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Tirer sur la corde Guide pratique pour apprendre des noeuds sans s’en faire au cerveau

mis en ligne le 19 décembre 2024 - Anonyme

Sommaire succint

  1. Les cordes
  2. Les nœuds
    1. . Nœuds d’arrêts
    2. Nœuds d’amarrage
    3. Nœuds de boucle
    4. Nœuds de jonction
    5. Autres nœuds
  3. Les sangles
  4. Quelques applications
  5. Bibliographie

Pourquoi une brochure sur les cordes et les nœuds ?

Cette brochure veut être un premier pas pour se familiariser avec les multiples applications des cordes, sangles et nœuds : soulever des objets lourds, faire des nœuds qui se défont facilement, tendre des cordes, etc.

J’espère que les différentes applications présentées à la fin de la brochure vous donneront des idées pour vos projets futurs ! Si vous avez des idées d’applications chouettes et pas trop compliquées qui pourraient être rajoutées dans la brochure, n’hésitez pas à écrire à nexus-editions [at] riseup.net

Par contre, cette brochure n’est pas pensée pour remplacer des formations ou transmissions directes d’expérience. Quand on manipule des objets lourds voire même qu’on assure des humain.es avec des cordes ou des sangles, il est important d’avoir les conseils d’une personne expérimentée afin de ne pas faire de bêtises.

On peut en effet facilement se tromper sur un croisement d’un nœud et cela peut suffire pour le rendre très peu fiable et donc dangereux. Et si on choisit des cordes ou des sangles pas assez résistantes pour ce que l’on veut faire, on court vert la catastrophe.
Un peu d’histoire

Les cordes accompagnent l’humanité depuis plus de 40 000 ans. Et elles continuent d’être massivement utilisées sur les bateaux, dans le domaine du bâtiment mais aussi pour des loisirs (escalade, spéléologie, etc.).

Les cordes (et les sangles également) constituent donc un outil extrêmement polyvalent. Mais il est important de connaître un minimum de nœuds basiques pour les utiliser efficacement.

Les cordes étaient à l’époque fabriquées avec des fibres naturelles. Aujourd’hui, la plupart des cordes sont fabriquées avec des fibres synthétiques qui sont des dérivés d’hydrocarbures (nylon, polypropylène, kevlar, etc.). Elles sont plus résistantes et ont une meilleure durée de vie que les cordes en fibres naturelles. Mais cela a évidemment un coût : l’industrie pétrolière (et l’industrie du plastique) est l’une des industries les plus polluantes au monde.

Si l’on veut donc un jour s’affranchir de cette industrie mortifère, il faudra donc également réapprendre à tresser des cordes en fibres naturelles. Cela n’est cependant pas l’objet de cette brochure. Ici, on essaye plutôt de se débrouiller avec ce que le capitalisme jette en attendant de pouvoir le renverser.

Cordes et nœuds

Un nœud crée un frottement entre la corde et un élément de support et la corde elle-même. C’est ce frottement qui est recherché pour qu’un nœud « tienne ».

Le frottement dépend du matériau utilisé, du diamètre de la corde et du support. Un même nœud peut donc avoir des propriétés différentes selon les matériaux et les diamètres utilisés. C’est pourquoi il est utile de connaître plusieurs nœuds ayant la même fonction : ils peuvent être utilisables dans des cadres différents.

Les cordes

Où trouver des cordes ?

Souvent les clubs d’escalade donnent leurs vieilles cordes (cordes dites réformées). Il s’agira alors de cordes dites « dynamiques » c’est-à-dire qui sont faites pour encaisser des coups grâce à leur élasticité.

Si on cherche des cordes non élastiques (dites statiques), les ficelles en polypropylène sont souvent peu couteuses et résistantes. Il existe également des cordes semi-statiques (c’est-à-dire légèrement élastique)

Notions de sécurité

Quand on utilise des cordes dans des cadres qui peuvent être dangereux, il est important de vérifier l’état des cordes. Cela se fait simplement de manière visuelle et tactile (par exemple quand on range la corde) pour chercher tout type de marques d’usure.

On vérifie usuellement deux choses : la gaine (le contour) qui s’inspecte visuellement et au toucher et l’âme (le centre de la corde). Pour vérifier l’âme d’une corde, on fait passer la corde entre ses doigts en la pinçant entre le pouce et l’index. Une boucle doit se créer de manière fluide. En cas de doute, pensez à marquer la corde et si l’anomalie se trouve au bout à couper ce bout. Si l’anomalie se trouve en milieu de corde, on peut faire un nœud de papillon alpin pour isoler celle-ci.

Enroulement de cordes

Il est important de bien enrouler les cordes quand on veut les stocker pour ne pas créer de nœuds et augmenter leur durée de vie. On peut enrouler une corde simplement en la tenant d’une main et en ajoutant progressivement des boucles mais il faut s’entraîner pour y arriver car il faut légèrement vriller la corde pour faire des belles boucles qui ne se replient pas (voir l’image ci-dessous à gauche). On peut plus simplement enrouler une corde autour de son coude si elle n’est pas trop longue (ci-dessous à droite).

Pour les cordes plus longues, on utilise la méthode d’enroulage en oreilles de cocker : on met derrière le cou des longueurs correspondant à l’écart entre deux bras tendus. On va chercher ces longueurs progressivement sur le dormant (voir les illustrations).

Quand on a passé toute la corde derrière notre cou, on obtient une corde bien enroulée. On peut la plier en deux au niveau du cou afin qu’elle prenne moins de places. Pour finir de ranger la corde, on laisse souvent une longueur libre (voir juste après pour la fin).

Rangement des cordes

Quand la corde est bien enroulée, on peut finir de plusieurs façons. La plus standard est la suivante. On prend le courant (sur lequel on a laissé un peu de longueur) (figure 1) pour faire des tours autour de nos boucles en les serrant bien (figures 2 et 3) puis on fait passer une boucle dans la partie haute de notre corde (figure 4) et on refait passer cette boucle à l’avant (figure 5) avant de descendre cette boucle puis de serrer (figure 6) pour obtenir une corde bien rangée.

Entretien des cordes

À terme, même la poussière peut abîmer les cordes. On lave les cordes à l’eau douce froide et potentiellement avec du savon neutre. On peut les mettre dans un lave-linge à condition de ne pas mettre d’eau de javel (qui abîme les cordes) et à l’eau froide (moins de 30 degrés).

Les cordes doivent idéalement être stockées dans un endroit sec et à l’ombre. Les rayons UV sont dangereux pour la plupart des cordes synthétiques qui sont utilisées aujourd’hui.

Il est utile de protéger le bout de la corde qui s’abîme en priorité (par exemple quand on doit couper une corde). La méthode la plus simple qui marche avec la plupart des cordes synthétiques modernes est d’enrouler le bout de la corde avec du scotch, de couper avec un cutter et ensuite de faire fondre avec un briquet le bout de la corde. Si on coupe une corde, on préférera enrouler avec du scotch avant de couper au milieu du scotch.

Il existe également des nœuds dits de surliure afin d’enrouler les bouts d’une corde avec une corde de petit diamètre.

Les noeuds

Comment apprendre un nœud ?

Il n’y a pas de techniques miracles pour apprendre un nœud rapidement et s’en souvenir. Je distingue différents niveaux de connaissance d’un nœud :
- je sais le faire en me référant quelques fois aux schémas du nœud, à une brochure ou à un.e ami.e,
- je sais le faire de tête même sans avoir eu besoin de consulter des ressources extérieures les derniers jours,
- je l’ai déjà utilisé en pratique plusieurs fois, je connais son utilité et ses limites grâce à mon expérience,
- je suis capable de faire le nœud les yeux fermés : je suis presque sûr.e de ne plus l’oublier car mon corps a le geste en mémoire.

Ce n’est que quand on a beaucoup pratiqué un nœud qu’on peut se sentir confiant.es de ne plus jamais l’oublier et de pouvoir le réutiliser quand il nous semble utile.

Quelques termes utiles

Quand on fait un nœud, on distingue le courant (le côté de la corde que l’on utilise pour faire le nœud) du dormant (l’autre côté). La ganse est le milieu de la corde et pouvoir faire un nœud dans la ganse signifie qu’on peut le faire sans avoir à utiliser aucun des deux bouts de la corde.

Pour chaque fonction, il est utile de connaître différents nœuds. Quelques fois, un nœud ne va pas fonctionner à cause de différents facteurs : diamètre de la corde, type de matériau auquel vous voulez vous accrocher, etc. Il sera utile de tester un autre nœud qui a la même utilité mais pourra peut-être marcher dans ce cas. De manière générale, on va souvent privilégier les nœuds les plus simples à apprendre et à réaliser par soucis d’économie de temps d’apprentissage, de transmission et de confection même si ce ne sont pas toujours les plus résistants. Et, en choisissant des nœuds simples qui ne se bloquent pas (faciles à défaire), on facilite le travail des personnes qui devront défaire les nœuds ensuite.

Les nœuds d’arrêt

Les nœuds d’arrêt épaississent la corde à un endroit. Ils peuvent servir à sécuriser d’autres nœuds pour éviter qu’ils ne se défassent (par exemple s’ils sont faits au bout du courant). Ils servent également à caler une corde dans un trou.

Le demi-nœud

Le demi nœud est un nœud sûr qui serre et abîme les fibres de la corde. Il est dur à dénouer surtout lorsqu’il est mouillé.

Pour le réaliser, il suffit de faire une boucle dans le dormant et de passer ensuite le courant à l’intérieur.

Le demi-nœud gansé

Le fait de ganser un nœud consiste à faire passer une boucle au lieu du courant lors de la dernière étape. Un nœud gansé est plus simple à défaire car il suffit de tirer sur le courant pour défaire la dernière étape du nœud.

Faites une boucle dans le dormant puis rentrez une boucle dans cette boucle (figure 1) pour obtenir le demi-noeud gansé (figure 2).

Le nœud de huit

Le nœud de huit est un noeud d’arrêt sûr qui n’affaiblit pas les cordages comme le noeud simple. Il ne serre pas excessivement et se défait facilement.

On commence par faire une boucle que l’on vrille (figure 1). Puis on rentre le courant dans la première boucle (figure 2). Le nœud de huit peut être fait gansé (figure 3).

Les nœuds d’amarrage

Les nœuds d’amarrage servent à attacher la corde à un point fixe.

Noeud de cabestan

Ce nœud d’amarrage très courant et très simple n’est vraiment sûr que lorsqu’il est soumis à une tension constante et perpendiculaire au point d’attache ce qui limite les applications. Il est utile pour suspendre des objets (chapelets d’oignons, etc.).
Commencer par faire une boucle autour du point d’amarrage (figure 1) puis faites un deuxième tour comme indiqué sur la figure 1 pour obtenir le nœud de cabestan (figure 2). Le nœud de cabestan se sécurise toujours (figure 3) : pour cela il faut faire un nœud d’arrêt avec le brin libre autour du brin tendu. Sinon il risque de se défaire sous des cycles de vibration/tension /détente.

On peut également faire le nœud de cabestan dans la ganse c’est-à-dire sans avoir besoin de brins libres : pour cela faites deux boucles dans des sens opposés puis superposez les (figure 4). Vous pourrez ensuite coiffer un poteau avec le résultat (figure 5).

Tour mort et deux demi-clefs

Il s’agit d’un noeud relativement solide et sûr qui a fait ses preuves. Il sert à attacher n’importe quel type de cordage à un point d’amarrage fixe.

Lorsqu’un demi-noeud est effectué autour d’un anneau, d’une barre ou d’un piquet, on obtient ce qu’on appelle une demi-clé (figure 1). Comme une seule demi-clef est insuffisante, il faut en rajouter une deuxième (figure 2). Pour plus de forces et de fiabilité, faites un tour mort supplémentaire autour de l’anneau avant de réaliser les deux demi-clefs (figure 3). Par exemple sur un support qui peut être abrasif (comme une poutre), on fait un tour mort supplémentaire pour répartir les efforts de frottement.

La tête d’alouette

L’amarrage via la tête d’alouette est extrêmement simple à réaliser et très polyvalent. La tête d’alouette est souvent utilisée pour amarrer avec des sangles. Attention cependant à ce que l’endroit où la pression s’exerce (le lieu de jonction) soit bien situé en bas du support et pas en haut. Dans ce dernier cas, la tête d’alouette est dite « étrangleuse » et rompt beaucoup plus rapidement.

Les noeuds de boucle

Les boucles effectuées peuvent être soit fixes soit coulantes c’est-à-dire que la boucle se resserre sous la pression.

Noeud de chaise

Le nœud de chaise est un nœud extrêmement polyvalent à boucle fixe. Il ne se serre pas, est fiable, facile à faire et à défaire même mouillé après tension. Il est efficace avec tout type et grosseur de cordage.

Pour le faire, on raconte l’histoire suivante. On fait un puits (la boucle initiale), un serpent sort du puits (figure 1), il tourne autour de l’arbre et rentre dans le puits (figure 2). On obtient ainsi le nœud de chaise (figure 3). Pour éviter qu’il ne glisse et s’ouvre sous de grandes pressions, on peut effectuer une sécurisation qui s’appelle la clé de yosemite (figure 4) en retressant la fin du nœud avc le brin libre. Une autre sécurisation consiste tout simplement à faire un demi-nœud avec le brin libre le long du brin tendu.

Il peut être plus rapide de faire le nœud de chaise de la manière suivante. Comme le nœud de chaise est extrêmement pratique, on conseille de tester les deux méthodes pour déterminer celle qui est la plus simple à retenir pour vous. Il se sécurise de la même façon que précédemment.

Noeud de papillon alpin

Le noeud de papillon alpin est un nœud de boucle en milieu de corde (c’est-à-dire qu’il peut être effectué dans la ganse). Il est très sûr et est utilisé en alpinisme et en spéléologie. Il peut également être utilisé pour éviter de tirer sur une faiblesse de la corde.

Pour le réaliser, on effectue trois tours autour d’une main en mettant la dernière boucle au milieu (la première boucle à gauche, la deuxième à droite et la dernière au milieu) (figures 1 et 2). Puis on prend la boucle la plus à droite et on la passe au-dessus des deux autres puis en dessous (figures 3 et 4). On serre ensuite en retirant notre main pour obtenir le nœud de papillon alpin (figures 5 et 6).

Noeud coulant simple

Le nœud coulant simple est un nœud qui se resserre quand il subit une pression. Il s’agit tout simplement d’un demi-noeud gansé effectué depuis le dormant. On fait une première boucle et on rentre une deuxième boucle qu’on effectue depuis le dormant (et non le courant contrairement au demi-noeud gansé présenté précédemment).

Ce nœud coulant ne peut pas être effectué autour d’un poteau : il faut rentrer l’objet que l’on veut serrer après avoir effectué le nœud coulant simple.

Les nœuds de jonction (ou d’ajut)

Noeud d’agui

Le nœud d’agui est composé simplement en deux nœuds de chaise imbriqués ensemble, il permet de nouer temporairement deux cordes, peu importe leur diamètre.

Noeud de pêcheur

Le nœud de pêcheur permet de joindre deux cordes qui peuvent avoir des diamètres différents. Attention cependant car il peut être difficile à défaire s’il est soumis à une tension forte.

Pour le réaliser, mettez les deux brins parallèles puis faites des demi-noeuds comme indiqués sur la figure 1. Serrez les demi-noeuds avant de tirer sur les dormant pour obtenir le nœud de pécheur (figure 2). Le nœud de pécheur simple peut glisser notamment sur des cordages synthétiques glissants. Il est souvent plus sécurisant de faire un nœud de pêcheur double. Le principe est le même sauf qu’on fait un double demi-noeud de chaque côté.

Noeud plat

Le nœud plat n’est pas un nœud de jonction standard : il n’est pas conseillé de l’utiliser pour rejoindre deux cordes différentes mais plutôt pour joindre deux bouts d’une même corde. Il peut être utile pour finir les nœuds de brêlage (voir plus tard) ou en secourisme (bandages et tissus).

Pour l’effectuer, commencez par tresser vos deux brins ensemble (bas de la figure 1) puis tressez les dans le sens opposé (figure 2) pour obtenir le nœud plat. Si vous vous êtes trompé.e de sens, vous obtiendrez le nœud de vache (figure 3) très peu fiable. Prenez le temps de bien distinguer le nœud plat du nœud de vache pour ne pas vous tromper.

Autres nœuds

Le nœud prussien ou nœud autobloquant

Le nœud prussien est un nœud très pratique utilisé en escalade. Il permet à un cordage souvent plus fin de s’accrocher à un autre cordage de manière autobloquante. Le nœud de prusik est facilement déplacable quand il est hors tension et s’autobloque sous la tension.

Ce nœud se réalise en général avec une boucle. Si vous n’avez pas de boucles, vous pouvez commencer par faire un nœud de jonction sur votre corde afin d’obtenir une boucle.

Enroulez la corde de petit diamètre autour de celle de grand diamètre en suivant les étapes 1 à 4 illustrées. Il est important qu’à la fin les boucles ne se croisent pas comme présentée dans la figure 4. La figure 4 présente un nœud prussien avec seulement deux enroulements autour de la grosse corde. Souvent on en effectue 3 en escalade afin d’augmenter la sécurité.

Le nœud de Prusik possède de nombreuses variantes pour s’adapter selon les diamètres des cordes en jeu. Il peut glisser sur un support lisse comme un poteau, il vaut mieux alors faire plusieurs tours avec une sangle.

Le noeud belge ou hone rate

Le nœud belge sert à réduire la taille d’une boucle sur laquelle on veut exercer une charge de manière rapide, précise et facile à défaire. On peut également utiliser le nœud belge avec une sangle.

Noeuds de brêlage

On ne présentera ici que le nœud de brêlage carré qui sert à attacher des bouts de bois de manière perpendiculaire. Il existe également des brêlages en long et diagonaux.

On commence par un nœud de cabestan et ensuite on enroule 3 fois la corde en passant au dessus d’un des deux poteaux et en dessous de l’autre. Puis on serre ces 3 enroulements en faisant des tours qui font l’inverse (en dessous et au dessus), c’est à ce moment qu’il faut bien serrer. On finit en faisant un nœud plat avec le brin libre du nœud de cabestan et le courant de la corde. Alternativement on peut aussi sécuriser le nœud de cabestan dès le début comme illustré ci-dessus et finir avec une demi-clé.

Les sangles

La TMU (Tension Maximale d’Utilisation) dépend beaucoup de la largeur de la sangle : les TMU indiquées dans le diagramme ci-dessus sont donc très indicatives. La TMU donne une indication du poids maximum que l’on peut arrimer avec ces sangles (et non pour lever du poids, il existe d’autres sangles pour lever des charges).

Les sangles à cliquet

Les sangles à cliquet permettent de serrer beaucoup plus fortement que les cordes. Elles sont d’utilisation assez simple même si cela peut sembler complexe au premier abord.

Méthode d’utilisation

La méthode la plus simple pour bien utiliser une sangle à cliquet est de mettre le cliquet dans la position fermée (c’est-à-dire que le cliquet est replié) avec la poignée du cliquet vers le haut et de s’arranger pour que la fente soit perpendiculaire au cliquet (figure 1). Pour mettre la fente dans la bonne position, on peut faire des coups de cliquet ce qui bouge la fente. Ensuite on insère l’autre brin de la sangle dans la fente par dessous en le faisant sortir par au-dessus (figure 2) et on tire jusqu’à ce la sangle soit bien serrée (figure 3). On finit ensuite en utilisant le cliquet plusieurs fois pour bien serrer (il faut au minimum qu’on ne voie plus le métal de la partie cylindrique) jusqu’à avoir la tension voulue (figure 4). On laisse ensuite la sangle en position fermée (figure 5).

Afin de desserrer la sangle, on tire sur le levier de déverrouillage (figure 6) puis on positionne le cliquet en position ouverte c’est-à-dire à plat (figure 7). Finalement, on tire de manière à faire sortir le brin libre (figure 8).

On peut également insérer le brin libre quand le cliquet est semi-ouvert comme montré ci-contre (à la place de faire comme suggéré dans les figures 1 à 3).

Attacher un chargement avec des sangles

Il est souvent utile de penser au sanglage d’un chargement avant de commencer à charger. Cela permettra par exemple de laisser un bout de sangle par terre et de charger par dessus si on veut entourer le chargement ou d’attacher des sangles à des endroits qui seraient difficilement accessibles une fois le chargement fini.

N’hésitez pas à utiliser plusieurs sangles afin de mieux répartir le poids. Si vous prévoyez de rouler sur l’autoroute avec une remorque ouverte, il peut être intéressant de mettre les cliquets côté passager au cas où vous devriez resserrer en urgence des sangles.

Conseils d’utilisation des sangles

Que cela soit pour un chargement ou une autre utilisation, c’est une bonne idée de vérifier régulièrement la tension de la sangle.

On essaye le plus souvent de ne pas vriller la sangle afin d’avoir une résistance optimale.

Cependant pour éviter que la sangle vibre beaucoup sous l’effet du vent par exemple, on peut la vriller légèrement et cela la stabilisera.

Il ne faut absolument pas faire de nœuds sur les sangles. Sous la pression, la plupart des nœuds se bloquent et ne peuvent plus être défaits ensuite. De plus, les nœuds affaiblissent considérablement la résistance des sangle. Il existe quelques nœuds spéciaux adaptés aux sangles comme le nœud de sangle ou nœud d’eau présenté ci-dessous. Ce nœud permet de relier définitivement deux sangles entre elles (par exemple pour réparer une sangle qui s’est coupée). Il est assez simple à comprendre et à réaliser. Il suffit de faire un demi-noeud au bout d’une des sangles et ensuite de faire le même demi-noeud à l’envers avec le bout de l’autre sangle en suivant précisément le trajet de la première sangle comme illustré ci-dessous.

Si une sangle n’est pas assez longue et qu’on en a une autre de la même largeur, on peut les combiner pour avoir une sangle plus longue. Pour cela, on peut soit relier des crochets ensemble soit mettre un peu brin libre d’une sangle dans le cliquet de l’autre et cliqueter.

On peut faire le nœud suivant pour éviter que le reste de la sangle ne traîne par terre après avoir serré la sangle. On commence par enrouler la partie de la sangle qui n’est pas utilisée puis on fait une boucle et on la rentre au centre de la bobine. On fait ensuite rentrer la bobine dans cette boucle et enfin on tire sur la bobine pour serrer le nœud.

Quelques applications

Tendre une corde

Pour tendre une corde entre deux points d’amarrage, on va utiliser différents nœuds présentés précédemment : d’un côté on s’amarre via un tour mort deux demi-clefs ou un nœud de chaise. De l’autre, on effectue une boucle en milieu de corde (par exemple via un demi-noeud gansé ou un nœud de papillon alpin) (figure 1). Puis du côté de la boucle, on va effectuer ce qu’on appelle un nœud de camionneur ou nœud tendeur (figures 2 et 3).

Système de fermeture de porte

Le système suivant permet de faire en sorte qu’une porte se ferme toute seule et reste fermée. Les poids peuvent être des bouteilles ou autres objets lourds. Il est intéressant d’adapter le poids des objets (par exemple en remplissant plus ou moins les bouteilles d’eau) pour que la porte se referme sans être trop lourde à pousser.

Etendoir à linge en hauteur

Via un système de poulies, on peut étendre le linge en hauteur ce qui économise pas mal de places dans les lieux collectifs.

Système de poulie mobile

Ce système de poulies réutilisable (sans vis ni clou) peut dépanner si vous avez besoin de monter des charges juste pendant quelques jours.

Fagots

Il existe de nombreux nœuds pour faire des fagots. On peut par exemple faire plusieurs tours, serrer et finir par exemple avec un nœud de lacet (nœud plat gansé).

Mouflages

Les mouflages sont des systèmes qui utilisent des poulies, des bloqueurs (des crans qui ne laissent passer la corde que dans un sens) et des cordes afin de démultiplier la force exercée en tirant sur une corde. On peut ainsi atteindre de grands facteurs multiplicateurs de force. Ces facteurs dépendent fortement de la qualité des poulies et des bloqueurs. Ainsi on peut remplacer les poulies par des mousquetons et les bloqueurs par des nœuds autobloquants en sacrifiant un peu du facteur multiplicatif. Plus le matériel est cher et de qualité, plus le mouflage sera performant.

Cependant les mouflages sont techniques à expliquer, à utiliser et à comprendre. Cela dépasserait clairement le cadre de cette brochure de parler de mouflages. Voici des illustrations sans explications de quelques mouflages et on vous invite fortement à suivre des ateliers si vous voulez vous former aux mouflages.

Bibliographie

• La plupart des illustrations viennent du livre Les nœuds - Le grand livre pratique de Geoffrey Budworth

• Guides des nœuds et des amarrages dans les travaux sur cordes – Résistances et applications édité par DPMC3. Ce livret présente de nombreuses recommandations de sécurité et des tests de la résistance des nœuds effectués en laboratoire. Une excellente référence si on souhaite creuser le sujet.

• Le livre Les nœuds de Rémi Veillette a également été très utile pour aider à la sélection obtenue.

• De nombreuses illustrations ont été trouvées sur Internet ou faites manuellement sur Inkscape. Les fichiers .svg de toutes les figures en noir et blanc sont disponibles en envoyant un mail.

• Les illustrations de la page de garde et du quatrième de couverture viennent de The Ashley book of knots, de Clifford W. Ashley.

Remerciements

Un grand merci à Daslow pour l’apprentissage des nœuds dans la brochure et les nombreuses relectures précises et précieuses !
Merci aux personnes ayant mis à disposition libre les polices d’écriture utilisées dans cette brochure : DejaVu Math Tex Gyre, League Spartan, Movement et Pompiere.

Écrit et publié en 2024

Contact : nexus-editions [at] riseup.net



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