Le texte qui suit fut publié en mars 1934, donc peu de temps après la « crise » de 1929, et peu de temps avant la seconde guerre mondiale et l’extermination industrialisée des juifs d’Europe et des autres populations considérées comme indésirables par les nazis. Le contexte de cet article n’est donc pas anodin, ni inintéressant pour comprendre les réflexions ici présentes, et l’évolution des idées anarchistes sur la technologie et l’industrialisme, mais surtout sur la religion du progrès, le progressisme. Comme le dit l’auteur, à travers Kropotkine (mais il aurait pu généraliser le constat à la grande majorité des anarchistes antérieurs), les positions anarchistes ont rarement été claires comme elles peuvent l’être généralement aujourd’hui sur ces questions. Il ne s’agit pas pour nous de dire que l’anarchisme est meilleur aujourd’hui, cela n’aurait aucun intérêt et serait très probablement faux, il s’agit seulement de souligner que l’Histoire est passée par là, et que des conclusions en ont heureusement été tirées. Hiroshima en 1945 a probablement participé aussi à étoffer les analyses anarchistes du progressisme que l’on pourra lire aujourd’hui. [...] Dans ce texte, Marcus Graham expose une position révolutionnaire pour son temps. [Extrait de l’avant-propos]
MOTS: Anarchismes, anarchie
Articles
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Quelle devrait être l’attitude des anarchistes envers la machine ?
31 octobre 2013, par Marcus Graham -
Vous n’êtes que des poires !
25 mars 2012, par Zo d’Axa« Instruire le peuple ! Que faudra-t-il donc ? Sa misère ne lui a rien appris. Tant qu’il y aura riches et pauvres, ces derniers s’attelleront d’eux-mêmes pour le service commandé. L’échine des travailleurs est habituée au harnais. Au temps de la jeunesse et de la force, ils sont les seuls domestiques qui ne ruent pas dans les brancards.
L’honneur spécial du prolétaire consiste à accepter en bloc tous les mensonges au noms desquels on le condamne aux travaux forcés : devoir, patrie, etc. Il accepte, espérant ainsi se hisser dans la classe bourgeoise. La victime se fait complice. Le malheureux parle du drapeau, se frappe la poitrine, ôte sa casquette et crache en l’air :
– Je suis un honnête ouvrier !
Ça lui retombe toujours sur le nez. »
5 textes extraits de La Feuille, journal fondé par Zo d’Axa en 1897 et qui paraît jusqu’en 1899. Une anthologie des meilleurs articles, (Les Feuilles, éd. Société libre des gens de lettres, Paris) est parue en 1900.
Sommaire
* À toute occasion
* Le candidat de « La feuille »
* Aux Électeurs
* Il est élu
* L’honnête ouvrier -
Accounting for ourselves
10 octobre 2018, par AnonymeLes abus et agressions sexuelles continuent à pourrir les espaces anarchistes. En réponse, nous avons développé des processus pour que chacun.e se responsabilise en dehors de la sphère de l’État. Mais pourquoi semblons-nous échouer dans leur application ?
Cet essai examine le contexte dans lequel ces modèles de responsabilisation ont émergé et analyse les obstacles que nous avons rencontré en essayant de les appliquer. Pour sortir de l’impasse autour des violences sexuelles dans notre milieu, nous devons remettre en question l’idée même de communauté et amener notre résistance vers d’autres directions.
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Vers un monde moins défoncé et merdique — Sobriété et lutte anarchiste
19 novembre 2022, par Nick RiotfagVers un monde moins défoncé et merdique est sorti sous forme de brochure auto-éditée en 2003, aux Etats-Unis.
« De nombreuses raisons m’amènent à m’abstenir de la consommation d’intoxicants, et certaines d’entre elles ne sont pas "politiques" en soi. Certaines sont plus personnelles ou intimes : j’aime mon corps et veux préserver ma santé ; je suis terrifié par les addictions ; je tends vers les extrêmes, ainsi je pense que si j’avais bu ou m’étais drogué je l’aurais trop fait ; dans ma famille, des personnes toxicomanes et alcooliques ont ruiné des vies. D’autres raisons sont plus pragmatiques : en tant qu’activiste, je prends part à des actions qui m’exposent au risque de me faire arrêter, et les risques légaux encourus pour possession de drogue n’en valent pas la peine ; je préfère mettre mon argent ailleurs ; etc. Cependant, les principales raisons pour lesquelles j’ai adopté ce mode de vie sont clairement liées à mes convictions politiques révolutionnaires, féministes et anarchistes. Je ne pense pas que la plupart des personnes avec qui j’élabore des projets politiques réalisent ou reconnaissent que mon choix d’être sobre n’est pas simplement une préférence ou un dogme puritain et chiant. Ce zine est une tentative d’exprimer pourquoi je considère la sobriété comme une part fondamentale de mon anarchisme et de mon féminisme. »
Sommaire :
- Introduction
- Une note rapide sur les mots
- Masculinité, culture du viol et intoxication
- Oppression et anesthésie
- Libération de la jeunesse et sobriété
- Intoxication et vie sociale
- Intoxication et culture d’entreprise
- L’intoxication dans les communautés opprimées
- Intoxication et communautés radicales
- Intoxication et « autonomie » vs. responsabilité
- Histoire n°1
- Histoire n°2
- Conclusion : le commencement ?
- Postface -
La Commune de Paris
9 septembre 2006, par Pierre KropotkinePierre Kropotkine revient dix ans après sur les événements de la Commune de Paris afin de tirer les enseignements de ses réussites et de ses échecs.
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La tyrannie de l’horloge
16 février 2009, par George WoodcockMaintenant, le mouvement de l’horloge donne la cadence aux vies humaines : les humains sont asservis à la conception du temps qu’ils ont eux mêmes produite et sont maintenus dans la peur, comme Frankenstein par son propre monstre. Dans une société saine et libre, une telle domination arbitraire de la fonction humaine par l’horloge ou la machine serait hors de question.
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Dissonances
21 janvier 2010, par Alfredo M. BonannoSi la dissonance est partie intégrante de l’harmonie et constitue l’autre résultat, celui qui est toujours prévisible et même désirable, sa coagulation libre dans les processus de réalisation aléatoire produit quelque chose d’autre, une rupture qui n’est pas facilement amendable. Que chacun respecte le cycle complet dans le lit rassurant de la rivière des significations, avec laquelle les transporteurs d’eau étouffent nos craintes, mais ailleurs.
Ici on propose une lecture risquée : une chance, un voyage ouvert à d’autres possibilités.SOMMAIRE :
– Mettre sa vie en jeu
– Maladie et Capital
– Que faire de l’anti-fascisme ?
– La Maladie Communautaire
– La perte du langage
– Inactualités sur les drogues -
Crise, totalitarisme, luttes sociales et de classe en Grèce
12 septembre 2014, par Collectif anarchiste Cercle de Feu« Après la révolte de décembre [2008] et au milieu d’une
crise généralisée du système, il est indispensable pour les anarchistes de diffuser le plus largement possible leur discours et leurs positions, à travers leur présence politiquement distincte et leur intervention dans les luttes sociales et de classe, dans le but de contribuer à la radicalisation de ces dernières, à leur connexion ainsi qu’au renforcement des ruptures que celles-ci sont capables de créer avec le régime. Mais cette présence et cette intervention ne doivent pas être momentanées et occasionnelles ; elles doivent être durables et organisées. Pour contribuer à la création d’un mouvement révolutionnaire massif capable de renverser l’Etat et le capital, ouvrant le chemin vers l’Anarchie et le Communisme. » -
Emilie Lamotte [1877-1909]
15 juin 2006, par Emilie Lamotte, Shalazz1877-1909 : Emilie Lamotte. Anarchiste, ancienne institutrice, néo-malthusienne, auteure de brochures sur l’éducation et la contraception, d’une pièce de théâtre, rédactrice au Libertaire et L’anarchie, propagandiste, peintre et dessinatrice, milieu-libriste, nomade en roulotte et volage... Voici quelques uns de ses textes sur l’éducation, la contraception, l’amour, parus entre 1905 et 1911, brochures, articles de presse ou pièce de théâtre.
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Anarchie et Communisme
27 mars 2008, par Carlo Cafiero"Anarchie et communisme" est la reproduction du rapport lu par Carlo Cafiero en 1880 à l’occasion du congrès de la Fédération jurassienne de l’A.I.T. (Association Internationale des Travailleurs) à Chaux-de-Fonds. Ce texte de Cafiero fut publié pour la première fois la même année à Genève, dans le journal anarchiste Le Révolté.
Cafiero explique ici que "nous devons être communistes, parce que nous sommes des anarchistes, parce que l’anarchie et le communisme sont les deux termes nécessaires de la révolution"...