Ce texte nous vient d’Italie, il compose le numéro 25 de la revue Adesso, feuille de critique sociale en provenance de Rovereto, dans la province du Trento en Italie. Il revient sur une lutte étudiante qui s’est déroulée en Italie l’an passé, contre le projet de loi Gelmini, prévoyant -tout comme la LRU en France- une réduction progressive du financement public de l’enseignement supérieur au profit d’intérêts privés, rien de bien original donc. Cependant, si nous avons décidé de traduire et de publier cette lettre, c’est que les remarques formulées ici sont aisément transposables au mouvement étudiant français. Nous pensons qu’elle mérite largement un coup d’oeil de la part des étudiants en lutte aujourd’hui, qu’elle peut peut-être déboucher sur des débats internes aux grévistes, du moins, à ceux qui n’en peuvent plus de voir leurs pratiques mises à l’écart par des assemblées générales souverainement démocrates et bureaucrates.
MOTS: Critiques de l’âgisme et de l’éducation & mineur·e·s en lutte
Articles
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Lettre Ouverte aux étudiants en lutte
20 juin 2012, par Adesso -
« Aux armes ! » - Le mouvement lycéen en guerre contre l’État
12 juin 2009, par CollectifGrenoble a vécu lors du printemps 2008 un mouvement lycéen d’une intensité qui se situe dans la continuité des mouvements de révolte de ces dernières années (...).
Le titre de cette brochure fait écho au slogan principal de ce mouvement, celui qui était repris lors de chaque manif, connu de tous les lycées, avec une variante selon les moments :
Aux armes ! Nous sommes les lycéens en guerre contre Darcos / Sarko / l’État
Ce slogan résume à lui seul l’état d’esprit de ce mouvement : une révolte présente bien au-delà des projets de réforme du ministre de l’éducation nationale, une révolte qui a pu prendre corps collectivement, s’exprimant sur les lycées (notamment lors des blocages) et surtout dans la rue, agrégeant des tas d’autres personnes, ex-lycéennes ou déscolarisées, de tous âges (même si ce mouvement est resté « jeune » dans sa grande majorité).Sommaire :
- Considérations préliminaires
- Chronologie du mouvement lycéen, Grenoble 2008
- Textes du mouvement lycéen
- Textes de la presse bourgeoise (dans la version PDF seulement)
- Quelques autres lectures pour aller plus loin... -
Emilie Lamotte [1877-1909]
15 juin 2006, par Emilie Lamotte, Shalazz1877-1909 : Emilie Lamotte. Anarchiste, ancienne institutrice, néo-malthusienne, auteure de brochures sur l’éducation et la contraception, d’une pièce de théâtre, rédactrice au Libertaire et L’anarchie, propagandiste, peintre et dessinatrice, milieu-libriste, nomade en roulotte et volage... Voici quelques uns de ses textes sur l’éducation, la contraception, l’amour, parus entre 1905 et 1911, brochures, articles de presse ou pièce de théâtre.
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Contre le manque à vivre
2 juin 2017, par Catherine BakerLe texte qui suit constitue le chapitre 9 du livre Insoumission à l’école obligatoire (publié en 1985), dans lequel Catherine Baker explique à Marie, sa fille de 14 ans, pourquoi elle n’a pas souhaité la mettre à l’école et aussi, de manière plus générale, son point de vue sur l’oppression des enfants.
Dans ce passage, Catherine Baker développe la problématique du temps et de l’organisation de la vie, deux choses copieusement dévorées par l’institution scolaire, qui sait, bien entendu, beaucoup mieux que les enfants ce qui est bon pour elleux...
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La recherche vue de l’intérieur
22 novembre 2004, par Carlos Ojeda"Jusqu’à un passé récent, l’avance techno-scientifique des États-Unis tenait au fait que c’était le seul pays où l’on avait su "transformer avec efficacité la science en business", selon un chercheur de l’Université de Chicago. Cette transformation est aujourd’hui universellement réalisée. Partout l’obsession de la compétitivité.
Le renversement ne sera possible que si les chercheurs eux-mêmes, aiguillonnés par un sursaut de conscience de leur situation (un savant prolétariat qui s’ignore, auquel manque précisément la conscience de ce qu’il est), (...) en viennent à s’insurger contre l’indignité de leur condition, cessant enfin de mériter le mépris dans lequel les tient la partie la plus consciente de la population." -
Nous ne voulons pas être des étudiants, nous sommes des délinquants
17 avril 2014, par Des sauvagesUn texte de critique sur les étudiants, écrit en décembre 1998 à Madrid.
"Nous sommes conscients que nous sommes des Étudiants.
Mais nous sommes conscients que nous ne voulons plus l’être. Nous ne voulons pas nous habituer à des horaires et des espaces, nous ne voulons pas avaler de la merde, nous ne voulons pas apprendre leur idéologie, ni aucune idéologie. Plus d’intellectuels, plus de culture, plus d’art. Nous voulons aussi arrêter d’être étudiants. Mais nous ne voulons pas arrêter d’être des étudiants pour devenir des travailleurs ou autre chose. Nous ne voulons pas quitter un rôle pour en embrasser un autre." -
Class Wars
3 juin 2005, par Le CULTandis que la boucle est bouclée du côté du spectacle cinématographique de Star Wars, la Crête du CUL vous propose une petite bédé détournée, renommée Class Wars. Ca parle des luttes lycéennes et d’autres trucs un peu stratégiques.
A imprimer, photocopier et diffuser, forcément.
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Un aperçu du mouvement anti-CPE à Alès
21 août 2009, par anonymes, Bachibouzouk« La Mission Locale d’Insertion. On est allé là-bas. On a bloqué un peu, enfin on a parlé avec les gens. C’était une ambiance cool, c’était pas un affront, en fait. On a fait un blocus du rond-point des Mineurs. On a fait divers trucs, y a eu des taggages, y a eu des affiches un peu partout, notamment au Macdo. Et tout ça ça s’est fait à l’arrache. Et c’était beaucoup plus efficace que de faire un truc organisé. Comme autre truc, il y a eu la préfecture. On l’avait déjà fait. Mais là, on l’a refait spontanément, pareil. Il y a eu une prise de la préfecture pendant un petit moment. C’était un truc avec des ballons. Et ensuite, on est allé à un truc de police. On est rentré là-dedans, pareil, c’était avec des ballons, c’était plutôt cool, on s’est marré, on a fait de la musique, du bruit, tout ça. Au bout d’un moment, ça faisait un peu bide presque. Alors, après on est allé à la gare, pareil, on a fait des jeux dans la gare, on est allé un peu partout, on a fait tomber plein de trucs, tu sais au guichet y a des trucs, les files, on a fait tomber les trucs de files. Enfin voilà, on jouait, on foutait un peu le bordel, on était un peu envahissants. Et puis après, en fait, on voulait aller à la CCI, à la mairie, tout ça. »
Longue discussion avec Grieg, un lycéen, quelques mois après le mouvement contre le CPE et son monde à Alès (Gard).
Paru dans Bachibouzouk n°1 - hiver 2006-2007.
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L’Université (dés)intégrée
20 avril 2020, par anonymes"Depuis deux siècles Grenoble mène le tempo dans le domaine des techniques et des technologies de pointe. Grâce à la Houille Blanche, à l’implantation de l’armée, à la bourgeoisie industrielle locale et à l’apport de scientifiques redoutables, elle prit très tôt une longueur d’avance dans l’acquisition d’infrastructures modernes dans les domaines du nucléaire, du magnétisme, de l’électronique et de l’informatique.
Le campus de Grenoble s’inscrit dans cette « tradition » où les secteurs de l’industrie des matériaux, de la défense et de la recherche en informatique sont étroitement imbriqués depuis bien longtemps. C’est le fameux « modèle grenoblois » tant vanté par les élites locales. La nouveauté, l’ « innovation » comme ils disent, fût bien réelle concernant les méthodes de maximisation des profits à partir de connaissances nouvelles : transdisciplinarité, brevetabilité et création de start-up arrivèrent dans la cuvette directement importé du modèle de la Silicon Valley.Louis Néel, Louis Weil, Félix Esclangon et leur clique sont la première génération de cette nouvelle classe d’ingénieurs ondulaires, à la fois scientifiques, militaires et politiciens. Ils ont développé Grenoble dans le sens de l’expansion technologique comme jamais.
La tradition s’est bien maintenue jusqu’à nos jours, elle s’est même renforcée, on parle maintenant d’ « éco-système » . Et c’est avec les noms de Destot, de Piolle, de Fioraso et maintenant de Lévy que nous abordons la deuxième décennie du XXIe siècle. [...]
Ce texte est une enquête sur les structures de base qui déterminent les directives en matière de recherche et d’enseignement à Grenoble, elle n’est pas exhaustive. Elle se focalise sur quelques personnages intelligents (adaptés) qui ont tout fait, par idéal scientifique ou goût du pouvoir, pour développer et accélérer l’accroissement de la Bête à trois pattes : recherche-industrie-armée."
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Non-sco
23 décembre 2012, par CollectifDes tas de gens très sérieux (puisqu’on les étudie en classe !) ont contesté avant moi l’École et l’État (sous ses formes publique et privée). On ne va pas leur enlever le pain de la bouche. Notre affaire à nous, c’est ce que, dans les milieux chics, on appelle le « passage à l’acte ».
Catherine Baker, Insoumission à l’école obligatoireRecueil de citations contre l’école et la logique scolaire en général, 2012.