A travers l’analyse des exemples-phares autogestionnaires que sont l’Espagne en 1936, l’atelier Lip à Besançon en 1973 et l’Argentine depuis décembre 2001, notre volonté est de montrer en quoi la perspective de gestion des processus productifs et d’échange est un arrêt du processus révolutionnaire, un renforcement de l’ordre établi qui renvoie le prolétariat à la seule place que lui laisse le capital, celle de producteur de valeur quitte à lui laisser le rôle de gestionnaire pendant un temps ! Les expériences alter éco sympa en pleine paix sociale n’ont rien de contradictoire, elles sont des entreprises capitalistes sans ambiguïté. Ce qui nous questionne, c’est l’antagonisme qui traverse tout mouvement de classe dans sa dynamique combative, vivante et donc profondément contradictoire (...).
A travers la critique de l’autogestion, l’enjeu de cette analyse du processus révolutionnaire est de nous permettre de mieux saisir où nous en sommes aujourd’hui, à travers toutes nos forces et nos contradictions internes.
MOTS: Grèves et luttes des classes
Articles
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Contre le mythe autogestionnaire
6 avril 2011, par Des prolétaires -
Auto-réductions !
19 janvier 2009, par anonymes, Tout doit partir« Le Parti communiste (PCI) et les syndicats appellent la population à se serrer la ceinture, mais les comités autonomes répondent que les prolétaires n’ont pas à se sacrifier pour la bonne marche de l’économie, et défendent plutôt le vol et l’auto-réduction. L’auto-réduction, ça consiste à refuser ensemble de payer le prix demandé pour différents services, l’électricité, le téléphone, les transports, les loyers, et même la nourriture et les autres biens de consommation. On paye soit l’ancien prix (lorsqu’il augmente), soit moitié prix, soit rien du tout. »
Italie, années 70’s -
A bas les restaurants
26 novembre 2012, par prole.info« Y’en a marre ! Ce sera le dernier client chiant. Le dernier connard de gérant. La dernière engueulade avec un collègue. Le dernier plat puant de moules. La dernière fois que tu te brûles ou te coupes parce que tu es dans le speed. La dernière fois que tu te promets que tu donnes ta démission demain et que tu te retrouves à promettre la même chose, deux semaines plus tard. Un restaurant est un endroit misérable. »
« Notre lutte n’est pas contre le geste de couper des légumes, de laver la vaisselle, de verser de la bière ni même de servir de la nourriture à d’autres personnes. Elle est contre la façon dont tous ces actes se rassemblent dans un restaurant, séparés d’autres actes, pour faire partie de l’économie et faire croître le capital. Le point de départ et de fin de ce processus est une société de capitalistes et de personnes obligées de travailler pour eux. Nous voulons une fin à cela. Les luttes des travailleurs de restaurant visent ultimement à créer un monde sans
restaurants et sans travailleurs. »Abolish Restaurants a été publié en 2006 sur le site américain prole.info. Déjà traduit dans une dizaine de langues, nous avons voulu diffuser ce texte en version française.
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Lordstown 1972 ou les déboires de la General Motors
27 mai 2009, par Pomerol & Médoc« Lordstown 1972 » fut publié en supplément au journal Quatre millions de jeunes travailleurs, en 1973. Il s’agissait autant, en partant des grèves et troubles ayant touché l’énorme usine General Motors de Lordstown (Ohio, USA), de faire l’éloge de la destruction de l’outil de travail que de souligner le lien entre l’activité de révolte ouvrière et une activité post-salariale et communiste, en refusant les médiations classiques de « la conscience », du « parti », du passage de l’économique au politique.
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Mémoires d’un ouvrier en Espagne durant la période 1920-1940
24 avril 2008, par Balthasar MartinezBalthasar Martinez raconte sa vie d’ouvrier syndiqué à la CNT avant l’éclatement de la guerre, puis son internement par le régime franquiste dans le camp de concentration de Pampelune.
Ces Mémoires ressemblent à un scénario de film. Mais c’est bien la réalité qui est décrite. Celle de la vie d’ouvriers espagnols avant le début de la guerre civile. Un témoignage édifiant sur la faiblesse de l’État Républicain qui a laissé la réaction organiser son coup d’état tout en maintenant l’exploitation des ouvriers. Un témoignage sur une conscience révolutionnaire loin des théoriciens de salon.
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Juin 1936 - Le Front populaire au secours du capitalisme français
24 juin 2009, par Barthélémy Schwartz, JérômePour mettre un terme au mythe du Front populaire... ou l’hypocrisie de la gauche dans toute sa splendeur.
Sommaire :
- Juin 36 : l’envers du décor, par Barthélémy Schwartz (publié dans le numéro 2 de la revue Oiseau-tempête, automne 1997)
- 1936 : le Front populaire contre les occupations d’usines, par Jérôme (publié dans le hors-série n°2 de la revue Courant alternatif, troisième trimestre 1999)
- Chez Salmson à Billancourt, par un gréviste libertaire (publié dans le journal Le Libertaire, 19 juin 1936) -
Les classes dans la société capitaliste
21 septembre 2016, par Grupo Ruptura« Ce qu’il nous intéresse de comprendre, c’est ce qu’est le prolétariat, ce que cela implique d’être un prolétaire ou un bourgeois, c’est mieux comprendre comment fonctionne le système capitaliste, mais surtout, mieux comprendre comment fonctionne sa destruction : les conflits, contradictions et crises qui se produisent en son sein. Pour cela nous considérons nécessaire de comprendre comment le capitalisme se base sur l’exploitation et la domination d’une classe par une autre, et quelles sont les caractéristiques de chacune. »
Tiré du numéro 5 de Ruptura, paru en décembre 2009.
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Révolution bourgeoise et luttes de classes en France, 1789-1799
8 avril 2015, par Sandra C.L’histoire grand public montre la Révolution française comme un moment de violence extrême et aveugle exercé par les classes populaires manipulées par des leaders révolutionnaires, tout en focalisant sur l’épisode fatidique de la Terreur vue comme une dérive regrettable. Loin de ces clichés servant des intérêts de classe, les faits montrent comment les travailleurs urbains et ruraux ont mené des luttes autonomes pour un monde meilleur dépassant ainsi le contenu bourgeois de la Révolution, et forgeant des expériences pour les combats à venir.
Cette approche de la période révolutionnaire française entend rappeler que la lutte des classes n’est pas un concept construit de toute pièce. Aujourd’hui, face aux ravages du capitalisme, qui puise ses racines dans ce moment-charnière que constitue la fin du XVIIIe siècle, les prolétaires d’ici et d’ailleurs ne peuvent rien attendre d’un réformisme qui n’en finit pas de nous resservir les mêmes recettes miracles pour « humaniser » ce système.
Cette brochure constitue la 1ère partie d’un travail sur la Révolution française et couvre la période 1789-1792, de la crise de l’Ancien Régime à la chute de la monarchie. La période qui suit la chute de la monarchie jusqu’au coup d’État du 18 brumaire fera l’objet d’une autre publication, à suivre...
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Le Sabotage
12 novembre 2008, par Emile PougetC’est au nom des prescriptions de cette morale spéciale que les ouvriers doivent
trimer dur et sans trêve au profit de leurs patrons et que tout relâchement de leur
part, dans l’effort de production, tout ce qui tend à réduire le bénéfice escompté par
l’exploiteur, est qualifié d’action immorale.Par contre, c’est toujours en excipant de cette morale de classe que sont glorifiés le
dévouement aux intérêts patronaux, l’assiduité aux besognes les plus fastidieuses et
les moins rémunératrices, les scrupules niais qui créent l’honnête ouvrier, en un mot
toutes les chaînes idéologiques et sentimentales qui rivent le salarié au carcan du
capital, mieux et plus sûrement que des maillons de fer forgé.Pour compléter l’oeuvre d’asservissement, il est fait appel à la vanité humaine : toutes
les qualités du bon esclave sont exaltées, magnifiées et on a même imaginé de distribuer
des récompenses - la médaille du travail ! - aux ouvriers-caniches qui se sont
distingués par la souplesse de leur épine dorsale, leur esprit de résignation et leur
fidélité au maître.De cette morale scélérate la classe ouvrière est donc saturée jusqu’à profusion.
Depuis sa naissance, jusqu’à la mort, le prolétaire en est englué : il suce cette morale
avec le lait plus ou moins falsifié du biberon qui, pour lui, remplace trop souvent le sein
maternel ; plus tard, à la "laïque", on la lui inculque encore, en un dosage savant, et
l’imprégnation se continue, par mille et mille procédés, jusqu’à ce que, couché dans la
fosse commune, il dorme de son éternel sommeil... -
La Forme D’Abord !
27 juillet 2009, par André DréanDepuis quelques mois, des publications et des sites labellisés révolutionnaires font, sans trop se poser de questions, quasiment l’apologie des formes d’action qui sont apparues dans les entreprises privées et publiques, telles que les séquestrations de managers. Comme si, par leur seule existence, elles fournissaient la preuve de la radicalité de leur contenu. Il y aurait là quelque vide créé par la désyndicalisation et l’acceptation accrue, par les grandes centrales syndicales, des règles du jeu de l’économie mondiale. De jeunes et moins jeunes fossoyeurs du monde s’emploieraient donc à le combler à leur façon. Sauf qu’il n’y a pas de vide, mais la poursuite de la domination du capital par d’autres moyens, assez différents des modes de régulation des tensions auxquelles nous avaient habitués des décennies d’Etat providence. Et les fossoyeurs présumés ne dépassent pas aujourd’hui, en règle générale, l’horizon du syndicalisme, même lorsqu’ils emploient des moyens peu orthodoxes. Nous allons le voir à travers l’exemple emblématique des luttes dans le secteur de l’énergie. Sans généraliser outre mesure, vu que les différences de situations, de motifs, d’objectifs, de moyens, de dispositifs de contrôle, etc., n’en font pas le modèle universel à plaquer tel quel sur toutes les luttes en cours. De celles qui démarrent dans des sociétés en faillite, comme Continental, en passant par celles qui perdurent dans l’Education, jusqu’aux émeutes en banlieue et dans les centres de rétention.
Texte rédigé en juin 2009 du côté de Paris.