BROCHURES

Interface ou Intersquat, une histoire de chartes

Publié initialement à Grenoble en août 2003, le détournement anarchiste de la Charte des artistes des Collectifs d’INTERFACE (Culture, art et squats) ne cherche pas à être « représentatif » de l’ensemble des squats qui ne se retrouvent pas dans la charte INTERFACE mais constitue avant tout une prise de position antagoniste aux propositions de la Charte INTERFACE, dans le but d’ouvrir un débat clair sur les enjeux politiques du squat.

La mode citoyenniste en milieu contestataire nous paraît très dangereuse pour les options qui se prennent dans la plupart des luttes sociales aujourd’hui. La charte INTERFACE en est un des symptômes parmi d’autres.

La Charte INTERSQUAT de squatteureuses anarchistes est au niveau de la forme directement calquée sur celle d’INTERFACE. Chaque paragraphe est directement lié au paragraphe correspondant de la charte INTERFACE.

Considérer les dominants, les oppresseurs de fait (l’Etat, le propriétaire, les institutions, la justice), comme des interlocuteurs valables, dont les paroles et les actes seraient équivalents aux nôtres, c’est se contenter de notre position soumise (squatteureuses, artistes ou non, soumis-es aux lois, aux institutions, aux forces de l’ordre, etc.) ou carrément la nier. Renvoyer dos à dos les autorités et les squatteureuses comme INTERFACE le fait dans sa charte, c’est nier l’antagonisme des rapports sociaux et la nécessité pour tou-te-s d’en finir avec la hiérarchie sociale pour enfin pouvoir être autonomes. Reprendre possession de nos vies, agir sur le monde sans jouer le jeu du pouvoir, voilà (entre autres) ce qui motive beaucoup de squatteureuses, voilà ce qui devrait motiver celles et ceux qui n’ont que peu de pouvoir sur leur propre vie et sur celle de la société dans laquelle illes vivent.