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Solidarité avec Ivan ! Liberté pour toutes et tous ! Répression et incendies de véhicules

mis en ligne le 20 juillet 2022 - anonymes , Des anarchistes

Cette brochure émane d’un collectif informel et anonyme constitué en solidarité avec Ivan. Ce collectif ne prétend pas être un comité de soutien de référence ou quoi que ce soit d’officiel. Toutes les initiatives autonomes se solidarisant avec Ivan et/ou avec tout.e autre prisonnier.e de la guerre sociale nous semblent les bienvenues. Tout comme sont bienvenues la reproduction et la diffusion de cette brochure.

Des anarchistes (juillet 2022)

Sommaire :
- Lettre d’Ivan depuis la prison de Villepinte (15 juin 2022)
- Chronologie de quelques incendies de véhicules en France, entre mai 2021 et mai 2022 (juillet 2022)
- Nique la diplomatie, les médias et le nucléaire ! Vive l’Attaque ! (juin 2022)
- Le feu de la Saint-Jean à Bonnefoy (juillet 2022)
- Il n’y a pas d’incendiaire isolé.e (juillet 2022)


Lettre d’Ivan depuis la prison de Villepinte

15 juin 2022

Je m’appelle Ivan, je suis anarchiste.
J’ai été arrêté par la SDAT  [1] samedi 11 juin, vers 3h30, pas loin de chez moi, alors que je rentrais.
Je suis inculpé de six incendies de véhicules qui ont eu lieu à Paris et Montreuil entre janvier et juin, souvent revendiqués en solidarité avec des prisonnier.e.s anarchistes (la dernière, la voiture d’une ambassade, a été incendiée le soir de mon interpellation, dans le 17e  [2]).

Pendant des mois, les flics ont mis en place des filatures, des écoutes téléphoniques, ils ont installé une caméra dans l’entrée de mon immeuble, ils ont intercepté mon courrier (notamment les lettres des compas en prison) et regardé mon compte en banque.
Une autre personne (on se connaît seulement de vue, mais il a toute mon estime) a été suivie, écoutée, etc., aussi, mais pas mis en cause. Courage, mon vieux !

L’enquête de la SDAT a commencé en février 2022, sur ordre de la procureure Laure-Anne Boulanger, du parquet de Bobigny. Ils ont aussi sorti des tiroirs une autre enquête, classée, qui avait été menée par d’autres flics, sur une cinquantaine d’incendies de véhicules, revendiqués par des anarchistes, à Paris et environs, entre juin 2017 et 2021. La SDAT a « réuni » les deux enquêtes, mais la juge d’instruction (Stéphanie Lahaye, du tribunal de Bobigny) a retenu seulement les six dernières actions. Pour les autres, je suis « témoin assisté ».

En plus de « destruction par moyen dangereux », il y a aussi les accusations de mise en danger de la vie d’autrui, le refus de la signalétique (photos, ADN, empreintes – ils ne me les ont pas prises de force, malgré les menaces), le refus de donner les clefs de chiffrement de mes ordinateurs et les mots de passe des téléphones.

En ce moment, je suis en détention préventive à la Maison d’Arrêt de Villepinte. Je suis en forme, je vais bien, même si mes proches me manquent beaucoup.
Normal, c’est la taule, et il faut la mettre en compte, quand on est ennemi de cette société.
Le retour de promenade est le moment le plus dur, ici. C’est quand la porte se ferme jusqu’au lendemain. Mais je me tourne vers la fenêtre et regarde dehors. Là-bas, quelque part, des compas continuent à se battre. Rien n’est fini.

Dès que j’aurai d’autres informations sur cette affaire, j’en écrirai plus (je n’ai pas beaucoup d’autres choses à faire !).

Mes pensées vont aux anarchistes en prison, partout dans le monde : à Damien (en taule à Draguignan), à Alfredo, à Anna, à Juan, à Toby, à Giannis Michailidis en grève de la faim… et à vous tou.te.s, là dehors !

La solidarité c’est l’attaque !
Vive l’anarchie !

Ivan

(NB : Ivan a laissé à la fin de sa lettre son nom et le n° d’écrou qui lui a été attribué à la Maison d’arrêt de Villepinte. Il est donc possible de lui écrire. C’est à la fin de la copie de sa lettre manuscrite sur Paris-Luttes (ajouter « 40 avenue Vauban, 93422 Villepinte Cedex, France ») :
https://paris-luttes.info/la-solidarite-c-est-l-attaque-16098
Les adresses de plusieurs des prisonnier.es cité.es par Ivan dans sa lettre sont également trouvables sur le lien Paris-luttes ci-dessus.)


Chronologie de quelques incendies de véhicules en France, entre mai 2021 et mai 2022

Voici une chronologie de véhicules incendiés ou attaqués (caillassés, tagués, pneus crevés, vitres brisées, etc.) ayant été revendiqués ou ayant eu des échos dans la presse mainstream entre mai 2021 et mai 2022 sur le territoire français. Les critères de la liste (type d’attaque, temporalité, aire géographique) auraient évidemment pu être autres, et bien sûr, la liste n’est pas exhaustive. La plupart des communiqués ou articles de presse peuvent être retrouvés sur le site attaque.noblogs.org.

MAI 2021

Fréjus (Var). Dans la nuit du 8 au 9 mai, des affrontements avec les keufs ont lieu. Bilan : quatre flics blessés, des voitures cramées, du mobilier urbain détruit, une dizaine de vitrines de magasins éclatées, caméras détruites et aussi un véhicule de la police municipale incendié.
Quetigny (Côte d’Or). Dimanche 9 mai : des keufs ont à peine le temps de sortir de leur véhicule pour aller voir un scooter un train de brûler, qu’ils retrouvent leur propre véhicule en train de cramer.
Houdain (Pas-de-Calais). Mercredi 12 mai : la maire PS d’Houdain se fait cramer sa caisse alors qu’elle est en réunion.
Bagnolet (Seine-Saint-Denis). Dans la nuit du 9 au 10 mai, un utilitaire Bouygues, « profiteur de taules », est incendié par des casseurs-ses.
Paris. Début mai, une voiture d’Enedis est cramée à l’aide d’allume-feu placés sous la roue avant. « Parce que cette entreprise participe au développement sans fin de cette civilisation horrible et à sa dépendance à l’électricité. Des zones entières et leurs habitant.es sont ravagées et des populations exploitées pour trouver l’uranium des centrales nucléaires et les terres et métaux rares des panneaux solaires photovoltaïques. L’anesthésie générale repose aussi sur le divertissement et le contrôle généré par les médias de masse et leurs moyens de communication maintenus par les apports gigantesques d’électricité. »
Toulouse. Au début du mois de mai, une camionnette de Toulouse Métropole est incendiée. La revendication met en avant le rôle de la ville dans le développement technologique, du contrôle, et ses politiques LGBTQphobes. L’action affirme son « soutien aux prisonnier.es anarchistes et à celles et ceux qui luttent contre les oppressions ».
Saint-Quentin-Fallavier (Isère). Le 14 mai, des individus cagoulés caillassent des agents du centre pénitentiaire et leurs véhicules avant de se barrer. Le 15 mai, un véhicule personnel d’un maton est incendié sur le parking de la taule.
Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Alors que que la ville vient d’inaugurer un nouveau centre de supervision urbaine (CSU) avec un parc de 93 caméras, Nathalie Voralek, adjointe à la ville de Saint-Denis en charge de la sécurité et de la tranquillité publique, retrouve le pare-brise de sa voiture éclaté. Elle-même fait le lien entre l’ouverture du CSU et l’attaque de sa voiture.
Fleurs (Orne). Vendredi 28 mai vers 23h : des mortiers sont tirés sur la gendarmerie, où logent aussi des familles de militaires. Dans leur fuite, les individus incendient sept voitures, une tractopelle et un fourgon utilitaire.

JUIN 2021

Toulouse. Dans la nuit du 16 au 17 juin, trois véhicules sont incendiés : une Tesla, contre l’extractivisme et le néocolonialisme qu’il implique ; une camionnette Socorep en raison de la participation de l’entreprise à l’extension des villes et de la civilisation ; une camionnette Scopelec, pour sa participation à l’installation des réseaux télécom et notamment de la 5G, « qui participe à la dépendance à la technologie ». L’action affirme son « soutien à B., inculpé pour l’incendie d’une antenne relais ».
Grigny (Essonne). Entre le 17 et le 19 juin, trois véhicules de la mairie sont incendiés. Selon la presse, ces incendies volontaires seraient liés à de multiples rénovations urbaines dans les quartiers sensibles de Grigny 2 et de la Grande Borne.
Tours. Nuit du 23 au 24 juin : un flic municipal se réveille en plein milieu de la nuit alors qu’une personne essaye de mettre le feu à sa voiture personnelle. Un tag gravé à l’aide d’une clé a été laissé sur le capot : « Sale keuf ».

JUILLET 2021

Partout en France. Au moins 294 voitures sont brûlées dans la nuit du 13 au 14 juillet.
Grenoble. Malgré la pluie, dans la nuit du 15 au 16 juillet, une camionnette nacelle Scopelec est incendiée. Un communiqué revendique l’action contre cette entreprise qui participe à « l’extension du contrôle technologique en installant des réseaux télécom (fibre optique, 5G, etc.) » et en « solidarité avec Boris ».
Paris. La nuit du 17 au 18 juillet, des anarchistes s’en prennent à une camionnette Enedis en l’incendiant. Le communiqué affirme la nécessité de « s’en prendre au réseau de distribution d’électricité », notamment contre le nucléaire. Il dit aussi que des voitures Enedis, « on peut en trouver partout, les cramer c’est facile ».
Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne). Un tir de mortier à bout portant, passant à travers la vitre ouverte d’un équipage, a mis le feu à une voiture de la BAC ainsi qu’à… l’un des bacqueux. Plusieurs personnes sont malheureusement arrêtées.

AOÛT 2021

Carqueiranne (Var). Nuit du 7 au 8 août : trois véhicules de la police municipale ont leur pare-brise explosé, les rétros cassés et les pneus crevés devant le poste de police municipale.
Montreuil (Seine-Saint-Denis). Dans la nuit du 21 au 22 août, des « signaux de fumée solidaires » sont envoyés à Boris, « compagnon anarchiste qui est dans le coma à cause d’un feu dans sa cellule de la prison de Nancy-Maxéville ». Sont ainsi incendiés un fourgon JC Decaux et une camionnette Enedis.
Paris. Dans la nuit du 21 au 22 août également, une camionnette Eiffage est incendiée. « Nous nous en prenons donc, entre autres, aux entreprises qui s’enrichissent en construisant des prisons ou qui les gèrent. » Le communiqué affirme aussi sa solidarité avec Boris.

SEPTEMBRE 2021

Toulouse. Mercredi 1er septembre : « Face à face avec l’ennui », un camion nacelle Scopelec est attaqué.
Melun (Seine-et-Marne). Alors qu’elle prend en chasse un véhicule, une voiture de keufs se mange des trottinettes électriques. Bilan : le pare-chocs avant et le rétroviseur du véhicule de police sont littéralement explosés. Les personnes dans la voiture prise en chasse sont quand même interpellées.
Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Un utilitaire Vinci est incendié début septembre contre la participation de l’entreprise au contrôle, à l’exploitation, à la destruction du vivant et aussi, à la construction de prisons. Le communiqué écrit « une pensée pour l’ami Boris toujours hospitalisé ».
Grenoble. Des « réfractaires solidaires » mettent le feu à un véhicule Orange en solidarité avec Boris. La revendication dit vouloir « démarrer une campagne contre Orange, car facilement à notre portée un peu partout : pneus crevés, vitrines de boutiques brisées, tags, bagnoles cramées, antennes cramées, etc. »
Varces (Isères). Le Dauphiné rapporte que quatre véhicules, dont deux appartenant à des matons, sont incendiés sur la parking de la prison de Varces.
Cayenne (Guyane). En plus de nombreux affrontements avec les keufs et d’autres attaques, des cocktails molotov sont lancés à l’intérieur de deux véhicules de flics, se propageant à un troisième véhicule.
Paris. Dans la nuit du 10 au 11 septembre, « désirant mettre des petits bâtons dans les roues de la production incessante d’électricité », un véhicule Enedis est incendié. « Une pensée pour Boris, un clin d’œil solidaire à tous ceux qui agissent contre ce monde. »
Koungou (Mayotte). En réaction à la destruction d’habitations illégales, des émeutes ont lieu le 27 septembre. En plus de nombreux affrontements avec les keufs, d’une tentative d’incendie des locaux de la police municipale, deux véhicules de police sont cramés, provoquant un incendie partiel de la mairie.
Montreuil (Seine-Saint-Denis). Alors qu’une camionnette Eiffage avait déjà été incendiée dans le même secteur, une camionnette de la même enseigne est cramée dans la nuit du dimanche 26 au lundi 27 septembre. Le communiqué met en avant la participation de l’entreprise dans la construction de toutes sortes de cages, et se dit en solidarité « avec Toby Shone, emprisonné en Angleterre, et avec les trois anarchistes italien.nes actuellement sous procès et qui risquent de nombreuses années de taule. »

OCTOBRE 2021

Fontenay-le-Fleury (Yvelines). Deux voitures personnelles appartenant à des keufs sont brûlées à l’aide de cocktails molotov dans la cour du commissariat dans la nuit du 8 au 9 octobre.
Calais (Pas-de-Calais). Dans la nuit du 11 au 12 octobre, douze sur quinze des véhicules de keufs en face du commissariat ont leurs pneus crevés. Sept autres véhicules, dont un appartenant à la police municipale et à l’ASVP, subissent le même sort. Une personne est interpellée.
Courcelles-lès-Lens (Pas-de-Calais). Selon La Voix du Nord, le soir du mardi 26 octobre, deux camions-bennes de la mairie sont incendiés.
Mulhouse et Colmar (Haut-Rhin). Une dizaine de voitures sont cramées dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre à Mulhouse. A Colmar, des voitures de keufs sont attaquées à l’aide de jets de pierres et de boules de pétanque.

NOVEMBRE 2021

Saint-Mandé (Val-de-Marne). Dimanche 14 novembre : une voiture de la police municipale du Kremlin-Bicêtre est incendiée à l’aide d’allume-feu. L’action est revendiquée : « Nous en profitons pour envoyer une accolade solidaire aux compagnons et compagnonnes récemment réprimés en Italie. Liberté pour Alfredo et Michele ! (sans oublier Anna et Juan) Liberté pour toustes ! »
Toulouse. Dans la nuit du 17 au 18 novembre, quatre camionnettes d’une entreprise d’installation de fibre optique sont brûlées. « Dans ce paysage apocalyptique, l’expansion d’internet haut débit est à son comble et annonce déjà une société ou l’État aura besoin de toujours plus d’énérgie pour dématérialiser toute l’économie via internet. C’est pourquoi nous avons tenté de barrer la route à une société qui installe la fibre optique dans les entreprises en incendiant leurs véhicules. »
Wattignies (Nord). Durant la nuit du jeudi 22 novembre, deux personnes tentent de cramer une bagnole de condés stationnée devant le commissariat. Un flic éteint rapidement le feu mais personne n’est interpellé.
Mantes-la-Jolie (Yvelines). Nuit du 23 au 24 novembre : deux voitures de la police municipale sont cramées à l’aide de cocktails molotov.
Toulouse. Fin novembre : une camionnette de Toulouse Métropole est cramée et revendiquée. Le feu se propage à deux autres voitures.

DÉCEMBRE 2021

Firminy (Loire). Nuit du 11 au 12 décembre : deux voitures de police sérigraphiées, stationnées devant les locaux du commissariat de l’Ondaine, sont incendiées à l’aide d’un cocktail molotov. Trois personnes sont alors interpellées, mais sortent rapidement de garde-à-vue.
Poindimié (Nouvelle-Calédonie). 16 décembre, autour de 4h du matin : un véhicule de la gendarmerie nationale est incendié à l’aide d’un bidon de 5 litres d’essence. Un autre est aspergé d’essence mais les incendiaires sont mis en fuite par un gendarme avant l’allumage.
Grenoble. Dans la nuit du 16 au 17 décembre, une voiture Eiffage prend des coups dans son pare-brise et une voiture Citiz en autopartage est incendiée. Ceci en réaction à l’expulsion d’un campement, contre la machine à expulser, la mairie raciste et ses collabos.
Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne). L’adjointe au maire de la ville se fait cramer sa voiture devant son domicile.
Paris. Dans la nuit du 24 au 25 décembre, une voiture du constructeur Eiffage et une voiture avec une plaque diplomatique sont incendiées en solidarité avec Francisco Solar, prisonnier anarchiste chilien, « qui a récemment assumé avec force et dignité la responsabilité des engins explosifs qui ont brisé l’illusion de la sécurité tellement chère aux flics, aux politicards et aux riches. »
Paris. Dans la nuit du 25 au 26 décembre, une voiture de luxe avec des plaques étrangères est incendiée. « Faisons en sorte que cette ville devienne un enfer pour les riches ! » conclut le communiqué.
Partout en France. D’après les chiffres du ministre de l’Intérieur, 874 voitures sont incendiées au cours de la nuit du 31 décembre au 1er janvier (soit moins qu’en 2019, où 1 316 véhicules avaient été cramés).

JANVIER 2022

Territoire de Belfort. L’Est Républicain rapporte que le mardi 4 janvier, un véhicule en libre-service d’Optymo est incendié pour la sixième fois depuis le mois de septembre. Ces destructions génèrent « des difficultés dans le fonctionnement du service des voitures en autopartage ».
Pont-Sainte-Maxence (Oise). Après-midi du lundi 10 janvier : une patrouille de gendarmes est caillassée, son pare-brise dégradé. Une personne est malheureusement interpellée, à cause des images prises par une caméra de vidéosurveillance.
Limoges. Mardi 18 janvier : quatre voitures stationnant sur le parking de l’ARS (Agence Régionale de Santé) sont incendiées. Les flammes abîment également la façade du bâtiment.
Montreuil (Seine-Saint-Denis). Nuit du 21 au 22 janvier : un fourgon-nacelle SFR, installateur de fibre, est cramé. « Une pensée pour Toby et pour les anarchistes qui, partout dans le monde, payent avec l’emprisonnement leur engagement pour la liberté de tous », conclut le communiqué.
Paris. Au petit matin du 22 janvier, une camionnette d’Enedis, « filiale de l’empire nucléaire d’EDF », part en fumée. « Par ce geste et par ces mots, les deux sont indissociables, nous espérons également motiver d’autres personnes à passer à l’action. Celles et ceux qui veulent agir dans le sens de l’émancipation individuelle et collective car iels voient non seulement que cette société techno-industrielle court vers le désastre écologique mais aussi que les "solutions" qu’on nous propose vont toutes dans la direction d’un plus fort asservissement individuel. » Le communiqué se termine en saluant Alfredo Cospito, anarchiste italien qui a tiré sur un nucléocrate.
Marseille. « Fin janvier, trois voitures perso ont été incendiées dans l’enceinte de la gendarmerie située avenue de la Timone à Marseille. Humble retour de bâton lié aux saloperies quotidiennes des gardiens de l’ordre établi. (Oracle n’a rien vu venir) »

FÉVRIER 2022

Lormont (Gironde). Jeudi 3 février : selon France Info, le véhicule d’un prof d’EPS prend feu aux alentours de 19h.
Etampes (Essonne). Nuit du 19 au 20 février : une voiture de la BAC est caillassée, une de ses vitres est brisée et de nombreux impacts apparaissent sur le capot.
Montreuil (Seine-Saint-Denis). Dans la nuit du 19 au 20 février, une voiture du journal local L’Est Républicain est incendiée. Le communiqué conclut : « L’État veut lancer un projet pharaonique de renouvellement de son parc de réacteurs nucléaires, avec les dévastations et la répression qui l’accompagnent. Montrons-leur qu’ils devront affronter notre résistance et que ce ne seront pas que des mots ! Feu à l’État, au capital et à leurs porte-parole ! »
Ajaccio (Corse). Dans la nuit du 19 au 20 février, la voiture personnelle du nouveau chef de détention de la maison d’arrêt d’Ajaccio est incendiée devant son domicile.
Bellême (Orne). Dans la nuit du 20 au 21 février, l’élu Valentin Maudet retrouve sa voiture incendiée devant son domicile. Ce n’est apparemment pas la première fois que cet élu de l’Orne est visé.
Nantes. Des précaires en guerre mettent le feu à une voiture Securitas dans la nuit du 27 au 28 février. « Cette entreprise a été choisie car elle est collabo de la machine à expulser et plus largement, participe activement à la sécurité de l’ordre bourgeois. Pour l’anarchie ! »

MARS 2022

Paris. Durant la nuit du 4 au 5 mars, une BMW avec une plaque diplomatique et un SUV Aston Martin sont incendiés dans le quartier parisien de Passy. Le communiqué invite à attaquer « l’ennemi ici » en solidarité avec les anarchistes ukrainiens, russes et biélorusses. « Que l’opposition à cette invasion impérialiste déclenche, partout dans le monde, la révolution ! »
Toulouse. Le mardi 8 mars : deux keufs vivant en colocation se réveillent et trouvent leurs véhicules personnels avec les vitres brisées et les pneus crevés, ainsi que des menaces de mort sur la façade de la maison.
Toulouse. Autour du 9 mars, un engin de chantier est incendié rue des Jumeaux à Toulouse. L’engin, qui coûterait plus de 150 000 €, aurait pris feu après que des individus aux visages masqués lancent un engin incendiaire sur le véhicule. Une publication rapportant l’action souligne la participation de cet engin à la gentrification.
Chenôve (Côte-d’Or). Entre le 8 et le 12 mars : en réaction à une interpellation, en plus de nombreux affrontements avec les keufs, dix-sept véhicules partent en fumée, dont une voiture en autopartage Citiz et six véhicules se trouvant sur le parking de la mairie.
Toulouse. Cinq voitures de luxe et une camionnette de la société SPIE « constructrice de taules » ont leurs pneus crevés « en solidarité avec Libre Flot, inculpé du 8/12 en grève de la faim pour lutter contre son enfermement en isolement et récemment transféré à l’hopital avec la dégradation de sa santé. Force à toi et force à nous contre les tentatives de l’État d’isoler et de faire peur aux personnes qui se battent contre lui. Pour que les actions de solidarité se multiplient ! Mort à l’État et à ses sbires. »
Seine-Saint-Denis. Nuit du samedi 26 au dimanche 27 mars à Sevran : alors qu’une personne a été tuée par un équipage de la BAC d’Aulnay-sous-Bois, les keufs sont attaqués à plusieurs reprises. En plus des affrontements à l’aide de pierres et de mortiers, de nombreuses voitures sont incendiées. La nuit suivante, des véhicules sont incendiés à Sevran, Tremblay-en-France et à Aulnay-sous-Bois, notamment un poids lourd, un bus de la société Transdev et un engin de chantier. Une voiture de keufs est touchée par un cocktail molotov. Dans la nuit du mardi 29 au mercredi 30 mars, quatorze véhicules sont incendiés, et une voiture de police municipale dégradée. La liste n’est évidemment pas exhaustive.

AVRIL 2022

Montreuil (Seine-Saint-Denis). Au début du mois d’avril, deux véhicules sont attaqués contre les centres de rétention et les Jeux Olympiques. Le premier, de l’entreprise Spie Batignolles, est tagué (« À bas les JO » et « Feu aux CRA »). Le second, de la SNCF, est également tagué (« À bas les CRA / Expulseurs ») et voit ses vitres exploser. « Pas de JO, ni ici ni ailleurs ! Soutien aux enfermé.e.s des CRA ! Solidarité avec les grévistes de la faim du CRA de Vincennes ! Liberté pour touxtes ! Feu aux prisons ! Et que crève ce monde de merde. »
Lyon. Vendredi 8 avril : le pare-brise d’une voiture de la police municipale de Lyon est éclaté à l’aide d’un seau à incendie. Apparemment, un autre véhicule de la police municipale avait été attaqué de la même manière en octobre.
Toulouse. 10 avril : « Plutôt que rester chez nous à déplorer les résultats du cirque électoral, on a décidé dimanche soir d’aller éclater les vitres d’une voiture Orange et une d’immobilier. Pas envie de choisir des maitres.ses. Critique, boycott et sabotage ! »
Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Les bleus se font caillasser à plusieurs reprises, jusqu’à endommager plusieurs de leurs véhicules.
Grenoble. Un utilitaire de l’entreprise Spie, constructrice de prisons, part en fumée dans la nuit du 13 avril. « Peu importe qui sera élu au prochain tour des élections, l’État continuera à construire des taules pour enfermer celleux qui ne veulent et/ou ne peuvent pas rentrer dans ses cases. Dehors la menace de ces cages plane sur nos têtes, dedans elles blessent, torturent et tuent. » Le communiqué se conclut avec « Des pensées à Boris et Flo. Solidarité avec les prisonnier.e.s anarchistes ».
Laval (Loire). Nuit du 16 au 17 avril : en réaction à l’interpellation d’un jeune, une trentaine de voitures sont vandalisées, entre cinq et sept d’entre elles sont brûlées. Les véhicules appartiennent principalement à la ville de Laval.
Tours (Indre-et-Loire). Lundi 19 avril : cinq camionnettes d’Enedis sont incendiées sur leur parking.
Beauvais (Oise). Dans la nuit du 20 au 21 avril, un véhicule de l’administration pénitentiaire est incendié devant la maison d’arrêt de Beauvais par « un individu vêtu de noir et cagoulé » (selon la presse).
Paris. À la veille du second tour, un utilitaire Enedis est cramé rue Mousset par des anarchistes. « Ni Dieu ni César ni tribun. Que crève leur démocratie ! Que crame le meilleur des mondes ! » conclut le communiqué.
La Roche-sur-Yon (Vendée). Dans la nuit du 24 au 25 avril, deux voitures personnelles de flics partent en feu sur le parking de la préfecture. Quelqu’un aurait mis le feu au pneu arrière d’une voiture, le feu se serait ensuite propagé.
La Seyne-sur-Mer (Var). Mardi 26 avril : alors qu’un équipage de flics poursuit une personne en scooter, une trentaine de personnes, « de tous les âges, même des pères de famille », les attaquent en leur jetant des pavés. Les renforts arrivant, les émeutier.e.s montent des barricades, crament un engin de chantier et explosent le pare-brise d’un véhicule de police à l’aide de pavés.
Brest (Finistère). Jeudi 28 avril : alors que les keufs sont en réunion avec la mairie, des individus en profitent pour lancer un molotov sur le véhicule. Même si les agents de la ville l’ont éteint rapidement à l’aide d’un extincteur, le véhicule a été endommagé.
La Celle-Saint-Cloud (Yvelines). Le 29 avril en début de soirée, des individus attirent les flics dans un guet-apens, les bloquant à l’aide de containers. Les keufs sont caillassés et visés au mortier, si bien qu’une vitre d’un véhicule de police vole en éclats.
Paris. Une nuit de fin avril, un fraudeur met le feu à une voiture de la RATP. Le communiqué précise : « La RATP est un acteur incontournable de la gestion capitaliste/étatique de nos vies (en région parisienne). Elle nous transporte vers le travail, les lieux de consommation les différentes tâches qui nous sont imposées. (…) Elle fait le tri entre des bons pauvres à transporter gratuitement (mais avec la possibilité de contrôler leurs déplacements) et des mauvais qui n’ont pas les bons papiers ou ne veulent pas être tracés. Pour ces derniers, portiques, caméras partout, contrôleurs, vigiles, le tout en étroite collaboration avec la police. »

MAI 2022

Pamiers (Ariège). Début mai : une voiture de police sérigraphiée est incendiée alors qu’elle est stationnée devant le commissariat de Pamiers.
Meyzieu (Lyon). Dans la nuit du 16 au 17 mai, une voiture de l’Établissement Pénitentiaire pour Mineurs part en fumée. Un véhicule est d’abord pris en chasse par les flics, puis malheureusement rattrapé. Cinq personnes sont arrêtées.
Toulouse. La nuit du 26 mai, trois bornes de rechargement pour voiture électrique brûlent dans le quartier des Sept Deniers et avenue Crampel. « Le mirage nucléaire s’incarne dans des mines à ciel ouvert et un festival de cancers et bientôt en un vaste désert. Nous ne voulons ni fossile ni nucléaire. Le Capital perd son énergie à nous vendre ses rêves à sec et sa course au progrès. »


Nique la diplomatie, les médias et le nucléaire ! Vive l’Attaque !

Dans la nuit du 10 au 11 juin, une personne suspectée d’être admin du site attaque.noblogs.org a été arrêtée puis placée en détention provisoire, et les médias ont lâché leur venin sur cette histoire. Il lui est reproché d’avoir mis le feu à 58 voitures entre 2017 et 2022 dans les « beaux quartiers » de Paris : voitures diplomatiques, voitures d’entreprises privées (Eiffage) ou publiques (Enedis, RATP) ou de médias (L’Est Républicain). Plus d’infos issues de la presse mainstream ici.

Ça nous a mis la rage.
Avec cette banderole, on envoie toute notre solidarité depuis Bure [3], et que se propage la révolte.

PS : banderole vue en avant-première par l’hélico de la gendarmerie qui passait par là, en faisant son travail de répression…

[Communiqué publié le 23 juin 2022 sur Manif-Est.]


Le feu de la Saint-Jean à Bonnefoy

Goguette solidaire par Lucienne Ducrime

En pensant au compagnon emprisonné à Villepinte accusé d’incendies de voitures diplomatiques et à toustes celleux qui continuent à conspirer et à attaquer. Cependant, la solidarité ne devrait pas nous faire adorer des figures parfaites et sacrées, restons critiques des erreurs des compagnon.ne.s tout en ne restant pas indifférentes face à la répression.

On sait bien pourquoi a cramé
Pour la Saint-Jean, à Bonnefoy [4]
Une cam [5] fraîchement installée
Rue Michel-Ange, elle a grillé.
Comment ne pas perdre la tête,
Scrutées par les yeux policiers ?
Car l’on pense toujours au compagnon
À Villepinte enfermé.
Nous qui aimions tant
L’attaque et l’entraide tout le temps
N’oublions point le Parisien.
Une bourge du 17 [6] balançait
Au 17 [7] qui le choppait.
Ça fait peur les coups de l’État.
On le savait, mais on le faisait
Nous qui aimions tant
Faire des jolis feux pour la Saint-Jean
Par solidarité,
Voulions toujours nous révolter.

[Communiqué-détournement de la chanson Mon amant de Saint-Jean de Lucienne Delyle, publié le 6 juillet 2022 sur Iaata.]


Il n’y a pas d’incendiaire isolé.e

Un compagnon anarchiste, Ivan, a été arrêté en région parisienne le 11 juin 2022. Il est soupçonné de plusieurs incendies de voitures : plaques diplomatiques, voitures de riches, Enedis, entre autres.
Nous reconnaissons l’incendie et le sabotage de voitures, d’antennes-relais, de pylônes électriques et d’enseignes comme une stratégie de la lutte anarchiste internationale.

L’omniprésence de nos ennemis fait leurs failles. Certaines cibles nous paraissent inatteignables, et pourtant, toutes leurs tentacules sont autant de talons d’Achille. Si le siège de telle entreprise est difficilement accessible, nous pouvons cramer une de ses nombreuses voitures, ses filiales et son alimentation électrique. Nous nous réjouissons de sectionner ces tentacules, seul.es ou en groupe, avec ou sans revendication, avec les moyens du bord ou des techniques plus perfectionnées. Ainsi, nous attaquons certaines structures de la domination.

Ces attaques ont lieu partout, tout le temps, parce qu’elles sont reproductibles et que les cibles sont à chaque coin de rue.

Nous attaquons parce que nous n’acceptons pas l’horreur de ce monde, parce que c’est un moyen de manifester notre solidarité, parce que nous voulons mettre un grain de sable dans l’engrenage du pouvoir. Pour toutes ces raisons, ces attaques nous donnent de la joie.

Solidarité avec les prisonnier.es anarchistes !
Liberté pour tou.te.s !
À l’attaque !

Des anarchistes (juillet 2022)

[1Sous-Direction Anti-Terroriste de la Direction centrale de la police judiciaire.

[2XVIIe arrondissement de Paris.

[3Dans la Meuse.

[4Bonnefoy est un quartier de Toulouse.

[5Une caméra de vidéosurveillance.

[6Du XVIIe arrondissement de Paris.

[7Le numéro de téléphone de la police française.




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