites-nous part de vos pratiques ou de vos critiques à
timeaftertime
[à]riseup.net
-
Cultures de la sécurité
24 mars 2008, par CollectifVoici un texte adapté de l’anglais, trouvé dans un chouette bouquin édité aux USA par CrimethInc. sous le titre Recipes for disaster — an anarchist cookbook.
Un texte adapté parce qu’on l’a lu, des bouts nous ont plu, mais pas tout, alors on l’a pris, malaxé avec nos petites mains pour en faire un truc qui nous convient mieux et que tu lis présentement.
La sécurité, c’est pas une notion qui nous plaît. Toujours une sorte de prétexte pour s’aplatir, se soumettre à l’État, à la norme qui circule pour faire de nos vies des chemins lisses, rectilignes, avec de jolis horizons pastels et policiers tout rassurants.
Pourtant, on ne va pas le cacher, nous aussi on a peur. On a la rage, mais on a peur. Peur de se faire chopper, des keufs, de la tôle. Et cette peur est paralysante. C’est cette peur qui me retient dans le droit chemin, quand tout le reste en moi m’inspire la sortie de route, la destruction de cet environnement lisse, apprivoisé, prévisible, lisible.
Alors quoi, construire les cultures de sécurité qui donnent son titre à cette brochure, c’est construire en groupe, entre complices, une confiance suffisante pour chasser la peur, faire tout notre possible pour que personne ne se fasse attraper.
-
Conquérir notre autonomie
26 avril 2018, par Guillaume DeloisonNous faisons face à un système de dominations qui nous exploite et nous oppresse au quotidien. Le capitalisme déploie sa logique marchande dans la totalité de nos vies. Tout devient une simple marchandise, un moyen de profits, d’accumulation. C’est contre ce monde qu’il nous faut nous battre et organiser nos existences. Nous, en tant que dominé-e-s nous savons et vivons la nécessité de sortir de rapports de dominations qui détruisent tout et nous empêchent de vivre, d’être autonomes. Libres et égaux. Déployer cette logique, communiser, c’est instituer des formes d’existence totalement incompatibles avec la persistance du capitalisme. C’est lier des relations concrètement égalitaires et libertaires, c’est faire du monde un commun. Comment construire notre puissance face au pouvoir, qui exploite, oppresse, détruit ; comment conquérir notre autonomie ?
-
Accounting for ourselves
10 octobre 2018, par AnonymeLes abus et agressions sexuelles continuent à pourrir les espaces anarchistes. En réponse, nous avons développé des processus pour que chacun.e se responsabilise en dehors de la sphère de l’État. Mais pourquoi semblons-nous échouer dans leur application ?
Cet essai examine le contexte dans lequel ces modèles de responsabilisation ont émergé et analyse les obstacles que nous avons rencontré en essayant de les appliquer. Pour sortir de l’impasse autour des violences sexuelles dans notre milieu, nous devons remettre en question l’idée même de communauté et amener notre résistance vers d’autres directions.