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Comme une étincelle en travers de la gorge
mis en ligne le 30 mars 2019 - anonymes
L’ASILO NON SI TOCCA / Opération “Scintilla”
Jeudi 7 février 2019, l’Asilo occupato à Turin est expulsé après 24 ans d’occupation. La police
a fait son entrée en force dans le bâtiment, au moins 600 flics qui ont débarqué de tout le nord
de l’Italie. Les compagnon.nes ne se sont pas laissé.es surprendre : ielles ont réussi à monter sur
le toit et résister pendant 30 heures avant de descendre. Assez vite, un rassemblement solidaire
est apparu en se déplaçant dans les rues du quartier pour faire face aux charges, contrôles et
arrestations. La situation s’est tendue dans la soirée quand une manif sauvage d’environ 300 personnes est partie de la Radio Blackout pour se diriger vers l’Asilo : affrontements, lacrymos
et barricades enflammées dans un quartier complètement militarisé.
La police a débarqué non seulement pour expulser l’Asilo mais aussi pour arrêter 7 compagnon.nes dont une toujours en cavale. Toutes seraient accusées “d’association subversive” (article de loi 270 du code pénal italien) et d’attaques (incendiaires ou explosives) contre des
entreprises et institutions qui collaborent avec la machine à expulser et qui s’occupent de la
gestion des CPR (Centri di Permanenza per il Rimpatrio, l’équivalent des CRA, centres de
rétention administrative). Dans l’histoire récente de la répression italienne, l’article 270 a été
utilisé plusieurs fois et particulièrement contre des anarchistes.
Les juges accusent les compagnon.nes d’avoir constitué une association dédiée à des pratiques
illégales et violentes dans le but de subvertir l’ordre démocratique.
Dans la plupart des situations passées, le parquet n’a pas réussi lors des procès à soutenir cette
thèse. Mais la gravité des chefs d’inculpation permet d’allonger la prison préventive jusqu’à deux ans.
De plus les compagnon.nes sont soumis.es au régime de “Haute surveillance”, réservé aux inculpations liées au terrorisme. Cela signifie concrètement qu’ielles ne peuvent pas rencontrer
de détenu.e.s dit.e.s de droit commun, que leur courrier est censuré (toutes les lettres reçues ou
envoyées sont ouvertes et lues par les matons) et que les parloirs sont fortement limités. Une
forme lourde d’isolement.
La solidarité a été de suite très forte. Et ce n’est pas un hasard. Pendant de nombreuses années,
l’Asilo a été un des lieux repères dans le conflit en ville et une base de passage pour beaucoup
de compagnon.nes d’Europe et d’ailleurs. C’est de là que s’est organisée la lutte contre les
expulsions locatives, dans les quartiers de Barriera et Aurora, qui a fait trembler beaucoup de
proprios. C’est de là aussi qu’on partait pour aller devant le CPR et soutenir les révoltes des
détenu.es de différentes façons. L’Asilo était un lieu ressource pour celleux qui, dans ces quartiers, essayent de résister aux transformations du tissu urbain ; toujours ces mêmes processus qui
favorisent une petite partie de la population au détriment des autres.
C’est pour cela que le samedi 9 février 2019, nous étions plus d’un millier à manifester et à s’affronter pendant des heures contre la police, dans les rues d’un Turin complètement militarisé : militant.es, squatteur.es, personnes rencontrées dans la lutte contre les expulsions locatives
et les CPR, habitant.es du quartier qui voient leur possibilité de survie chaque jour plus réduite
face à la gentrification. Une manifestation enragée. Et elle n’aurait pas pu être autrement. Entre
vitres et voitures brisées, institutions communales détruites, autobus assaillis et affrontements
directs contre la police, il y avait toute une partie de cette ville qui ne baisse pas la tête, qui n’en peut plus de la maire et du climat politique national. Le bilan est d’une dizaine de flics blessés
et de onze compagnon.nes arrété.es vers la fin de la manif.
Le lendemain, 10 février 2019, le cortège annuel contre la commémoration fasciste de “le foibe”, dans le quartier des Vallette, se finit devant la prison pour un parloir sauvage chaleureux.
Dans le bâtiment pénitencier, un hangar qui sert d’atelier prend feu. Aucun blessé et beaucoup
de dégats !
Ce n’est que le début.
Face à une telle attaque, on ne s’est pas laissé.e surprendre. La suite reste à construire...
__________
LE DÎNER DU DIMANCHE PEUT ÊTRE SPÉCIAL
Lettre de Lorenzo de l’autre coté du mur, après le parloir sauvage devant la taule de Turin (“le Vallette”) le dimanche 10 février 2019...
Spécial, quand l’auxiliaire passe pour te distribuer la même ration de bouillon froid. Et une poignée de patates bouillies sautées à la
poêle, pour faire mine qu’elles sont différentes
de celles qu’on a bouffé au déjeuner. Moins
spécial, presque ordinaire, quand personne ne
passe te donner la gamelle et qu’il ne te reste
qu’un petit goûter chimique et quelques fruits
mis de coté les jours précédents.
Le dîner du dimanche peut être spécial
quand, le repas fini, tu commences à t’interroger sur comment tu vas passer les heures suivantes. Choisissant un bouquin parmi ceux que l’AP [1] ne t’a pas bloqué ; en écrivant à quelqu’un dans
l’attente de récupérer un timbre avant la cantine du mardi ; en échangeant deux mots avec un codétenu à travers l’œilleton de la porte
blindée, au moins jusqu’à ce qu’un maton ne
commence à ordonner le silence parce que le
match va commencer. Ou tout simplement
parce qu’il en a envie.
...
Non, attendez, je m’embrouille un peu... pardon, je recommence.
Le dîner du dimanche peut être spécial
quand, après le repas tu commences à t’interroger sur comment tu vas passer les heures suivantes. Et d’un coup, le fil de tes pensées
est interrompu par une détonation au loin.
Sifflements et cris qui se font de plus en plus
proches. Une deuxième détonation. Et d’un
coup toute la taule se réveille. On essaye d’accompagner les chants et les slogans, souvent on n’y arrive pas bien, alors on en invente
d’autres ou on gueule tout simplement. On
frappe les barreaux avec ce qu’on trouve, car
toute occasion est bonne dans l’espoir que ça s’écroule.
Les têtes qui se trouvent de ce coté-ci des
barreaux cachent à peine leur surprise face au
nombre de gens présents en bas de la taule.
Quelqu’un se lance dans des paris de comptoir : “Oh, mais ils sont combien, tu crois ? cinq cents ?!”
Quand les CRS, jusque là cachés par le
mur d’enceinte, s’approchent des manifestants, on commence à les siffler. Le quartier des femmes, trop éloigné pour entendre les
prises de parole au mégaphone et les slogans,
est quand même rejoint par les cris et les échos
des prisonniers. Et surtout par les explosions
de pétards constamment suivies par des ovations.
Le spectacle pyrotechnique final annonce comme d’habitude la fin du rassemblement.
On est encore en train de commenter ce qui
vient tout juste de se passer quand de nouveaux cris, cette fois-ci de l’intérieur des Vallette [2], ouvrent la danse
à la deuxième partie de la soirée : “Au feu ! Au feu !”. Même si on ne comprend pas encore
ce qui est en train de se passer, la réaction est
encore et toujours un battage bruyant de barreaux, que tout le monde rejoint rapidement.
Les matons fusent d’un bout à l’autre des
différents quartiers. Pendant que les flammes
atteignent le deuxième étage du bâtiment.
Dans un climat d’incrédulité, de panique et
de fous rires, trois explosions se succèdent
rapidement et illuminent les promenades. On ne peut s’empêcher d’espérer “tutti liberi !”.
Les gyrophares commencent à se profiler à
l’horizon. Lumières bleues. Protocole habituel. C’est toujours les flics qui se lancent
direct pour quoi que ce soit, et les premiers
à arriver. Et sans les canons à eau (de Venise ?) [3] qui ont occupé les rues
d’Aurora [4] et de Turin ces derniers jours, pour garder à distance quiconque aurait voulu s’approcher de l’Asilo
sans uniforme ou blason.
Et qui sait si certains des pompiers finalement arrivés, n’avaient pas trainé un peu à
Aurora, après avoir défoncé portails et barricades, gonflé inutilement des matelas, aveuglé
pendant toute la nuit celles et ceux qui résistaient sur le toit.
Les flammes sont maîtrisées, la fumée rentre
par les portes et fenêtres en plexi, couvertes de
mollards. Ceux qui se plaignent de problèmes
respiratoires sont ignorés ou menacés. Les
cellules resteront fermées tout le temps. S’il
s’était agit d’une situation de danger réel, probablement qu’un maton aurait simplement fait glisser les clés le long du couloir avant de
se tirer en courant, comme il est arrivé dans
d’autres occasions.
Les pelleteuses arrivent - sans Salvini - pour
ramasser les restes de ce qui a cramé... que des gravats ! Même si pour l’instant on est toujours ici.
Le lendemain matin, on parlera feu de Bengale, court-circuit et molotov, déchets entassés
en vrac, bonbonnes de gaz pas aux normes de
sécurité et atelier de pâtisserie détruit. Mais
on est déjà lundi, et ici, dedans, aujourd’hui, il n’y a plus rien de spécial.
Dehors, comme toujours, il y a vous. Merci.
Liberté pour tous, Liberté pour toutes.
Larry
prison de Turin, lundi 11 février 2019
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LE COEUR AU-DELÀ DES BARREAUX
Un texte diffusé à Trento en solidarité avec les compagnon.ne.s arrêté.e.s le mardi 19 février
2019.
Encore une fois, une “association subversive à but terroriste” (article de loi 270 bis) et une
longue liste de chefs d’inculpations (de l’interruption de service publique aux dégradations ; du
sabotage de systèmes de télécommunication à l’ « attentat terroriste” ; de l’incendie au transport
de matériel explosif ).
50 perquisitions, 150 gendarmes et policiers mobilisés, les grands axes bloqués, invasions
d’agents en gilets pare-balles et cagoules dans les maisons. Et surtout 7 compagnon.ne.s
arrêté.e.s. Une opération en grande pompe, menée par DIGOS et ROS [5], avec en prime, une conférence de presse à Rome sur l’antiterrorisme. Et le lynchage médiatique qui va avec.
Rien de nouveau. Non seulement parce qu’il s’agit de l’énième enquête pour cet article 270bis,
mais aussi parce que, depuis des semaines, “stopper les anarchistes” est le refrain préféré de chefs
de la police, de préfets, de magistrats, de politiciens et de journalistes.
Mais c’est quoi le problème pour les gardiens de ce splendide ordre social, qu’ils soient armés
ou en robe ?
Dans la région tranquille du Trentino Alto Adige, il y a une présence anarchiste depuis une
trentaine d’années.
Des compagnonnes et compagnons ont toujours été présent.e.s dans toutes luttes, grandes ou
petites ; contre l’exploitation, le saccage du territoire, contre le racisme d’Etat. L’action directe
nocturne a toujours été présente au coté des luttes et conflits dans la rue, (dans les dossiers judiciaires on énumère de 2014 jusqu’à présent, à peu près 70 attaques petites ou grandes contre
banques, casernes, antennes, engins militaires, tribunaux, sièges de parti). Comment faire donc
pour que la paix sociale puisse continuer à régner de nuit comme de jour ?
La recette est toujours la même : attribuer à quelques anarchistes quelques-unes des actions (6 sur 70) en soutenant que tout - du tag à l’attaque incendiaire - aurait été planifié par une fantomatique association subversive organisée avec des rôles (le leader idéologique, le responsable de
la logistique, la chargée de relations avec les avocats...), dans le but de faire tomber des années
d’emprisonnement.
De manière plus générale, coffrer les « emmerdeurs de service » pour passer le rouleau compresseur sur ce qui reste des libertés. Première étape : isoler. Dans ce but, les maisons des compagnon.ne.s deviennent des repaires, des QG, l’attitude têtue à ne pas se laisser espionner est
présentée comme “quelque chose qui sent la mafia”, et ainsi de suite. “Ils se montraient si gentils
et solidaires, mais entre-temps ils préparaient des attentats. Prenez garde.”
Et comme d’habitude, il s’agit de faire tout le contraire. Continuer les luttes. Ne pas abandonner les compagnon.ne.s. Défendre publiquement les actions dont ielles sont accusé.e.s. Relancer la solidarité contre cette attaque qui vise aussi à broyer les relations et les liens affectifs.
On n’a aucune réponse simple. Mais quelques bonnes questions. Peut-on changer cet état des
choses actuel sans lutter ? peut-on lutter sans prendre de risques ? Les conditions pour lesquelles
ça vaut la peine de lutter vont elles mûrirent toutes seules ? En attendant, qu’est-ce qu’on fait ?
De tous les côtés on crie au fascisme à propos de Salvini. Et après ? On est ahuri pour un pétard
au siège de la Lega ? Avanti ! Que chacun.e y mette un peu du sien pour que personne n’y mette tout.
L’Etat est terroriste.
Liberté immédiate pour Agnese, Sacha, Poza, Stecco, Nico, Giulio et Rupert !
Des anarchistes
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Les “journaflics” disent que les sept compagnon.nes seraient accusé.és :
- d’une dégradation du laboratoire de mathématique industrielle de l’université de Trento, via l’utilisation d’un engin explosif ou incendiaire, qui a causé la destruction des
systèmes informatiques, le 8 avril 2017 à Trento.
- de l’incendie d’un pylône appartenant à la société SPA TOWERS, de cinq antennes relais
radio-télévisé et d’autres systèmes de télécommunication, le 7 juin 2017 à Rovereto. Parmi les systèmes détruits, certains étaient utilisés par la gendarmerie ; l’attaque a interrompu temporairement les communications radio.
- de la tentative d’incendie d’au moins neuf véhicules de la police locale, via l’utilisation
d’engins incendiaires type molotov, le 9 décembre 2017 à Trento.
- des dégradations des locaux de la banque Unicredit le 25 juillet 2018 à Trento et d’un
siège d’une agence intérimaire Randstad, le 1er septembre 2018 à Rovereto, via engins
explosifs.
- de deux engins explosifs, dont seulement un a explosé, près du siège de la Lega à Ala, le 18
septembre 2018 (la veille d’une conférence de Salvini).
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ILS NOUS DISENT QUE “LA PACCHIA E FINITA”...
Extraits d’un texte écrit et diffusé a Gênes.
[...] Après la manifestation à Turin du 9 février 2019, le conseiller communal, Alessandro
Ciro Sciretti (de la Ligue du Nord), a déclaré « aucune pitié pour ces personnes. Les forces de
l’ordre se sont trop retenues. Il faudrait un peu d’école Diaz. » [6]. Il espère donc que les
participant.es soient battu.es à sang, torturé.es et séquestré.es par l’État.
Le gouvernement italien actuel - encore plus que les précédents auxquels on doit notamment
les nouvelles lois répressives du décret Minniti - nous réserve des perles de banalité, un mélange
de stupidité politique, d’inconsistance intellectuelle et une descente cauchemardesque vers la
réalité. Ça fait peur mais ça fait aussi réfléchir.
Le vide politique est toujours plus évident. Le succès du duo Ligue du Nord et mouvement 5
étoiles va de pair et alimente l’effondrement politique, culturel et économique et la régression
de la conscience politique. Symptomatique d’une société qui se trouve à une bifurcation : se
mobiliser pour révolutionner ou se mobiliser pour recréer le passé.
Les faits le démontrent. Les mesures politiques influencent aussi les déclarations des forces
armées qui définissent les compagnon.nes « prigioneri non arrestati » [7]. Ces déclarations admettent de
fait que les règles à respecter dans ce système de misère et d’exploitation appelé démocratie, sont
en réalité des règles de guerre. Les masques tombent.
Une guerre toujours plus évidente, héritée des gouvernements précédents avec ses morts en
mer, rafles, expulsions de squats, attaques des luttes, chasses au pauvre, permis de tuer pour la
police. Guerre renforcée par les perspectives du gouvernement actuel : tasers, bracelets électroniques, renforcement des daspo [8], augmentation des déportations, condamnations plus sévères pour qui occupe des maisons et bloque le
trafic, chantage encore plus fort pour qui est étranger.
Cette guerre, menée par les élites pour leurs propres intérêts, a atteint un stade où la stratégie
est dévoilée. La mobilisation réactionnaire actuelle abandonne même le champ de la bienséance
démocratique. Le langage se définit de manière toujours plus clair : ennemis, traîtres, moisir en
prison, Diaz... puisque personne ne s’attend à ce qu’il puisse y avoir une réaction.
[...]
__________
... MAIS ÇA CONTINUE ENCORE ET ENCORE !
À Bologne, Trento, Oulx, Rome, Lecce, Cagliari, Athènes, Gasteiz (Euskal Herria), Oaxaca (Mexique), Berlin, Pola (Croatie) (...) des banderoles de solidarité sont déployées !
À Milan, Venise, Pinerolo, des vitres et des DAB de banques partent en éclats.
À Cremona, sabotage de colonne de fibre optique.
À Turin, Rome, Bologne, Trento (...), des manifs sauvages .
À Thessalonique, engin explosif devant la Chambre de commerce italo-grecque
Partout en Italie et ailleurs, apparaissent tags et collages en solidarité.
À Madrid, blocage de la circulation, peinture sur la façade d’une agence immobilière, déploiement de banderoles.
À Cagliari, incendie d’une antenne relais.
Lundi 11 février, dans la salle bunker/tribunal de la prison de Turin, un groupe important
de compagnon.ne.s a exprimé sa solidarité aux anarchistes en procès suite à l’opération Scripta
Manent . Après plusieurs slogans criés et la lecture d’un texte, le juge a suspendu la séance.
Le 20 février, appel national pour rassemblements décentralisés dans plusieurs villes d’Italie
(Torino, Trento, Gênes, Bologne, Cagliari, Saronno, Giulianuova, Bolzano, Martano, Milan, ...) contre les politiques sécuritaires et répressives du gouvernement.
Camping permanent dans Turin devant la “Scuola Holden”, dans le quartier de Porta Palazzo,
à partir de lundi 25 février contre la gentrification de la ville.
2 et 3 mars, parloirs sauvages devant les taules de Tolmezzo, Torino, Ferrara, Brescia, Verona,
Vicenza.
Rome : ENI tue et pollue en Italie et à l’étranger ! Dans la nuit du 26 au 27 février, on a laissé
trois engins incendiaires sur trois voitures Enjoy [9]. Solidarité avec tous les anarchistes en prison.
Varese 2 mars. Dans la nuit de jeudi et vendredi, vers 1h, quelqu’un a cassé avec un extincteur
la vitre du local de la Lega, via Dante. Les auteurs sont entrés, ont volé un drapeau, ils ont
écrit « La pacchia è finita » [10] sur un mur extérieur et vidé deux extincteurs dans les lieux.
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Rendez-vous et initiatives à venir
- SAMEDI 16 MARS 2019 À 15H, CORTÈGE À TRENTO
Moins d’une semaine après l’opération répressive « Scintilla » qui a causé l’expulsion de l’Asilo
à Turin et l’arrestation de 6 compagnon.ne.s inculpé.e.s d’association subversive, en Trentino
démarre l’opération « Renata ». Il s’agit d’un énorme dispositif policier entraînant l’arrestation de
7 compagnon.ne.s pour terrorisme et la perquisition de 50 lieux (lieux de vie, espaces de lutte,
salle de boxe populaire...).
Ils veulent nous étouffer avec une normalité faite de guerres, de militarisation et de haine entre
pauvres. Ils voudraient mettre hors jeu les luttes, la solidarité et l’action directe. Afin qu’il ne
reste que le silence et les applaudissements.
Participons à la manifestation de Trento ! Affichons notre solidarité !
Pour s’organiser avec des départs collectifs depuis Turin, écrire à : breccia@@@autistici.org
- SAMEDI 23 MARS À 15H, RASSEMBLEMENT À FLORENCE
Rassemblement en solidarité avec tou.te.s les prisonnier.e.s anarchistes ! Sans trêve pour
l’anarchie !
Au mois de mars il y aura le rendu du procès contre nos compagnon.ne.s inculpé.e.s dans l’enquête « Operazione Panico » [11].
Désertons le tribunal !
- SAMEDI 30 MARS, CORTÈGE À TURIN : BLOQUONS LA VILLE !
"Ils font la guerre aux pauvres et ils appellent ça re-qualification. Résistons contre les proprios
de la ville !” Gouvernements et proprios essayent de nous étouffer avec une normalité faite de
guerres, militarisation des villes, conditions d’exploitation de plus en plus dures, traque aux
immigrés et haine entre les pauvres. Ils veulent se débarrasser de celleux qui cherchent à lutter
contre la dégradation des conditions de vie et qui tentent de subvertir cet ordre social. C’est le
cas des 13 compagnon.ne.s arrêté.e.s en février dernier. Continuons à resister et à lutter !
SILVIA, ANTONIO, NICCO, BEPPE, POZA, STECCO, NICO, AGNESE, SASHA,
RUPERT, GIULIO.
LIBERTE POUR TOUS ET TOUTES !
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Initiative contre la censure en taule
Le terroriste, c’est l’État ! Ils cherchent à casser la solidarité avec les prisonnier.e.s en censurant
les courriers. Inondons les taules avec des cartes postales pour briser cette énième tentative d’isolement. Envoie-nous tes dessins au format A6 (10,5 x 14,8) : on va en faire des cartes postales
sérigraphiées et les envoyer en taule. Adresse : bellissimi@@@stronzi.org
Mise à jour à la volée
Des nouvelles du côté du juge des libertés et de la détention : l’accusation d’association subversive (art. 270 bis du Code pénal) est tombée, Giada et Larry vont être libérés sous peu. Nico
attend la réponse d’une autre demande de mise en liberté, puisqu’il a une double ordonnance
de détention, l’issue sera connue sous peu [12] ; pour tou.te.s les autres compagnon.ne.s, les autres chefs d’accusation sont maintenus, ielles restent donc en prison.
Nous ne pouvons pas être heureux, puisque des compagnon.ne.s restent en taule, mais on
attend avec trépidation que, depuis Ferrara et Rome, arrivent Larry et Giada.
__________
QUE CRÈVE LA CENSURE...
Pour leur écrire :
Ruggeri Silvia
casa Circondariale Rebibbia
via Bartolo Longo,92
00156 Roma, RO.
Italia
Nicola Briganti
Casa Circondariale Verona Montorio
Via San Michele, 15
37131 Verona (VR)
Italia
Antonio Rizzo,
Giuseppe De Salvatore,
Niccolò Blasi,
via Arginone 327 ,
44122 Ferrara
Italia
Agnese Trentin
Casa Di Reclusione Verziano
Via Flero, 157
25125 Brescia (BS)
Italia
Roberto Bottamedi
Casa Circondariale Brescia Canton
Mombello
Via Spalto San Marco, 20
25100 Brescia (BS)
Italia
Andrea Parolari
Via Basilio Dalla Scola, 150
36100 Vicenza (VI)
Italia
Giulio Berdusco et Luca Dolce
Casa circondariale
Via Paluzza, 77
33028 Tolmezzo (UD)
Italia
Pour envoyer des thunes aux compagnon.nes emprisonné.es et soutien antirep :
IBAN : IT61Y0347501605CC0011856712
ABI : 03475 CAB : 01605
BIC : INGBITD1
Au nom de : Giulia Merlini e Marco Pisano
Adresse de la banque : Istituto Centrale Banche Popolari Italiane, c.so Europa 18 Milano – 20122, Italia
et préciser l’intitulé : "bisous"
... ANCORA FISCHIA IL VENTO !
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s’il était toujours l’été
pas seulement le soleil qui chauffe
le nouveau tube qui fond
les gens encastrées dans des bouchons de
pensées
qui mettent en cage leur propre vie
il y en a pour qui l’été est toujours
dans l’action
dans l’observation d’un quotidien toujours
plus froid
dans les achats conditionnés toujours plus
froids
dans les relations forcées froid
dans la famille
dans les jeux de pouvoir
toujours plus froids
qui résiste dans la rue
qui monte des barricades
qui fout le portable à la poubelle pour un
instant
qui se chauffe en résistant sur le toit contre ce froid
chiens d’état
flicaille obsédée
sans émotions
trop de logique de peur de préjugés
condamnation et psychiatrisation
le mal-être n’a pas de nom
mais il peut être le concept de nation froid
pour dévier l’esprit sec
tandis que l’été est toujours
pour qui reconnaît chaque rayon
sauvage
posé sur la peau fatiguée
choyant les blessures
serrant fort dans les bras les problèmes
car ce froid
meme derrière les barreaux
ne perce pas la poitrine
car le feu rigole
inlassablement
vers ce gel
et l’été peut durer
pour toujours
[1] Administration pénitentiaire.
[2] Nom de la prison, Ndt.
[3] Private joke, Ndt.
[4] Quartier de la ville, Ndt.
[5] Équivalents de RG et
du RAID, Ndt.
[6] Lors du contre-sommet anti-G8 à
Gênes en 2001, plus de 300 manifestant.es qui dormaient à l’école Diaz sont tabassé.es, arrêté.es
puis séquestré.es pendant trois jours par des policiers et gendarmes, Ndt.
[7] Déclaration de Francesco
Messina (préfet de police de Turin) qui se sert d’un jargon militaire et qui soutient le fait que la
présomption d’innocence n’existe pas pour ces personnes, Ndt.
[8] Série de mesures préventives qui limitent ton accès à l’espace
public et qui peuvent être facilement ordonnées par des mesures administratives, Ndt.
[9] Service de voitures en autopartage qui appartient au géant du pétrole ENI, Ndt.
[10] « L’aubaine est finie », comme le commentaire Twitter de Salvini
après l’expulsion de l’Asilo, Ndt.
[11] Operazione Panico : le 31 décembre 2016, un engin explosif placé devant la librairie “Il Bargello” (proche
de CasaPound) explose dans les mains d’un artificier particulièrement stupide
qui tente maladroitement de déminer l’engin sur place, il perdra un œil et une main. La librairie “Il Bargello” et CasaPound Italia se sont porté parties civiles en plus de l’artificier-flic. Trois personnes sont accusées de « tentative de meurtre », « d’association de malfaiteurs » pour deux
d’entre eux, ainsi que de « transport et fabrication d’engin explosif » pour l’autre. Paska, Ghespe et Giova sont depuis incarcérés dans les geôles italiennes.
Plus d’infos sur l’opération Panico, sur Indymedia-Nantes.
[12] Mise à jour du 4 mars 2019 : il reste en prison, parce que
même si le 270 est tombé, les juges l’accusent suite à des... pétards trouvés chez lui lors de la
perquisition.
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