Ces textes sont trois conférences que William Morris a données entre 1887 et 1894. L’ensemble de ces trois textes peut apporter une critique de la société industrielle, de la consommation, du progrès, du travail, de l’activisme(!) dont le point le plus interpellant est que l’on pourrait les calquer à notre époque sans enlever une miette du fond. Quand bien même on puisse avoir des divergences avec son point de vue, il paraît d’une déconcertante actualité... Il y a de quoi se poser des questions...
MOTS: Apache éditions (Paris)
Articles
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La société de l’avenir,
suivi de L’âge de l’ersatz,
suivi de Où en sommes-nous ?
26 avril 2004, par William Morris -
Qu’est-ce que le terrorisme ?
31 décembre 2011, par Maré AlmaniLa multiplicité de sens assignés à ce terme est suspecte. La sensation ici n’est pas de se trouver en présence des malentendus habituels liés à l’incapacité des mots à exprimer une réalité dont la complexité dépasse les symboles qui voudraient la représenter. Au contraire, l’impression est celle de se retrouver face à un confusionnisme intéressé, à une relativisation d’interprétations créée artificiellement, dans l’intention de vider les idées de leur sens, de neutraliser la force pratique, de banaliser toute la question en réduisant à du bavardage toute réflexion qu’on pourrait mener à son propos.
Traduit de Diavolo in corpo, n°3 (Turin), novembre 2000. -
L’anarchiste
15 mars 2015, par Élisée ReclusPar définition même, l’anarchiste est l’homme libre, celui qui n’a point de maître. Les idées qu’il professe sont bien siennes par le raisonnement. Sa volonté, née de la compréhension des choses, se concentre vers un but clairement défini ; ses actes sont la réalisation directe de son dessein personnel. A côté de tous ceux qui répètent dévotement les paroles d’autrui ou les redites traditionnelles, qui assouplissent leur être au caprice d’un individu puissant, ou, ce qui est plus grave encore, aux oscillations de la foule, lui seul est un homme, lui seul a conscience de sa valeur en face de toutes ces choses molles et sans consistance qui n’osent pas vivre de leur propre vie.
Paru dans Almanach anarchiste pour 1902, Paris. -
Souvenirs d’un révolté
11 avril 2012, par Alexandre JacobDe 1900 à 1903, Jacob organisa avec quelques camarades une bande de voleurs dont l’ambition était de faire de la « reprise » une entreprise « scientifique ». Pour eux, le vol ne devait pas être une réappropriation personnelle mais une attaque en règle contre le monde des puissants. La justice répertoria 156 cambriolages commis dans cette période par ceux que la presse avait baptisés les « travailleurs de la nuit ». Leurs cibles étaient les riches, le projet était de les punir en les frappant au portefeuille, leur plus sensible organe.
Loin de se contituer une fortune personnelle, Jacob aida généreusement les oeuvres libertaires. Le 21 avril 1903, il fut pris non loin d’Abbeville, après une expédition qui avait mal tourné. C’est l’épisode que narrent les Souvenirs d’un révolté. -
Je ne mange pas de ce pain-là
8 décembre 2014, par Benjamin PéretLes trois couleurs au bout du nez
Tendu par un fil de fer barbelé
il affirmait qu’il remontait le moral des troupesIl est crevé
Asticots jusqu’au bout
Dévorez cette charogne
et que ses os soient les sifflets de la révolutionPeau de tigre, in Je ne mange pas de ce pain-là.
Recueil de poèmes à couteaux tirés avec tous les pouvoirs, écrits de 1926 à 1936 et publié peu avant le départ de leur auteur pour l’Espagne révolutionnaire.
Sommaire (19 des 28 poèmes du recueil d’origine)
- Pour que monsieur Thiers ne crève pas tout à fait
- Le tour de France cycliste
- Louis XVI s’en va à la guillotine
- Le cardinal Mercier est mort
- Nungesser und Coli sind verreckt
- Le pouvoir temporel du pape
- Jeanne d’Arc
- Le congrès eucharistique de Chicago
- La mort de la mère Cognacq
- Le pacte des quatre
- La loi Paul Boncour
- Briand crevé
- Peau de tigre
- La mort héroïque du lieutenant Condamine de la Tour
- Vie de l’assassin Foch
- Petite chanson des mutilés
- Macia désossé
- La peste tricolore
- 6 décembre -
Douze preuves de l’inexistence de Dieu suivi de Les crimes de Dieu
18 décembre 2012, par Sébastien Faure« Se trouve-t-il un homme sensé et réfléchi, pouvant admettre qu’il existe, ce Dieu dont on nous dit, comme s’il n’était enveloppé d’aucun mystère, comme si l’on n’ignorait rien de lui, comme si on avait pénétré toute sa pensée, comme si on avait reçu toutes ces confidences : Il a fait ceci, il a fait cela, et encore ceci, et encore cela. Il a dit ceci, il a dit cela, et encore cela. Il a agi et parlé dans un tel but et pour telle autre raison. Il veut telle chose, mais il défend telle autre chose ; il récompensera telles actions et il punira telles autres. »
Sébastien Faure, Douze preuves de l’inexistence de Dieu, conférence tenue en 1908. -
La tyrannie de l’horloge
16 février 2009, par George WoodcockMaintenant, le mouvement de l’horloge donne la cadence aux vies humaines : les humains sont asservis à la conception du temps qu’ils ont eux mêmes produite et sont maintenus dans la peur, comme Frankenstein par son propre monstre. Dans une société saine et libre, une telle domination arbitraire de la fonction humaine par l’horloge ou la machine serait hors de question.
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Le chagrin de Saint-Antoine
7 mars 2017, par B. Traven / Ret Marut« Peut-être avait-il surestimé le pouvoir de la bénédiction, ou bien avait-il mal rangé la montre dans sa poche, ou bien encore celle-ci en était-elle tombée toute seule ? Quoi qu’il en soit, la montre avait disparu.
Il chercha dans la mine pendant toute la durée de son travail, mais la montre ne réapparut pas et demeurait introuvable.
Il ne restait plus rien d’autre à faire à Sylvestre que d’attendre dimanche pour remettre l’affaire en ordre avec l’aide de l’Eglise et de ses saints. En bon catholique, comme tous les Indiens, il savait se signer correctement et connaissait par coeur tous les noms des saints qui pouvaient être utiles pour sortir de n’importe quelle situation. Pour les objets perdus mais non pas volés, San Antonio est le saint qui sait toujours où ils se cachent. »
Le chagrin de saint Antoine, nouvelle mexicaine de B. Traven.
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Chaîne de montage
21 juillet 2013, par B. Traven / Ret Marut« L’Indien était en train de confectionner de petits paniers au moyen de toutes sortes de fibres qu’il avait ramassées dans l’immense forêt entourant le village de toutes parts. Ces matériaux avaient été non seulement soigneusement préparés par le vannier mais aussi richement colorés au moyen de teintures extraites par lui de diverses plantes, écorces et racines, voire de certains insectes, selon un procédé connu de lui seul et des siens. »
Chaîne de montage, ou la rencontre d’un touriste américain porté sur les affaires et d’un paysan indien, artisan à ses heures, dans le Mexique rural de la première moitié du XXème siècle.
Ecrite dans un langage accessible à tous, cette nouvelle est une lecture
idéale pour les plus jeunes. -
Lettre Ouverte aux étudiants en lutte
20 juin 2012, par AdessoCe texte nous vient d’Italie, il compose le numéro 25 de la revue Adesso, feuille de critique sociale en provenance de Rovereto, dans la province du Trento en Italie. Il revient sur une lutte étudiante qui s’est déroulée en Italie l’an passé, contre le projet de loi Gelmini, prévoyant -tout comme la LRU en France- une réduction progressive du financement public de l’enseignement supérieur au profit d’intérêts privés, rien de bien original donc. Cependant, si nous avons décidé de traduire et de publier cette lettre, c’est que les remarques formulées ici sont aisément transposables au mouvement étudiant français. Nous pensons qu’elle mérite largement un coup d’oeil de la part des étudiants en lutte aujourd’hui, qu’elle peut peut-être déboucher sur des débats internes aux grévistes, du moins, à ceux qui n’en peuvent plus de voir leurs pratiques mises à l’écart par des assemblées générales souverainement démocrates et bureaucrates.