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Bruxelles : programme d’Acrata en septembre 2019

mis en ligne le 26 août 2019 - Lokaal Acrata

Lokaal Acrata
rue de la Grande Ile 32
1000 Bruxelles (Belgique)
acrata@@@post.com

Permanences chaque jeudi de 17h à 21h, et chaque samedi de 15h à 18h.

Jeudi 12 septembre - 19h30 - Discussion
L’intervention anarchiste

Combien de fois ne nous sommes-nous pas heurtés à cette question : qu’est-ce
qu’un groupe de compagnons résolus peut faire dans la conflictualité en
général ? et notamment au sein d’un mouvement social comme celui des gilets
jaunes ?

Anarchistes, nous ne sommes pas des supporters de la masse. Poussés à la
subversion par le battement de nos cœurs vers des désirs singuliers, nous
pensons que les temps sont toujours mûrs pour se mettre en lutte – lancer
soi-même des initiatives, en partant de ses propres idées et perspectives – même
si la majorité des exploités est temporairement plongée dans l’inertie.
Ce qui ne veut pas dire, à l’inverse, que nous n’avons rien à faire dans les
phénomènes de contestation de masse. Certes, leur point de départ n’est pas le
désir d’un monde débarrassé de tout pouvoir ; quand ceux qui y prennent part
sont davantage portés par la demande de préserver le statu quo antérieur. Qui
plus est, dans un monde où se bousculent les idéologies rances, on ne s’étonnera
pas qu’une explosion sociale donne lieu, en plus de ce dans quoi nous pourrions
nous reconnaître, à une large part d’évènements tragiques et insupportables.
Partant de là, si l’on rejette d’emblée l’illusion politique de la conscientisation, et que l’on refuse également de mettre au ban l’essentiel de
nos idées pour s’adapter aux goûts des rebelles… quels choix nous reste-t-il ?
Faut-il en déduire qu’il vaut peut-être mieux rester au chaud pendant la
tempête ? Certainement pas.
De comment participer à l’affrontement social, côte à côte et unis avec les
contestataires, la question devient dès lors /comment intervenir/ en son sein en
tant que révolutionnaires ? c’est-à-dire contribuer au niveau pratique comme au
point de vue du contenu à ce qu’il aille plus loin. « Par exemple, si
l’explosion peut faire tache d’huile, comment lui donner assez d’oxygène pour
qu’elle puisse s’étendre à la fois dans le temps et dans l’espace ? Et si la
destruction est nécessaire, mais qu’elle n’est pas réductible au seul montant
des dégâts occasionnés, comment l’alimenter aussi de manière plus qualitative,
en embrassant toujours plus d’aspects de la domination ? Enfin, comment y faire
vivre quelque chose d’autre, un imaginaire qui aille au-delà du seul
négatif ? » Mais encore, comment trouver des complices, des individus qui
décident librement d’aller dans la même direction que nous ? Comment évider que
la minorité anarchiste ne se pose comme une partie isolée, dans une position de
dialogue avec le mouvement dans son ensemble ? etc.
À la lumière des nouveaux désordres sociaux qui se multiplient, il devient pour
nous toujours plus important de ne pas se retrouver pris au dépourvu. Si l’on
veut réussir à imaginer d’autres possibilités d’interventions que celle de faire
acte de présence aux premières lignes des manifestations, mieux vaut alors se
poser quelques questions à l’avance, tels les « où aller ? » et les « comment
faire ?
 » que la spontanéité à elle seule n’est pas en mesure de trouver.

Jeudi 26 septembre - 19h30 - Discussion
Les chemins du communisme libertaire en Espagne

À l’occasion de la parution du dernier opus, nous vous invitons à remonter
ensemble Les Chemins du communisme libertaire en Espagne 1868-1937 (en 3
volumes) dans lesquels l’auteure réalise un apport nouveau en terme de
réflexions critiques sur les prémices de la tentative de révolution et la contre
révolution en Espagne 1936-1939. Les ouvrages abordent les pratiques et idées
des anarchistes de 1868 jusqu’en 1937 en se basant sur une myriade de documents pour certains inédits en français.
Cela nous permet de saisir avec leurs
aspérités les combats pratiques et les débats virulents au sein même du
mouvement anarchiste de l’époque. On comprend mieux pourquoi telles ou telles
limites n’ont pas été franchies durant le processus révolutionnaire de 1936-1939
et pourquoi le retour à l’ordre fut aussi rapide… Donc bien loin d’une
glorification acritique, c’est sous forme d’échange que nous vous proposons
cette discussion en présence de l’auteure.