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Bruxelles : Au programme d’Acrata en juin-juillet 2012

mis en ligne le 11 juin 2012 - Lokaal Acrata

Samedi 23 juin - 19h
BBQ de soutien au local

Avant les grandes transhumances estivales ou certains iront se faire dorer la couenne ailleurs, nous proposons un petit barbecue histoire de se croiser une dernière fois avant ce qui (même avec beaucoup de dimanches au calendrier) s’annonce comme des vacances en bonne et due forme. On met donc les petits plats dans les grands et on attise la braise pour vous préparer les surprises des pas-chefs.

L’apéro démarre à 19h et ensuite on mange. Il n’y a pas de prix (même "libre" depuis quand un prix pourrait-il être "libre") pour le repas, mais les contributions sont bienvenues. Cela aidera à soutenir le local. A votre bon coeur !

Jeudi 28 juin - 19h
Discussion autour de la brochure « Comités d’action ouvriers-étudiants », février 1969

Nous reviendrons sur certaines expériences vécues et décrites par deux personnes au sein de l’occupation de Censier (annexe de l’université Sorbonne à Paris) où une poignée de personnes se retrouvent à participer à un ‘comité d’action ouvriers-étudiants Citroën’, un comité parmi tant d’autres qui se formeront à l’époque.

L’enthousiasme des confrontations de rue avec les forces de l’ordre, les remises en question de presque toutes les sphères de la vie quotidienne, des rapports marchands et sociaux, la grève généralisée et les occupations d’universités et d’usines pousseront certains à tenter de dépasser les rôles figés dans lesquels ils et elles se trouvent enfermés : ‘étudiants’, ‘ouvriers’, ‘intellectuels’, ‘militants’. A un moment donné, les autorités (les flics, les politiciens, tout comme les représentants de l’université ou les chefs des syndicats) perdent leur légitimité et des personnes se retrouvent pour parler des luttes, du quotidien, des rapports en général. Ils se heurtent très vite à ceux qui ont tout intérêt à garder le contrôle sur les événements pour qu’ils ne dégénèrent surtout pas. La police, bien évidemment, mais aussi – et c’est ce qui nous intéresse particulièrement ici – les syndicats et les groupuscules politicards.

À travers une courte description de l’ambiance de l’époque, nous discuterons de ces questions qui se posent toujours à celles et ceux qui veulent subvertir ce monde, sans reproduire les sales mécanismes du pouvoir – sous toutes ses formes.

Les comités d’action expérimentent avec une forme d’organisation en dehors des syndicats, axés sur la discussion et l’action, une communication sans médiation, une réelle rencontre et une solidarité réciproque. Plusieurs questions se posent alors ; voient-ils dans les occupations des usines une réappropriation des moyens de production par un ‘pouvoir ouvrier’ ou veulent-ils plutôt remettre fondamentalement le travail même en question ? Qu’en est-il de la critique de l’éducation, des rôles des ‘étudiants’ et des ‘professeurs’, ou encore des ‘acteurs’ et des ‘spectateurs’ ? Comment dépasser les démarches militantes, les positions extérieures, les programmes des groupuscules qui croient avoir trouvé le ‘sujet historique’ ? Quelles étaient les perspectives ? Où étaient les points forts et où étaient les limites ?

La brochure Comités d’action ouvriers-étudiants de Fredy Perlman et Roger Grégoire est disponible au local en français et en anglais.

Les occupants ne procèdent pas sur la base de ce qui est “normal”, mais sur la base de ce qui est possible. Des ruptures radicales avec la vie quotidienne ne sont pas normales, mais elles sont possibles. Un mouvement qui a pour slogan : “tout est possible”, procède sur la base du potentiel, et non de l’habituel.
La tâche de ces révolutionnaires n’est pas de définir les conditions qui font que la révolution est impossible, mais de créer les conditions qui rendent la révolution possible.

Jeudi 5 juillet - 20h
Un parcours de lutte intransigeant
Présentation de l’autobiographie de Claudio Lavazza

Un compagnon italien viendra présenter ce livre, Pestifera la mia vita. En suivra une discussion.

A la fin des années 70, Claudio Lavazza part, comme tant d’autres jeunes enragés de sa génération, à « l’assaut du ciel », tentative de subvertir radicalement le monde existant. En 1981, on retrouve Claudio par exemple au sein d’un regroupement armé qui s’occupe alors d’attaques contre les matons, d’évasions (deux camarades sortis de Frosinone et quatre autres de Rovigo) mais aussi de vengeances contre les commerçants assassins de braqueurs.

En clandestinité depuis 1980, il s’envole vers la France en ensuite vers l’Espagne. Son exil ne sera jamais une « fuite », mais bien un choix internationaliste de continuer le combat là où il se trouve et avec les moyens qu’il juge adéquats.

En 1996, Claudio est arrêté à Cordoue avec trois autres anarchistes sur un braquage où meurent deux flics. Il sera condamné à une très longue peine pour le braquage de Cordoue mais aussi pour plusieurs autres expropriations de banques en Espagne et en France.
Incarcéré au régime d’isolement FIES jusqu’en 2006, il participera sans relâche aux luttes à l’intérieur. Aujourd’hui, Il lui reste des dizaines d’années de taule à accomplir en Espagne, sans compter une condamnation à perpétuité en Italie.

« J’ai réalisé presque tous les rêves que j’avais, et souvent je fais la comparaison entre mon existence et l’ouvrier que j’aurais été si j’étais
resté au village. Comme mes vieux camarades d’école, je serais aujourd’hui certainement marié et avec des enfants, obligé de travailler dix heures par jour pour faire vivre une famille. Crevé après le travail, je resterais là à fixer cette boîte idiote, confortablement assis en pantoufles, pour ensuite m’en aller au lit, mort de fatigue et détruit... Aujourd’hui, je ne serais probablement pas en prison.
Mais même s’il était possible de revenir en arrière, je ne changerais pas d’un millimètre la route que j’ai choisie. Que serait-il advenu de moi
si la lumière de la lutte n’avait pas éclairé mon chemin ?
 »

Un recueil de textes et de lettres de Claudio Lavazza, traduits en français, est disponible au local.

Permanences
chaque jeudi de 17h à 21h
chaque samedi de 14h à 18h

Local Acrata
Rue de la grande île 32
1000 BXL
http://www.acrata.be/