« Le blocage viole le droit de grève. Il vise à empêcher ceux qui veulent exercer leur droit au travail de le faire. Le blocage rompt avec la logique du droit, et d’ailleurs il a tendance à devenir illégal (le délit de blocage des trains existe depuis les lendemains de la lutte anti-CPE, et l’UMP a le projet de l’étendre à tout type de blocage). Il
permet de faire jouer à la grève ce rôle de paralysie de l’économie que son encadrement citoyen lui fait perdre. Il est comme une contre-tendance à cette évolution qui fait que la grève tend à être de moins en moins une pratique de lutte.
Contrairement à la grève dans sa version citoyenne qui tend à devenir un choix individuel qui renvoie chacun à sa propre atomisation (je fais la grève et je reste chez moi), le blocage suppose l’action collective, et qui plus est l’action collective qui n’a pas à être majoritaire – même s’il faut être un certain nombre pour pouvoir tenir un blocage. Le blocage est une activité qui rompt avec la passivité
de la grève citoyenne. »
MOTS: Grèves et luttes des classes
Articles
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Grève versus blocage
7 octobre 2011, par Léon de Mattis -
Incidents de classe en Chine
1er juin 2010, par CollectifCe bref aperçu des révoltes prolétariennes chinoises aujourd’hui, ô combien intrigantes tant par les formes, le nombre et l’intensité, nous rappelle que, quoi qu’on en dise, la lutte des classes est loin d’être moribonde. Être curieux de ce qui se passe au bout du monde, en particulier dans les « ateliers du monde » rend plus lisible ce qui se passe ici, tant le capital (et donc l’antagonisme de classe) s’organise internationalement.
Ce recueil comporte des brèves générales (liste non exhaustive de conflits qui ont perturbé l’harmonieuse société chinoise de 2008 à début 2010), un témoignage d’une ouvrière mingong paru dans la revue Echanges, un texte de Bruno Astarian qui réactualise son livre Luttes de classes dans la Chine des réformes, (1978-2009) paru chez Acratie en 2009, des extraits du dit bouquin, etc.
nousvoulonstout(at)gmail.com
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La lutte de classes aux États-Unis depuis le krach de 2008
8 mars 2012, par Loren Goldner« Les « indicateurs sociaux » du « pays le plus riche du monde » montrent que la société est encore plus polarisée qu’avant la dépression des années 1930. Depuis la vague de grèves ouvrières de 1966-1973, les travailleurs américains ont subi des décennies de régression, perdant une lutte défensive après l’autre. Au cours de ce
« long atterrissage forcé », et particulièrement depuis la crise de 2007-2008, toute la structure de la société américaine d’après-guerre
s’est défaite. Dans ce contexte, le sentiment de colère est général dans la classe ouvrière mais n’a pas encore trouvé une forme de lutte adéquate. La question qui se pose est de savoir quand et comment
ce processus s’inversera. » -
Manuel de sabotage
20 novembre 2008, par Éditions clandestines, C.I.A.Ce manuel fut, à la base, élaboré par la CIA pour soutenir les Contras, la guérilla anti-sandiniste du Nicaragua. Ronald Reagan, ne pouvait tolérer qu’une expérience communiste se déroule dans un pays aussi proche des U$A. D’où la diffusion de ce manuel aux paysans et aux ouvriers qui devaient assurer le soutien aux Contras dans les centres urbains et ruraux en pratiquant gaiement le sabotage.
Le Nicaragua n’est plus communiste depuis longtemps, et Reagan ne sait même plus qu’il a été un jour maître du monde. En attendant, ce manuel refait surface, avec certes quelques modifications. Alors puisque les capitalistes et leurs flics ont décidé de nous mâter à coups de triques, et qu’ils veulent nous redonner le goût du travail, ce manuel de sabotage tombe à point pour leur montrer que leur société inhumaine est sur le point de s’effondrer grâce aux stratégies qu’ils ont eux-mêmes échafaudées.
Encore une fois, merci la CIA... -
Qui a tué Ned Ludd ?
17 novembre 2008, par John Zerzan, Non Fides, Paula ZerzanCe texte de John Zerzan, bref exposé sur les révoltes luddites du XIXe siècle en Angleterre est en fait un plaidoyer contre le syndicalisme, vu ici comme outil de la collaboration de classe dés sa naissance en Angleterre. Une partie de l’histoire du syndicalisme souvent négligée mais qui pourtant révèle sa véritable nature : sa nature d’outil du pouvoir pour détruire et saboter les luttes et la spontanéité des exploités. Il est précédé d’une introduction au texte de Non Fides et est suivi d’une chronologie orientée du syndicalisme.
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Récit du mouvement dit anti-CPE à Lyon
20 novembre 2007, par AnonymeCe récit du mouvement dit "anti-CPE" à Lyon a été publié sur le site d’informations alternatives lyonnais Rebellyon.info. Il s’appuie en grande partie sur les articles publiés à l’époque sur ce site. Il ne prétend en aucun cas être une retranscription "objective" de ce qu’il s’est passé pendant ces quelques semaines .
"Ce récit ne cherche pas à dire la Vérité sur le mouvement anti-CPE, mais à retranscrire l’atmosphère, l’agitation, la dynamique du printemps 2006. Notamment pour qu’on n’attende pas dix ans pour relancer ce genre de trucs..."
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Rage de classe dans les années 2000
26 avril 2010, par H.S., TCP (Des Travailleurs/ses, des Chômeurs/ses, des Précaires en colère !), Zanzara athéeRetour non exhaustif sur des luttes menées dans les années 2000 en France par des salarié-e-s en voie de licenciement. Deux longs textes abordent en particulier le cas des ouvrier-e-s de Cellatex et Moulinex dont les luttes avaient fait pas mal de bruit en 2000-2001.
Sommaire :
- Cellatex, Moulinex, Danonex... par TCP (mai 2001)
- A Givet, une nouvelle forme de la lutte de classe ?
par H.S. (août 2000)
- De Cellatex à Moulinex, une explosion de violence sociale ? par H.S. (novembre 2001)
- Rage de classe, quelques exemples supplémentaires réunis par Zanzara athée (février 2010) -
Occupy, cette agaçante interruption du business as usual
8 mars 2012, par Charles Reeve« Pour restituer la vraie dimension du mouvement Occupy, sa nouveauté et sa richesse, il faut le replacer dans son contexte, une société dominée au plus haut point par l’individualisme marchand,
où des années de déstructuration et d’appauvrissement des classes
exploitées semblaient avoir enseveli l’esprit collectif. Le jour même où la police a rasé le campement de Zuccotti Park, on apprenait par la presse la révision à la hausse du calcul officiel de la pauvreté et l’augmentation du nombre d’enfants américains vivant dans un
foyer pauvre – un million de plus en un an, soit plus d’un enfant sur trois.
Occupy s’intègre dans une montée des mouvements de révolte au niveau mondial. Tout comme les Indignés en Europe, Occupy est animé à la fois par un fort rejet de la vie sous le capitalisme et par la recherche obstinée de nouvelles façons d’affronter le système. » -
Lordstown 1972 ou les déboires de la General Motors
27 mai 2009, par Pomerol & Médoc« Lordstown 1972 » fut publié en supplément au journal Quatre millions de jeunes travailleurs, en 1973. Il s’agissait autant, en partant des grèves et troubles ayant touché l’énorme usine General Motors de Lordstown (Ohio, USA), de faire l’éloge de la destruction de l’outil de travail que de souligner le lien entre l’activité de révolte ouvrière et une activité post-salariale et communiste, en refusant les médiations classiques de « la conscience », du « parti », du passage de l’économique au politique.
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Le Sabotage
12 novembre 2008, par Emile PougetC’est au nom des prescriptions de cette morale spéciale que les ouvriers doivent
trimer dur et sans trêve au profit de leurs patrons et que tout relâchement de leur
part, dans l’effort de production, tout ce qui tend à réduire le bénéfice escompté par
l’exploiteur, est qualifié d’action immorale.Par contre, c’est toujours en excipant de cette morale de classe que sont glorifiés le
dévouement aux intérêts patronaux, l’assiduité aux besognes les plus fastidieuses et
les moins rémunératrices, les scrupules niais qui créent l’honnête ouvrier, en un mot
toutes les chaînes idéologiques et sentimentales qui rivent le salarié au carcan du
capital, mieux et plus sûrement que des maillons de fer forgé.Pour compléter l’oeuvre d’asservissement, il est fait appel à la vanité humaine : toutes
les qualités du bon esclave sont exaltées, magnifiées et on a même imaginé de distribuer
des récompenses - la médaille du travail ! - aux ouvriers-caniches qui se sont
distingués par la souplesse de leur épine dorsale, leur esprit de résignation et leur
fidélité au maître.De cette morale scélérate la classe ouvrière est donc saturée jusqu’à profusion.
Depuis sa naissance, jusqu’à la mort, le prolétaire en est englué : il suce cette morale
avec le lait plus ou moins falsifié du biberon qui, pour lui, remplace trop souvent le sein
maternel ; plus tard, à la "laïque", on la lui inculque encore, en un dosage savant, et
l’imprégnation se continue, par mille et mille procédés, jusqu’à ce que, couché dans la
fosse commune, il dorme de son éternel sommeil...