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Le sexpo C’est quoi le sexpo ?

mis en ligne le 9 août 2023 - Olin

Coucou, c’est Olin !

J’arrête pas de parler du sexpo aux potes et aux inconnu.e.s random,
Même si en parler c’est un peu naze,
le mieux serait qu’iels viennent à un évènement.

Bon,
j’ai aussi envie de garder une mémoire de ces vécus du sexpo.
J’ai pas envie d’écrire un essai théorique,
pas envie de mettre la pression,
plutôt démystifier les bails.

La clause de confidentialité
Ce qui se passe dans les évènements est
confidentiel, car raconter risque
de nuire à des participant.e.s.
De l’autre côté, la transparence, la clarté, le partage et l’archivage, sont plus que bienvenus.
=> J’ai tout anonymisé et demandé
des relectures par les personnes que j’évoque ici,
qui m’ont donné leur validation enthousiaste.

Sommaire

Le sexpo c’est quoi ?
How to do your sexpo ?
Comment ça commence
Interviews
Vécus d’un évènement MINT
Boite à outils/vocabulaire
Prises de parole
Vécus d’un évènement mixte

Qui je suis ?

— > Je suis allée à 15 évènements sexpo de différents collectifs
et j’en ai organisé une quinzaine via un petit collectif.

Française blanche de 26 ans, intermittente du spectacle actuellement au RSA.
Je suis genderfuck non-binaire, j’ai un “physique valorisé par la société”.
J’ai pas du tout aimé mes études supérieures en école d’art,
je passe maintenant ma vie à militer (désobéissance civile - réseau autonome - éduc pop) et voir les potes (des queers et des raccoons).
Je suis neuroatypique et je galère avec le monde.
J’aime pas trop ma vie du coup, dommage.

Le
sexpo
c’est
quoi
 ?

Abbréviation de sexe-positif, présent dans différents pays, en France je dirais que c’est :

 Une “pensée”, c’est à dire des valeurs (que l’on peut trouver via des textes aussi)

“Proposer des sexualités et des rapports à la sexualité qui soient positifs,
c’est à dire enrichissants, joyeux, beaux ou sources de bien-être.
Cela est rendu possible via
la santé sexuelle, le consentement,
la bienveillance et l’inclusivité.”
dit un des collectifs sexpo

 Des évènements (je vais surtout aborder cette facette dans cette brochure !)

“Les évènements sex-positifs, co-construits, deviennent des espaces de lieux et de temps
où les participant.e.s sont encouragé.e.s à apprendre et échanger sur ces thématiques,
via des ateliers, des discussions, exercices, débats ou toute autre forme de réflexion. ”
dixit ce même collectif

Ces évènements ont des couleurs particulières : parfois plutôt bdsm ou plutôt tantras,
plutôt tout public et éducatif ou plutôt « entre ami.e.s », d’autres en mixité choisie, et certains (pas assez à mon goût) militants, revendicateurs, débrouillards en opposition à des évènements luxueux et lucratifs.

Moults choix de par la France.
(Dans l’autre sens, il existe des évènements ‘‘à couleur sexpo’’ => un festival qui propose quelques ateliers sexpo parmi d’autres activités, par exemple.)

 Et tout ça, porté et vécu par des gens, donne une communauté ! Des gens qui se disent “dans le sexpo” car iels se reconnaissent dans les valeurs, sont allé.e.s à ces évènements ou échangent juste à distance. Personne ne leur a donné ce label, vous pouvez vous dire du sexpo à partir du moment où vous connaissez ce mot ouais.

De ce que j’ai vu, ces personnes ont plutôt entre 25/35 ans, habitent en ville et se disent souvent neuroatypiques (à fonctionnement cognitif différent d’une norme).
Il y en a des aisées et diplomées, des peu fortunées, des très impliquées, des de passage, des qui créent des micro-évènements, et toutes celles que j’oublie.

La communauté sexpo de Paris comprend 400 personnes à vue de mon nez, impossible d’avoir une idée du nombre de personnes se disant “dans le sexpo” en France...

How to do your sexpo ?

L’objectif, c’est de faire des évènements - Quelques heures, 2 jours, 3 jours,
une semaine, un temps court - dans un lieu privé et agréable pour que se retrouvent
5 à 50 personnes voire plus, dites participantes -> elles seront très disponibles pendant l’évènement, mais aussi très paumées au début.

Qui dit participant.e.s dit organisateurices -> une équipe de 4/6 personnes qui se répartit des tâches d’organisation -> la recherche et location d’un lieu, la logistique (aka le transport de matériel), l’intendance et les recettes pour les repas, la création de déroulés pour les temps collectifs, la communication et le lien avec les participant.e.s en amont, la compta, la question du soutien émotionnel, l’écriture d’une charte, et surement d’autres trucs que j’oublie.

Tout ce monde réuni, tous ces êtres humains aux parcours et compétences variées deviendront groupe et collectif de vie pour une courte durée.

Ce groupe a besoin d’outils et de possibilités :
Des exercices sur le consentement, (cf page 14)
Du vocabulaire (cf p.16 à 23,au milieu de la brochure !))
Des plénières + un tableau et des feutres (cf page 26)
Des activités collectives/veillées
(j’ai rien écrit sur le sujet ici, tant pis)

Quel coût pour un évènement ?

Le prix d’un évènement oscille entre 60 à 200 euros pour trois nuits (je refuse d’aller à un week-end à 200 euros, mais sachez qu’ils existent). Beaucoup de collectifs proposent un prix solidaire (moins cher), et quelques collectifs proposent un prix libre.

Pourquoi ces montants ? La location d’un lieu où la nudité est possible est souvent un gros budget. S’ensuivent les dépenses de nourriture, de location de camion, de matelas et de décorations. Ça fait vite monter les frais.

Mais <3 Il y a des équivalents qui se font dans des colocs, squat ou des lieux non loués,
et avec de la débrouille ; emprunter les camions de potes, faire de la récup, etc.

Je glisse quelques points chauds de discussions -
les trucs qui grattent selon moi dans le sexpo :

 libéralisme vs anticapitalisme
 cadrisme et fluidisme
 la gestion des faits graves
 la gestion des conflits
 la gestion des faits graves

Comment ça commence

Il y a très souvent des personnes qui viennent à un évènement pour la première fois, parfois les nouvelleaux constituent la moitié du groupe.

Les facilitateurices des temps collectifs, les orgas et les ancien.ne.s
sont vigileant.e.s à l’accompagnement et à la transmission.

Voici un récit fictif tiré de mon vécu.

Vous avez mis dans le sac des affaires agréables à porter, des snacks, trois bouquins, un plaid, qu’auriez-vous pu oublier ?
_ (spoiler : les boules quies).

Et vous avez pris des sextoys. Sans vous dire que vous alliez les utiliser, mais au moins les montrer et en discuter, ce serait bien.

Voilà, le train vous dépose, vous prenez votre temps pour marcher jusqu’au portail de la maison.

C’est Facebook/Discord/Mail ou autre outil internet qui vous a guidé.e jusqu’ici, qui vous a informé de cet évènement. Vous avez vu des noms et des visages de personnes « intéressées ». Que des personnes inconnues - un peu impressionnant et un peu rassurant de savoir que des humain.e.s ont prévu d’être là, et pas uniquement des lutin.e.s sataniques. Dans le formulaire d’inscription, vous avez renseigné que vous connaissiez telle personne ‘‘qui est dans le sexpo’’, une bonne amie qui à cet endroit est devenue votre clé magique, vous cooptant pour l’évènement. Et là, maintenant, en traversant ce jardin, vous êtes du sexpo ?

Vous poussez la porte, il y a une trentaine de chaussures abandonnées dans l’entrée. Vous entendez des voix enjouées dans les autres pièces, une personne passe, vous salue et vous indique où poser votre sac. Premier.e poisson pilote de ce week-end, hello.

Info : le cercle de bienvenue est dans une heure, et votre amie est en chemin. Vous explorez les lieux en esquissant des coucous à chaque personne croisée. Quelques-unes lancent des blagues, très vite vous vous sentez assez à l’aise pour aussi partager des plaisanteries sympatoches. Bon, ça devrait bien se passer alors ? Rien n’est sur, mais en tout cas vous êtes fièr.e.s de vous-même, vous avez enlacé quelques peurs et enjambé quelques barrières de précautions personnelles pour vous retrouver là, merci à vous-même.

INTERVIEWS


>>>
Bonjour
 !

Vous êtes deux ami.e.s ; une femme cis, nommée H., et une personne non-binaire, nommé.e K.
Je vous ai rencontré.e.s cette année à un évènement sexpo.
Je suis en train d’archiver des vécus du sexpo et j’ai pensé à vous interviewer.
Mon expérience est très très parcellaire, d’ailleurs je ne suis pas allée exactement aux mêmes évènements que vous. J’ai envie d’aborder différents thèmes ici,

les voilà :
1_Tenus pour acquis
2_Explorer
3_Kiffer son corps
4_C’est politique ?
5_Organisation et cadre

1. Tenus pour acquis : c’est quoi les normes que vous avez repoussées ? Qu’est-ce qui vous as mis.e en joie ?

K : J’annonce dès le début : les vécus que j’ai en tête ont été possibles grâce à l’installation de cadres qui permettent de sortir des schémas et des scripts habituels.
Par exemple, les jeux de séduction sont différents.

Je pense aux scripts autour de la séduction et de ses étapes - à quel moment on dit à une personne qu’elle nous plait par exemple. Les organisateurices invitent à faire les choses différemment, les gens sont enthousiastes à faire les choses différemment.

H : j’ai eu une interaction sensuelle enthousiaste avec une personne, on s’est dit mutuellement ”tiens c’est une autre forme d’intimité, pas plus d’enjeux qu’un échange léger, comme si on avait pris un café ensemble.” On n’était pas dans une étiquette que je connais en tout cas.

K : Un autre moment vécu :
”eh on va réfléchir à un cadre où on peut regarder attentivement les organes génitaux des autres personnes dans la pièce, comment on fait ?” Ça ne nous est jamais arrivé avant, on va créer un truc ensemble, une possibilité.

Mes constructions mentales sont chamboulées.

Le contenu des temps collectif en soirée et leurs intentions sont incroyables pour moi. Je vais parler ici des exercices de consentement pratiqués le premier soir, qui sont obligatoires. Que ce soit du verbal ou du non-verbal, sans toucher ou avec toucher, ces exercices sont faits de manière à ce que l’on soit amené.e.s à interagir avec les gens de manière random, on ne va pas les choisir mais on peut refuser à tout moment, et ça c’est super intéressant, ça me fait observer ce que sont mes constructions mentales, ces habitudes cognitives liées à mon orientation sexuelle et ma sociabilisation, construites ou non, et comment je réfléchis et réagis en fonction des personnes, de leur type de corps, ou autres trucs.

2. Explorer : en vrac là, ce que vous avez testé pour la première fois ?

H : De manière générale, c’est très puissant pour moi de faire des ateliers entre personnes à vulves ou personnes MINT (Meufs, Intersexes, Non-Binaires et Trans). J’ai fait les deux types d’évènements - mixtes ou non-mixtes (différentes mixités) et je sens fortement la différence.
Un exemple concret d’atelier : l’observation du col de l’utérus ! et le fait de pouvoir échanger à ce sujet avec d’autres personnes.

K : J’ai fait énormément de trucs pour la première fois pendant des évènements, ahah. Là je citerai une orgie masturbatoire en fleur, à la fin d’un évènement, et d’autres types de masturbations collectives et de discussions autour de la masturbation.

H : J’ai envie de parler d’un atelier radical love :
Tu as les yeux bandés, tu vas être placé.e, tu peux dire ”je ne veux pas interagir avec telles personnes, ou certains types de personnes”. Ça va durer une heure, on te place, on te guide, tu es assis.e.s face à face avec d’autres personnes, et tu fais ce que tu veux sans parler.
Il y a de la musique, deux personnes sont là pour veiller,
et tu peux partir quand tu veux.
Quand je l’ai fait il y avait trois duos.

3. Kiffer son corps : est-ce qu’il y a des trucs que vous avez noué ou dénoué, vous avec votre corps ?

H : Bon je n’ai pas de gros blocages mais je pense que ce qui m’a fait plus kiffer mon corps, c’est de me rendre compte à travers les rencontres et les ateliers de la diversité de corps, des personnes, de leurs mouvements, de justement remettre en question les normes corporelles présentes dans ma tête, et d’en parler. Pendant l’observation du col de l’utérus on a aussi regardé les différentes formes de vulves et des lèvres des personnes qui le voulaient bien.

Je trouve que dans les évènements je n’ai plus ou très peu de jugement ou de critiques. Je pense à ce jugement qui arrive comme ça d’un coup en voyant quelqu’un.e. Il y a une autre ambiance dans les évènements sexpo, hors normes.

P : Ah ! Autour du non-jugement, une personne amie m’a raconté ce vécu :
“Elle me saoule cette histoire de non-jugement de soi et des autres. En sous- texte : “juger, c’est mal”, on est tout le temps en train de juger, la question c’est qu’est-ce qu’on en fait ? Marshall Rosenberg définit le jugement comme l’expression tragique de besoins insatisfaits, on a besoin de nos jugements !” Le lendemain à la place de non-jugement j’ai proposé ”on accueille nos jugements et on en prend responsabilité, on essaye de voir ce que le jugement signale”. D’où on se juge de juger quoi

H : ah oui, mettre en place une observation de son propre jugement, ou une prise de recul ”pourquoi instinctivement j’ai eu cette pensée ?” je vois.
Hm en tout cas j’ai l’impression que dans les évènements sexpo, sur la question de jugement, mon cerveau il est... il y a beaucoup plus de portes ouvertes dans mon cerveau.

4. Est-ce que vous considérez que le sexpo que vous vivez est politique ?

K : Je trouve qu’il y a une politisation générale des sujets. ”Ce que tu fais va résonner sur les autres et la société”. Une tendance à politiser qui n’est pas dans l’idéologie néo-libérale.

H : Dans l’idéal du sexpo, dans la définition de vers quoi le sexpo veut et peut tendre, je dirais que c’est politique. Concrètement, ça l’est peu.

K : Mes questionnements en vrac : c’est quoi, une chose pas politique ? Quelque chose uniquement classé plaisant ou douloureux ? un loisir, un soin médical, un mariage ?
Quelque chose qui n’a pas d’extensions, de pensées accordées à autruix ? C’est un label le politique ? une communauté inclusive = politique ?
une communauté non-inclusive = pas politique ?

P : Tentative : Je dirais que c’est une question de ressentis ; est-ce qu’on pourrait faire mieux, pour soi ET les autres ?. “Construire la paix” dit Starhawk
On va changer la question alors, c’est quoi le politique pour vous ?

K : Pour moi c’est l’exigence assumée que pose l’inclusivité ; âge, genre, race, corps dominants, validité, identité, etc.
Et toi Paillette tu vois du politique dans le sexpo ?

P : Pour moi il y en a parce qu’il y a l’importance du Care, la micropolitique, et le souhait que les personnes exportent des ”trucs de collectifs anticapitalistes et antiautoritaires qui fonctionnent”, comme des gratons accrochés à leurs pulls. J’ai vu l’envie de plusieurs personnes d’être force d’action dans ce que je reconnais être un mouvement, qui a une histoire et des avancées. J’ai envie de voir du politique dans le sexpo ! M’y lier. Alors je m’accroche à ce qui peut en être. Et j’ajoute le voeu que ce mouvement ne porte pas une culture de la performance et d’une nouvelle norme oppressive.

H : C’est aussi le fait de parler de certains sujets qui sont tabous, et que ces ateliers et conversations résonnent après dans la vie des personnes. Que ça passe de bouche à oreille, tout simplement. Ça contribue à ouvrir des sujets, et reposséder des sujets accaparés par certaines personnes (les médecins, les traditions etc.), à se sentir légitimes et dignes.

5. Qu’est-ce que vous pouvez répondre à ”c’est la première fois que je vais à un évènement sexpo, tu peux me dire comment ça se passe ?”

H : je trouve que l’organisation collective est un mélange entre principes et espaces de libertés où tu fais ce qui te plaît
Je me souviens d’une personne qui est venue à un évènement et qui a dit ”je n’ai rien fait comme atelier, je ne vais pas bien en ce moment, mais en fait, aller à cet évènement c’était le meilleur truc que j’aurais pu faire ce week-end”.

K : Le principal cadre pour moi va être que toutes formes d’interactions avec les gens sont autorisées dans quasi tous les espaces, tout en insistant beaucoup sur le consentement et les biais de pouvoir.
Tout est co-construit, le cadre peut être modifié si il y a des requêtes de participant.e.s.
On m’a dit ”c’est un espace ouvert à la sexualité, mais ce n’est pas sensé être central”. *rire* J’ai observé que c’était assez central, mais des fois il se passe d’autres choses, les gens peuvent venir et parler de choses qui n’ont rien à voir. Chaque évènement est unique.

H : J’ai l’image d’un panier que tu portes, avec à l’intérieur ta vie, une grande partie de toi-même. Alors ça dépend des évènements, mais dans l’idéal tu pourras venir avec ton panier et essayer d’être toi-même, ne pas te faire juger en tout cas.

Et c’est aussi des évènements très denses et intenses émotionnellement. À la fois sur le moment, et il y a aussi un contre- coup. Sur le moment il y a une espèce d’adrénaline, tu surfes sur une vague, et ça t’impacte pour les mois à venir.

Un message en conclusion ?
 Des envies d’archiver des trucs là ? parce c’est ça qu’on est en train de faire.

H : Une force ultra essentielle dans ces trucs, c’est de parler des sujets tabous, du sexe mais pas que.
De construire un espèce de laboratoire qui fasse émerger ce genre de discussions. Je trouve ça ultra important.

K : Moi j’aimerai bien en parler partout. Et faire ça en campagne, décentralisé de Paris, trouver des gens dans le coin où je vis.

>>> Voilà, fin de l’interview, merci à vous ! ”

VÉCUS D’UN ÉVÈNEMENT SEXPO DE NOVEMBRE 2021

en mixité choisie sans hommes cis (mixité MINT), à 24 personnes pendant deux jours et une nuit.
Déroulé du week-end / Facilitation

Ce week-end il y a beaucoup de temps collectifs facilités.
Deux personnes, les facilitateurices, ont réfléchi à un déroulé et l’ont posé sur papier. Elles y ont mis : la présentation du week-end, du cadre, des personnes organisatrices, un temps pour se présenter à toustes, puis un temps en petit groupe pour se checker émotionnellement, dire comment on se sent, ses craintes et ses espoirs.
Et ensuite, des ateliers sur le consentement, la connexion aux autres et à son corps. Ainsi, on se sent porté.e.s par une énergie rassurante, sans savoir à l’avance ce qui va se passer.
Les exercices de consentement sont pensés pour pratiquer le non et le oui enthousiaste, verbalement ou en non-verbal (avec le langage du corps).
La facilitateurice nous propose des outils (des phrases, des gestes, des attitudes, des manières de réagir, etc.) et nous invite à les tester, souvent en proposant une structure Arbres et papillons > une moitié du groupe (les arbres) s’éparpille dans l’espace, chaque personne s’installe à l’endroit où elle se sent bien. Puis les personnes restantes (les papillons) vont venir entrer en interaction individuellement avec les personnes fixes, un court moment, puis aller rencontrer qq.e d’autre. En se rencontrant, les personnes vont employer et pratiquer les outils.


Par exemple, quand on veut proposer une caresse :
 Poser une question avec une proposition précise, et ne pas faire plus S’approcher lentement, attendre d’avoir des signaux clairs de la personne en face Après un geste, s’écarter du corps de l’autre le temps d’intégrer
quand on veut refuser une interaction :
Détourner son corps quand l’autre s’approche et lui signifier qu’on ne veut pas d’interaction Dire ”oui, mais...” et poser des conditions ou envies différentes
Utiliser la redirection, c’est à dire prendre la main de l’autre pour la poser à un endroit souhaité pour une caresse
Utiliser la double tape ❤️ ❤️ (taper deux fois (pas fort) sur sa main ou une partie de son corps), pour mettre fin à l’interaction, que l’autre comprenne qu’iel doit se retirer
Et enfin, partir sans se justifier, partir d’un groupe ou d’une interaction au milieu d’une activité, sans s’excuser, sans mettre les formes

Les exercices de connexion, c’est souvent un temps où tout le monde peut aller voir quelqu’un.e et lui faire une proposition de toucher. Même si on n’a jamais parlé avec cette personne.
Je réalise que c’est rare d’avoir l’occasion de proposer de toucher quelqu’un.e que je connais très peu en prenant le temps, de sentir si j’ai envie qu’on se touche d’une manière amicale ou amusée, en laissant monter de l’émotion ou de la sensualité.

D’avoir fait les exercices de consentement avant me rassure, je me dis que la personne n’hésitera pas à dire non si elle le sent. C’est un moment privilégié entre deux personnes qui le souhaitent. Après ces temps, je sens une connexion différente avec les personnes.
Les peaux, elles aussi, ont parlé.

Il y avait deux playrooms :
Ce sont des salles pensées pour les temps de discussions et pour les câlins - la sensualité et la sexualité, seul.e, à deux ou en groupe ; il y a une dizaine de matelas posés à même le sol côte à côte, protégés par des alèses et des housses, de la déco chouette autour, des guirlandes, des tissus colorés, de la lumière tamisée, et du matériel de protection ist-mst plus des petites poubelles.

Voir des personnes MINT dominer, c’est beau

Il y a les discrets sourires sadiques, les phrases susurrées à la personne qui reçoit, les silences. Les corps des personnes qui dominent sont présents, ils sont attentifs, et tendus.
On sent qu’ils tiennent ; leur souffle, le moment, le plaisir.

Atelier dessins de vulves

Je suis arrivée avec l’envie de dessiner ma vulve et celles des autres, parce que tout récemment j’ai réalisé qu’elles me dégoûtaient partiellement, et que j’avais honte de ressentir du dégoût, que j’avais mis ce ressenti sous un tapis imaginaire.
Quand j’ai proposé l’atelier, je pensais qu’on serait 2 ou 3, pas qu’on passerait une heure et demi à parler, à 8 personnes. Qu’on parlerait de nos hontes, de nos peurs et de nos fiertés, de trucs tabous, d’envies. C’était un moment très précieux, gratitude aux participant.e.s.

Ensuite on a fait plein de dessins !

Bougie/Candle play - prise de parole semi-fictive
”j’aime mettre de l’attention sur l’esthétique du moment quand je domine.
En utilisant une bougie par exemple, j’ai conscience qu’elle m’éclaire, que l’on voit sa lueur sur ma peau, et son reflet dans mes yeux.
Si la personne qui reçoit est allongée sur le dos, elle voit ce qui se passe, c’est fort.
La cire qui coule, c’est beau. Je peux aussi jouer avec la chaleur de la flamme qui s’approche du corps.
J’alterne les moments doux et brusques quand je fais tomber les perles de cire, je change de zones aussi. L’endroit le plus sensible c’est le pli du coude, et la gorge.
J’aime bien proposer à la personne d’éteindre elle-même la bougie à la fin.
Ensuite, pour enlever la cire froide, j’utilise des couteaux et je râcle la peau doucement. Couteau à beurre pourquoi pas, mais bon, un grand couteau à lame aiguisée, c’est plus ma came.”

Le sexpo et moi

en ce moment, j’aime pas beaucoup la vie.
 Je me sens désespérée par la situation dans le monde ; 
écocide, violences, tristesses, culture de la performance, tout ça. 
Dans les évènements sexpo, il y a de l’auto-organisation, de la liberté, de l’invention, une vigilance à ce trop de performance. 
“personne ne mange l’espace” a écrit une amie
Je me sens en droit de m’écouter, beauuuucoup plus que dans la vie random.


Dans ces espaces je sens que : 
je peux être contradictoire, 
je peux me sentir moche et l’assumer,
je peux partir d’un groupe au milieu d’une discussion si ça me déplait
je peux danser frénétiquement seule et mettre mes doigts dans les plats (quand ils sont propres) etc.

La lingerie

Je n’ai jamais bien compris l’interêt ou la beauté dans la lingerie, toute ma vie durant. Je voyais ça comme un trucs cher, fragile, et pensé pour le plaisir des mecs cishet.
 Depuis un évènement en octobre, j’ai changé d’avis.

Juste avant un temps de calins les yeux fermés, j’ai vu plusieurs personnes enfiler de la lingerie en dentelle ; bustiers, collants, jupons, etc. Quand l’atelier a commencé et que j’ai senti -les yeux fermés- ces lingeries, complexes, collées au corps, qui permettent de sentir la peau à certains endroits, sans pouvoir définir si c’est un bout de soutien gorge ou toute une combinaison, j’ai kiffé.

À cet évènement en mixité MINT, les gens ont sorti leur lingerie et leurs harnais alors qu’il n’y avait pas d’hommes cis autour.
C’était pour le plaisir des personnes MINT, et évidemment énormément pour leur propre plaisir. Ça m’a donné très envie d’avoir de la lingerie, et plus de mes harnais en chambre à air. (Depuis, j’ai aussi fabriqué des colliers de soumission en chambre à air.)

BOITES À OUTILS

SOMMAIRE

Vrac

Vocabulaire important

Court lexique queer
Privilèges et oppressions systémiques
Biais de consentement

Niveau d’endoconsentement
Vocabulaire BDSM

EN VRAC

Les pluies de paillettes > comme gratitude et marque d’amour : faire le bruit shhhh tout en agitant les doigts en direction de la personne, ou en hauteur, pour que les paillettes tombent sur la personne. (merde on dirait des hippies) /// Il existe plein d’autres gestes de communication non-verbaux, ou gestes coopératifs, cf internet (fertiles.labascule.org par exemple)

“Merci pour ce non” > s’entraîner à le formuler à chaque fois que l’on reçoit un refus, des refus banals aux refus intenses émotionnellement.

Le check émotionnel (ou check emo) en 9 minutes > 
Former des groupes de 3.
Il va y avoir 3 minutes de parole par personne. On demande aux deux autres personnes une écoute active et silencieuse, sans faire de retours pendant ou après.


Proposition de sujets à aborder pour chaque personne :

1. Son état émotionnel, physique

2. Faire la différence entre ses attentes, envies et objectifs
3. Repérer les biais qui influencent

4. Ses peurs et limites personnelles par rapport à l’évènement

La double tape, cf p.15 ❤️ ❤️


‘‘Je tapote deux fois sur ta main ou ailleurs : arrête l’interaction.’’

RBDSPM > Acronyme, désigne différents thèmes à aborder avant ou après des interactions >> Relations Boundaries Desires 
Sexual health Public affection Meanings

VOCABULAIRE IMPORTANT

Interaction : Temps vécu entre deux personnes ou plus, utilisé pour interac- tion verbale, interaction sensuelle, interaction sexuelle, etc.

Harcèlement sexuel : Imposer à une personne toute forme de pression grave (de façon répétée ou non), de propos ou de comportements dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte sexuel (au profit de l’auteur des faits ou d’un tiers) ; et qui portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, ou créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante.

Agression sexuelle : Atteinte sexuelle sans pénétration, commise sur une personne avec violence, contrainte ou menace. Par exemple, un attouchement sexuel.

Viol : Acte de pénétration sexuelle : vaginale, anale ou buccale (par le sexe/ doigt ou un objet...) ; commise ou reçue avec violence, contrainte, menace ou même surprise (la personne n’a pas eu de soupçons). Il n’est pas nécessaire qu’il y ait des violences physiques.


Viols conjugaux ?

Ce qui mène aux viols conjugaux, c’est souvent considérer qu’un mode de relation (la romance, le couple, etc.) est un engagement à donner son consentement pour des pratiques sexuelles.

Bris de consentement : Ne pas avoir respecté une limite explicite, hors cas d’agressions.
Défaut de consentement : Ne pas avoir vérifié le consentement en amont.

Zone grise : Chacun.e peut sentir sa zone grise à sa manière.
Permet de présenter en un mot les hésitations, pressions, signaux internes ou externes brouillés.

Endo-consentement : Sa capacité à se connecter à son consentement, à exprimer ses limites, à refuser les interactions que l’on ne désire pas.

Exo-consentement : Aider l’autre à exprimer son consentement. Être clair.e, spécifique, explicite, et laisser un espace (temporel, spatial, mental) à l’autre.

Confronter/être confronté.e : Quand qq.e informe qq.e qu’il y a eu un bris ou un défaut de consentement lors d’une interaction, voire qu’iel a commis une agression ou un viol. Ça implique beaucoup de choses de confronter ou d’être confronté.e.

COURT LEXIQUE QUEER

Adelphe : Désigne un frère ou un soeur de manière non-genrée, non-binaire

MINT : Meufs, Intersexes, Non-binaires et Trans

Non binaire (aussi abrévié NB, enby) : Personne qui ne s’identifie ni exclusivement au masculin, ni exclusivement au féminin. Cela comprend le fait de se définir en partie homme, en partie femme, les deux à la fois, entre les deux, ni l’un ni l’autre, etc. Toute personne non-binaire est légitime de s’identifier au terme trans(genre) si elle le souhaite, car la transidentité est le fait de ne pas s’identifier exclusivement au genre qui nous a été assigné à la naissance.

Cisgenre (cis) : Le mot cisgenre définit les personnes qui sont en accord avec le genre qui leur a été assigné à la naissance.

Qu’est ce que c’est être queer ? Il y a probablement autant de définitions que de personnes queers. Là où les définitions semblent se rejoindre : ne pas se conformer au système cis-hétéro patriarcal, être fluide et/ou non-conforme aux étiquettes. Le mot « queer » était d’abord une insulte homophobe visant les personnes racisées et précaires aux Etats-Unis qui les désignaient comme tordues, bizarres.

PRIVILÈGES ET OPPRESSIONS SYSTÉMIQUES

Qui on est ? D’où on vient ? De quoi bénéficie-t-on automatiquement aux yeux de la majorité ? Qui n’en bénéficie pas ? Qui nous permet un confort, une dignité en oeuvrant et travaillant de manière cachée, anonyme ?
Qui est ce “on”, et qui n’existe pas dans ce “on” ?

Personnes seules, en désert affectif pour X raisons (âge, milieu social, mode de vie...) > inverse des dominant.e.s sexuel.le.s
Personnes subissant différentes formes de racisme

_ Personnes n’ayant pas un corps répondant aux critères de la société
Personnes catégorisées folles

_ Personnes exploitées dans d’autres pays pour le confort des français.e.s
Personnes exploitées en France pour le confort des privilégié.e.s

LES BIAIS DE CONSENTEMENT

texte partagé sur la page d’un collectif et lors d’évènements sexpo

Différentes injonctions, circonstances et mécanismes appris peuvent nous pousser à dire “oui” alors qu’on en a pas réellement envie voire que l’on pense carrément “non”.
C’est ce que l’on appelle les biais de consentement.

Mettre de la conscience sur ceux qui nous affectent le plus et les plus courants chez les autres et s’entraîner à déconstruire ces “schémas” de fonctionnement peut nous permettre d’avoir des relations (aussi bien sexuelles que amoureuses, amicales, professionnelles, familiales...) consenties et saines.

En voici une liste non exhaustive :

LES BIAIS DE POUVOIR

La sexualité se pratique dans des contextes sociaux précis. Les rapports de pouvoirs intrinsèques à la situation peuvent influencer la capacité à consentir et respecter le consentement de manière éclairée.

Quelques exemples

Les oppressions systémiques : Les rapports de dominations créent des rapports de pouvoir et des biais. Les personnes discriminées (les personnes assignées femmes, les personnes racisées, les personnes précaires, les personnes avec handicap, etc) sont structurellement moins écoutées et prises en compte.

Biais de légitimité avec une personne expérimentée : En étant avec une personne que je considère comme plus expérimentée, par exemple dans le milieu sex positif, je peux faire plus confiance à l’autre qu’à moi et considérer qu’iel sait mieux que moi ce qu’il “faut” faire et comment.
Biais d’aura : Une personne en posture de formataire, psy, animataire, coach, accompagnant.e, facilitataire etc va souvent être perçue plus favorablement qu’elle ne le serait en dehors de cette posture, avoir un effet d’aura. Dans ces situations, il est courant que des personnes à son contact puissent faire des projections sur iel qui créent des biais de consentement.

Le/la supérieur.e hiérarchique : Peu importe le contexte, un.e supérieur.e hiérarchique a d’office un ascendant, et en lui exprimant des limites, on peut craindre les conséquences qu’il y aura par ailleurs.

LES BIAIS DE RELATION


L’attrait romantique / amical : le désir de plaire à une personne que l’on apprécie peut nous faire faire des choses dont on a pas réellement envie.

Le besoin de reconnaissance : Si je sais qu’en faisant certaines choses je peux être plus reconnue socialement, cela peut biaiser mon consentement.

Le besoin d’appartenance : Si un groupe de personnes fait la même chose (par exemple se met nu), je peux ressentir une pression à le faire pour faire partie du groupe, pour ne pas me sentir seul.e ou par peur d’être exclu.e.

La peur de la confrontation, du malaise, de rendre triste, de blesser : La peur de générer de l’inconfort chez l’autre peut rendre difficile de dire non ou stop.

Les habitudes et automatismes : je peux avoir l’habitude de certaines pratiques avec une personne, et ne me doute pas que ça ne conviendra pas du tout à une autre personne. À l’inverse, si j’ai l’habitude d’interagir d’une certaine manière avec une personne, je peux partir du principe qu’elle est toujours consentante pour cela, alors que ses envies peuvent changer avec le temps.

AUTRES BIAIS

Le biais de cohérence : Vous connaissez l’idée du pied dans la porte ? Quand une personne s’est engagée par exemple dans un câlin, le besoin d’être cohérent.e peut la pousser à accepter d’autres choses alors qu’elle n’en a pas envie. Avoir dit une ou plusieurs fois “oui” peut rendre plus difficile de dire “non” ou revenir sur un “oui” par la suite.


Les scénarios appris : De par notre culture, les films, les histoires etc. on connait toustes le fameux scénario : regard > rapprochement > bisous > caresses > “préliminaires” > Coït > orgasme masculin > fin. 
Si rien ne vient stopper l’enchaînement de certains scénarios socialement habituels, il semble convenu d’office qu’ils s’enchaînent de cette manière. Pourtant, cela ne correspond pas forcément aux désirs du moment.

L’éducation : Notre éducation nous a globalement appris à obéir, à dire oui, à éviter le non comme pouvant blesser l’autre ou créer du conflit, ce qui rend pour de nombreuses personnes beaucoup plus facile de dire oui que de dire non.

États modifiés de conscience : Certaines substances, émotions, pratiques peuvent réduire notre capacité à consentir.

La sidération : En état de choc, le cerveau peut bloquer les processus psychiques qui empêchent la personne de penser à l’évènement ou d’y réagir. Il est précieux de vérifier régulièrement,

Tous ces biais peuvent s’imbriquer et se cumuler. Ils font partie de nous et de la vie sociale. L’idée n’est pas d’en avoir peur et de ne plus oser interagir pour autant, mais d’en avoir conscience, d’y être vigilant.e et de les prendre en compte dans nos manières d’interagir.

>>>> Ce qui peut aider


1. S’assurer que toutes les composantes de l’interaction sont consenties à
chaque instant.
2. Ralentir, prendre le temps de ressentir, d’écouter les parties de moi qui sont peut-être dans le doute.
3. Me dire que j’ai le temps pour vivre des choses et que le moment viendra peut-être plus tard.

AUTOÉVALUER SON NIVEAU D’ENDOCONSENTEMENT

ressources du site en diagonale

Niveau 0

Le niveau zéro est là pour rappeler que certaines personnes peuvent ne pas être du tout en état de consentir. Par exemple, certaines neuroatypies fortes, être fortement traumatisæ* sexuellement, etc... peuvent rendre une personne incapable d’avoir une interaction sexuelle saine. Si tu as des raisons de penser que tu peux être concernæ*, je te recommande de consulter an* spécialiste avant de tenter de participer à un événement sexuel.

Niveau 1
Au niveau 1, tu débutes, tu as besoin de beaucoup de soutien, ou tu ne sais pas évaluer ton endoconsentement :
Tu es capable de consentir si tu es soutenux* par ton interlocutaire* : si on te demande verbalement avant de te toucher, si on vérifie en cours d’interaction que tu souhaites continuer, si on respecte strictement les limites que tu as exprimées...
Tu as besoin d’un cadre fortement sécurisant : rappel des règles, exercices de consente- ment, démarrage progressif de la soirée, assistance par des encadrantz*...
Tu as peu conscience des circonstances qui pourraient t’amener à ne pas respecter tes limites, à te forcer à interagir.

Tu as une faible tolérance à l’erreur en cas non-respect involontaire de tes limites.
Si tu ne sais pas évaluer ton endoconsentement mais que tu n’as pas de raison de te penser particulièrement vulnérable (traumas, etc), tu peux te considérer de niveau 1.

Niveau 2

Au niveau 2, tu es globalement autonome :
Tu as de l’expérience des soirées à caractère sexuel
Tu as une bonne connaissance de tes limites et de tes faiblesses, et tu as des stratégies pour te sécuriser.
Tu maitrises la communication verbale et non verbale, tu sais exprimer tes limites aux autres participantz* en cas de besoin.
Tu as peu besoin d’un cadre sécurisant : un espace de parole avec un rappel des règles te suffit.
Tu as une meilleure tolérance à l’erreur en cas non-respect involontaire de tes limites.

Niveau 3

Au niveau 3, tu es QUASI-INDESTRUCTIBLE :
 Tu es capable de t’exprimer et te protéger même en environnement quasi-hostile (participantz* insistants, exigences d’interactions sexuelles, usage de psychoactifs...).
Tu as une certaine capacité à faire respecter tes limites même en cas d’altération de conscience
. Tu n’as besoin d’aucun cadre sécurisant

Note : il n’y a pas l’intention d’organiser des soirées correspondant à ce « Niveau 3 », il est décrit à titre purement indicatif.

*Texte rédigé en grammaire neutre, reprenant le modèle créé par Alpheratz. >> alpheratz.fr

VOCABULAIRE BDSM

extraits de la brochure Le/a DS en vous

BDSM : Bondage-Discipline/ Domination-Soumission/ Sado-Masochisme.
Acronyme apparu aux Etats-unis dans les années 90 pour concilier ces différentes pratiques qui se pratiquent de manière consensuelle pour le plaisir partagé des tousTEs les partenaires impliquéEs. Sans consentement ce n’est pas du BDSM, tout comme se prendre un coup de pelle ce n’est pas du jardinage, ou se faire violer ce n’est pas faire du sexe !

Jeu/Scène : Moment de pratique du BDSM entre deux ou plus de partenaires.

Bottom/ Top/ Switch : Les Bottoms sont les personnes qui reçoivent les pratiques, ou aiment se soumettre dans le jeu. Les Tops donnent ou dominent. Etre Switch signifie qu’on aime prendre les deux rôles soit à l’intérieur d’un seul jeu, soit en général dans la vie, aimant faire des scènes en tant que bottom et d’autres scènes en tant que top.

Subspace / Domspace : Espace mental soumis ou dominant dans lequel on entre pour jouer.

Service topping : Consiste à topper, c’est à dire faire, donner une pratique à unE bottom, la performer pour lui faire plaisir, sur sa demande. Différent de la domination.

Brats : En anglais, « sales gosses ». Désigne les bottoms qui aiment provoquer la domination chez l’autre en se comportant de manière résistante ou désobéissante.

Safeword : Mot de sécurité, code qui peut être un mot ou un geste, ou un son qui donne l’indication essentielle à son/sa partenaire que quelque chose ne va pas, qu’on ne consent pas à quelque chose. Traditionnellement dans la communauté BDSM organisée, les codes sont Rouge pour tout arrêter et Jaune pour arrêter seulement un détail.


Négociation avant une scène
 : Dans le langage courant, la négociation désigne souvent un rapport de pouvoir : il s’agit de discuter, certes, mais aussi de faire céder en sa faveur. En BDSM c’est tout le contraire, la négociation est une collaboration pour arriver à mettre en place un cadre sécurisant pour que deux ou plus de personnes se lâchent à être une version différente d’elles-mêmes que celle qui serait acceptable et spontanée d’habitude.

Aftercare : Soin d’après la scène
Playparty : Soirée, évènement BDSM où il est possible de jouer

Débriefing : Moment après une scène où l’on se fait mutuellement des retours sur ce qu’on a fait pendant la scène

Vanille : désigne la sexualité non-BDSM dans le jargon des pratiquants du BDSM

Chauffage : action de préparation à la réception de la douleur sur la partie du corps qui va la recevoir.

Top drop / sub drop : Chute émotionnelle qui peut intervenir après une scène BDSM particulièrement intense.

CITATIONS

Voilà des paroles de potes que j’aime beaucoup

citation - 1
On pourrait parler de défaut de consentement jusque dans le cadre d’une discussion ; “je n’arrive pas à dire que ça ne m’intéresse pas, j’ai envie de partir, je ne le fais pas.” En fait des défauts et des bris de consentement on en vit, pour moi, tout le temps, avec la conclusion qu’on ne pouvait pas deviner, que l’on a fait au mieux.

“J’étais pas sur.e, j’avais besoin de temps, l’autre a pas laissé assez de temps, je sentais une certaine pression, de la situation ou de choses extérieures.” 
Alors le bris de consentement ou le défaut de consentement, c’est une situation de souffrance. Tout ça c’est, dit autrement, des situations où au moins une personne se sent en souffrance.

Comment apprendre sur ces questions de consentement ? 

Les bris de consentement c’est la norme, mais ce n’est pas normal. Il y a plein de choses qu’on croyait être normales et qui ne l’étaient pas, du coup j’ai l’impression que dans ces évènements sexpo, on est plutôt en gratitude les un.e.s des autres de découvrir ça -que ce n’était pas normal- qu’à chercher des coupables.
Qu’on en parle ! et qu’est ce qu’on peut en dire et agir de ça.
 C’est dur j’imagine bien. Je pense qu’on ne créé pas un endroit safe, mais un endroit où on peut faire des erreurs et que ce soit positif. Le consentement c’est une compétence, on apprends, on se mets dans une posture d’apprentissage.
Je vois aussi ça comme un jeu où on essaye de faire en sorte que tout le monde se sente bien dans les interactions vécues.
Si une personne dit qu’elle ne s’est pas sentie bien, on a raté le jeu, on a raté le consentement. Alors comment apprendre dans le futur à ne pas perdre, comment ne pas se sentir en injustesse avec ce qu’on a vécu ?
Et oui il y a plein d’outils qui mettent de la conscience, qui aident à minimiser les risques, mais il n’y a pas de risques zéro. Il y a un risque dans la relation, qui est inerrant à la relation, qui vient de nos blessures, de l’ordre du rejet, d’être jugé.e, de faire quelque chose qui n’est pas juste.
J’avais vachement peur de ça. J’avais des ami.e.s, je n’osais pas l’intimité.
Puis j’ai vu que tout les humains que j’ai rencontré dans ma vie ont envie d’intimité, que le jeu en vaut la chandelle en fait, quelque chose dans cet ordre là.
Il faut oser, c’est comme prendre la voiture, il y a un risque c’est sur.
Ici je parle d’oser la relation, oser être authentique, dire ce que l’on pense.
Pas besoin de jouer un rôle, de prétendre qu’on est quelqu’un.e d’autre, pour être aimé.e, pour réussir à communiquer avec quelqu’un.e.
C’est justement en partageant de la honte, de la gêne, des peurs, que l’on communique avec une personne.

citation - 2
Il y a des oppressions.
Même si c’est un espace de grandes libertés, nous n’arrivons pas de nulle part
 alors parlons des processus d’oppressions systémiques. Même si ça ne va pas les faire disparaitre d’un coup, 
ça va permettre de les éclairer, les mettre en lumière.
Mais aussi,
Nous ne sommes pas nos pensées et comportements.
Nous sommes des bonnes personnes, la société nous a donné des pensées et des comportements, qu’on a adopté au premier abord, mais sur lesquels nous avons un pouvoir. Et c’est ça le coeur du sexpo, là où il se passe des choses belles et fortes, j’aime ces moments-là.
Question posée à Juliet Drouar lors de la rencontre avec Victoire Tuaillon du Coeur sur la table : “Un monde sans oppressions peut-il exister ?”

citation - 3
On me demande de l’aide ? Parfois, ce qu’il y a de plus aidant, c’est simplement d’écouter. Quand je ne fais qu’écouter, je peux me sentir démunie, impuissante, inutile. Quand je me sens comme ça, je me dis que je suis au bon endroit, l’endroit où écouter est le plus aidant, sans intervenir.
Les émotions c’est quoi ?
Regardez votre main et celle de la personne à côté.
Vous avez le même nombre d’os, de tendons, de muscles.
Par contre, elle est formée d’une certaine manière depuis la naissance et elle est usée à tel endroit, et plus habile pour telle activité - motricité, force, habilité. Elle a reçu des messages de ses proches, de la société, de la pub... comme quoi elle serait plus douée pour ceci ou cela, ou que s’en servir de telle manière serait une bonne ou une mauvaise chose... Et tout ça a influencé vos apprentissages, ce que vous pensez de votre main, ce qu’elle sait faire aujourd’hui.
C’est pareil pour vos émotions, il y a cinq grandes émotions, et peut-être qu’on ne vous a pas appris à vous servir de votre pouce (on va dire ici que c’est la colère). “Voilà il faut que tu appuies sur cet interrupteur, mais non non non, le pouce c’est pas pour toi, toi tu utilises ton index, ou même ton coude.”

J’ai arrêté de me dire féministe, moi je suis anti-sexiste. Le sexisme touche tout le monde, y compris des hommes cis. C’est dur de faire preuve d’empathie face à des personnes qui ont agressé mais c’est aussi reconnaitre que le système patriarcal engendre ces comportements, que ce n’est pas que de la responsabilité de individu.e.s. Et pour se sortir du système, pour évoluer, une personne a besoin d’empathie.

VÉCUS D’UN ÉVÈNEMENT SEXPO DE DÉCEMBRE 2021

mixte, à 40 personnes pendant quatre jours et trois nuits.
(Total des dépenses pour cet évènement : 3860€)

Deux cercles de triage et une veillée par jour, le reste en improvisation/autogestion

> Cercle de triage est un terme utilisé en pratique de gouvernance partagée/management constitutionnel/holacratie qui signifie “temps de plénière” (j’appelle aussi ça un temps de récit collectif, en pensant aux textes de Starhawk). Une ou deux personnes portent la facilitation, avec un tableau Weleda c’est top.

“On va faire d’abord un tour des points d’organisation de l’évènement puis un tour d’annonces d’ateliers et fils rouges. Les personnes qui le souhaitent peuvent dire un mot, on note les mots et on donnera la parole aux gens dans l’ordre d’apparition des mots. Exemple -> si ça manque de PQ dans les toilettes, dites “PQ” et attendez votre tour. Vous pouvez rajouter des mots au fur et à mesure.

Pour proposer un atelier (et quand c’est votre tour de parole), annoncez le contenu, un horaire et un lieu. Vous pouvez faire un sondage pour voir si il y a des intéressé.e.s. Enfin, annoncer un fil rouge signifie qui vous êtes disponible tout au long du week-end pour discuter voire agir sur tel thème. Le reste du temps, vous êtes libres de faire et proposer ce que vous voulez en improvisant.”
C’est aussi le moment pour des modifications de cadre

À ce stade, les personnes qui portent certaines responsabilités se sont signalées. En tant que “lead”, elles ont des raisons d’être, des domaines et des redevabilités (> encore des termes d’holacratie). Il y a souvent un.e lead Cook/repas, un.e lead Espaces, un.e lead Général, un.e lead Finances, et un.e lead Soutien émotionnel.

Pour demander à ce qu’une pièce soit dédiée prioritairement au sommeil par exemple, la demande peut-être faite en cercle de triage et lae lead.e Espaces va a priori trancher.

Première fois
J’ai fait une annonce de fil rouge “Anal/pegging”, et le lendemain, j’ai pénétré analement un garçon avec mon petit gode, c’était beau et doux, l’inverse de ce qu’on imagine quand on entends “pegging” (aussi dit chevillage > une pénétration anale par une personne à vulve).
L’inverse de ce que l’on voit sur internet. Il s’est mis sur le côté, en cuillère. J’ai mis de la musique et j’ai pris mon temps, on a beaucoup parlé.
J’ai proposé des ateliers Bisous, et c’était très puissant
J’ai nommé le premier atelier ”Bisou, tu m’intrigues”, l’idée était de pouvoir regarder les gens faire des bisous. 3 jours avant, j’avais vu un couple s’embrasser en terrasse, c’était super excitant et pourtant irrespectueux de les regarder. J’avais aussi envie qu’on me regarde en train d’embrasser (envie d’exhibition mêlé à une anxiété de performance). Je n’avais que peu parlé du fait d’embrasser d’autres personnes dans des évènements sexpo, il y avait de la peur et des non-dits.
Une vingtaine de personnes est venue, l’atelier a duré une heure. On a d’abord beaucoup parlé des bisous. “Qu’est-ce qu’on aime, qu’est ce qu’on aime pas ?” Chaque personne a présenté des idées, des vécus ;
”la langue c’est un truc compliqué, des fois c’est trop, des fois c’est pas assez” “les odeurs ça compte beaucoup” “je crois que j’ai fait plus de sexe pénétratif avec différentes personnes que des bisous avec différentes personnes dans ma vie” “il y a quelque chose de trop intime, trop fort, dans le fait d’embrasser et d’être embrassé.e sur la bouche” “la norme du bisou, c’est une connexion forte, c’est entre amoureuxses”.

Personnellement j’ai parlé d’orgasme buccal, un orgasme qui m’avait traversée deux mois auparavant.
“J’embrassais un garçon, le plaisir était si fort qu’il me coupait le souffle, je me suis masturbée la bouche avec mon pouce, j’ai joui sans me stimuler d’autres parties du corps. Je sens bien que mes lèvres sont très sensibles, que j’aime pratiquer le sexe oral, être stimulée au niveau de mes lèvres, ma langue, ma bouche.”

Puis les gens ont souhaité former des paires, une personne a proposé la technique de l’effleurement -> les gens marchent dans l’espace, quand ils savent qu’ils veulent interagir avec telle personne, ils l’effleurent, ne regardent même pas la personne dans les yeux, et continuent leur chemin. Si deux personnes se sont effleurées mutuellement, alors elles peuvent discuter et négocier (terme de bdsm qui veut dire “exprimer limites, craintes et envies et poser un cadre”). Ça fonctionnait super bien mais j’avais quand même la crainte de ”et si des gens n’ont pas été effleurés ?”.

Il y a d’abord eu trois groupes de personnes qui s’embrassaient et une douzaine de personnes autour qui regardaient. Il y avait beaucoup de blagues, on était à l’aise. Puis on a tourné. J’avais convenu avec un garçon qu’il serait passif pendant que je l’embrasserais. J’ai mis mes longs gants rouges, je l’ai assis sur une chaise, je suis restée debout, et j’ai joué avec lui. C’était explosif pour moi.

Atelier Genital gazing

Voilà un atelier superbement guidé par un.e ami.e., que j’appelerai Didi.
Le Genital gazing est le fait de regarder les organes génitaux d’autres personnes. On a échangé sur ce sujet, puis formé deux groupes. Un groupe s’est mis dans un côté de la pièce pour être regardé - d’abord en étant habillé. Didi a lancé une musique :
“Que le deuxième groupe ferme les yeux pour que les regardé.e.s se déshabillent et s’installent. Qu’est-ce qui vous traverse ? Maintenant j’invite le deuxième groupe à ouvrir les yeux et d’abord regarder de loin, quelques minutes. Qu’est-ce que vous voyez, comment vous sentez-vous ? Vous pouvez vous approcher des personnes maintenant, de préférence sans parler avec elles. Vous pouvez vous exprimer en non-verbal. Les personnes qui ont des pénis peuvent faire voir leurs scrotums et leurs bourses en relevant leur sexe, les personnes à vulves peuvent montrer certaines de leurs parties de leurs corps. Regardez vous les yeux dans les couilles, les yeux dans les chattes. Etc...”
Ensuite on a inversé les rôles des groupes, toujours dans cette ambiance respectueuse et bon enfant.
Et moi j’avais surtout envie de regarder les anus des gens aha.

Une place pour l’émotionnel dans la responsabilité collective

Parce que c’est très intense, parce qu’il y a des clashs, des confrontations (être confronté.e), les orgas savent par expérience que les gens vont “craquer” à différents moments.
J’ai décrit le check émotionnel page 18. J’ai l’impression que cet outil permet de casser la norme du ”- ça va ? - oui et toi ?”. Souvent notre réponse est plus complexe, subtile, enrichissante et importante qu’un oui, mais il se trouve qu’on a pas le temps, qu’on est là pour une autre raison, que partager sur nos émotions est un exercice difficile, qui créé des biais de pouvoir (pouvoir à celleux qui savent bien comprendre les enjeux et s’exprimer) et des oppressions. Cadrer ce temps, le limiter à trois minutes, en écoute active, ça me parle.

Il y a un deuxième outil porté par des personnes dites “soutien émotionnel”. Aussi participantes de l’évènement, elles vont se visibiliser en tant que soutien émo pendant une certaine période et faire ce type d’annonce pendant les cercles de triage :
”Je demande à tout le monde de fermer les yeux, les personnes qui ont besoin d’un soutien émotionnel - qui sera après ce temps collectif- peuvent lever une main. Tout le monde peut baisser les mains. Tout le monde peut ouvrir les yeux.”
mieux encore : ”Tout le monde peut lever une main, et celleux qui n’ont PAS besoin d’un soutien émo baissent la main.”
(Ce qui invite les personnes hésitantes à plus facilement garder la main levée (vive le cadrisme)). Qu’est-ce qu’un temps de soutien émotionnel ? Je définirai ça comme un temps d’échange, d’écoute, de conseils, de prise de connaissances, de soi et des dynamiques en jeu dans telles situations. Ce qu’on fait souvent en se confiant et en parlant avec des potes ptete.

Le petit pois dans sa cosse

Je suis allée aux évènements avec une super pote, elle est ma confidente++ , je suis sa confidente, on se checke mutuellement :
”Tu as de nouveau eu un orgasme buccal toi ! J’ai entendu ! Tout le monde a entendu !”
(c’est vrai)

Et comme elle s’endort souvent enroulée dans sa couette pendant les temps collectifs, on dirait un petit pois dans une cosse.

Discussion anale

J’ai proposé une discussion d’une heure sur l’anal qui fut fantastique, je partage cet prise de parole d’un.e participant.e :
“Une fois j’ai pratiqué la double anale, avec deux hommes très attentionnés, respectueux et à l’écoute. Ça a été une expérience très intense qui m’a fait décoller et lâcher totalement prise, j’ai découvert une tout autre forme de plaisir et d’orgasme.”

Exploser les normes : le bisou de nouveau

J’ai embrassé quelqu’un avec qui j’avais parlé deux fois.
Je l’ai embrassé d’une certaine manière, jamais fait auparavant ; j’ai seulement posé mes lèvres sur les siennes, puis je n’ai plus bougé, comme une sieste animale.
Sans intention de romance ni intention de sexe, à quoi ça sert le bisou ?

Hors du chemin habituel, qu’est-ce qu’il y a ?

Là, j’ai senti la force de la présence.
Comme si l’on se tenait la main longtemps, dans la rue ou au milieu d’un groupe. Que l’on pouvait s’informer ”est-ce que ça va ?”. Par ce contact, se checker, indiquer le rire, la gêne, la compassion.
Un sentiment de ”je suis là pour toi”.

Atelier urophilie (le pipi)


”La pratique que je vais vous proposer, c’est pas du tout du tout dans une idée d’humiliation, mais dans une idée d’offrande. En fait c’est très beau, les retours de beaucoup de personnes de cet atelier, c’est que c’est touchant de voir cette chose intime, de voir les gens faire pipi.”

Ateliers

j’ai posé plusieurs fois la question à des personnes : ”et toi, tu as des envies d’ateliers ?” je pose la question là, et toi, lecteurice, tu as des envies d’ateliers ?

Atelier adoration, pour finir cette brochure

Des personnes vont rester allongées les yeux bandés. Il y en a qui disent ”Je veux que ce soit une adoration privée, donc je choisis les participant.e.s” et d’autres ”je veux que ce soit une adoration générale, tout le monde peut venir m’adorer”.
Elles peuvent écrire sur une fiche leurs désirs et leurs limites.

Les autres participant.e.s s’approchent, lisent la fiche, mais il n’y a pas de paroles. C’est vraiment la déesse qui se fait adorer. Tu veux la vénérer ? Tu lui fais l’offrande associée à son culte.


Une personne avait écrit sur sa fiche :

”LÉCHAGES et succions.

Limite -> pas de génitalité.

Désirs -> aisselle, lobe, ventre, fesses, pieds et doigts”


J’étais l’Angel, de cette personne je veillais au plaisir de la déesse. Si elle levait la main, j’allais la voir pour qu’elle m’indique des modifications, envies, limites.
L’atelier a duré une heure, avec de la musique, dans une ambiance tamisée.
Il y avait 4 autres adorations à côté, des rires, du shibari, des papouilles, des effleurements, des pressions sur le corps, etc.
...
C’est un peu con qu’il n’y ait ce genre de trucs uniquement dans le sexpo.

L’antinorme peut devenir une nouvelle norme oppressive. 
Je ne souhaite pas créer d’anxiété de performance.


Olin

Merci beaucoup aux relecteurices et à toutes mes amours de la vie

J’utilise l’écriture inclusive
typo Gill Sans et Helvetica
Brochure écrite en février 2022,



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