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L’armement de l’État policier suisse Le connaître pour mieux s’en défendre

mis en ligne le 23 décembre 2023 - streetmed-swiss

A touxtes nos camarades,

Joseph, Skander, Umüt, Lamin, Hervé, Mike, Nzoy, Makomé, Zyed, Bouna, Moushin, Laramy, Adbelhakim, Ali, Wissam, Amine, Yassin, Rémi, Amadou, Mehdi, Babacar, Mehdi, Adama, Liu, Angelo, Jérôme, Luis, Selon, Matisse, Gaye, Aboubacar, Henri, Romain, Zineb, Allan, Philippe, Steve, Ibrahima, Cédric, Mohamed, Sabri, Olivio, Claude, Merter, Souheil, Jean-Paul, Boubacar, Fadigui, Laurent, Rayana, Adam, Serge, Reihane, Monzamba, Alhoussein, Aimène, Nahel, Mohamed...

et tant d’autres tué.e.x.s et blessé.e.x.s par la police.

En Suisse, la police tue et mutile. Elle utilise des armes à « létalité réduite » lors de manifestations, d’actions ou de contrôles contre nous et nos camarades.
Avoir connaissance de ces outils de répression tuants et mutilants est indispensable pour se défendre face à l’État policier et ne plus avoir peur.
A notre connaissance, une brochure présentant les armes de la police suisse, les blessures qu’elles occasionnent et les soins à apporter n’a pas encore été produite. Face à l’augmentation de cas de violences policières perpétrées avec des armes à « létalités réduites », nous pensons qu’il est primordiale de connaître notre ennemi et ses armes pour être plus efficaces et résiliant.e.x.s dans notre lutte contre ce système.
Nous nous concentrerons uniquement sur les armes employées en Suisse, qu’elles sont les blessures qu’elles produisent, les soins à apporter et les défenses que nous avons.

TW : Dans cette brochure, nous parlerons explicitement de violences policières et des blessures qu’elles occasionnent. Nous montrerons que des images d’armes. Aucune images de blessures sera dans cette brochure.

Pour que la peur change de camp.

Blessures communes en manifestations faites par les armes de la police 

Les bleus

Les ecchymoses ("bleus") et les hématomes cutanés sont des épanchements de sang au niveau de la peau.
Une ecchymose désigne ce que l’on appelle couramment "un bleu". Elle se forme lorsqu’un peu de sang s’échappe des vaisseaux sanguins et reste dans l’épaisseur de la peau, formant une tache bleue. L’hématome est un épanchement de sang qui se produit plus profondément sous la peau. Cet épanchement forme une tâche de sang saillante sous la peau.

Couleur :
L’ecchymose peut être de couleur bleue, noire ou violacée. En règle générale, l’ecchymose est de petite taille.
L’hématome est bleu foncé puis il vire au vert et jaune avant de régresser beaucoup plus lentement qu’une ecchymose.
Lors de soin, demander ce qui a provoqué le bleu pour déterminer sa profondeur.
La couleur du bleu indique de la quantité de sang écoulé sous la peau.
Rouge j1 → noir j2 → violet j3 → vert j7→ jaune j12 → maximum 25j

Symptôme :
• L’hématome est très volumineux, entraîne des troubles de la partie du corps atteinte (impossibilité de bouger, perte de sensibilité…). Lors de la guérisons, d’autres symptômes peuvent apparaître : fièvre, fatigue, douleurs.
• Si l’hématome, au lieu de se stabiliser, devient chaud et douloureux ou/et augmente de volume. Il est peut-être infecté ou un syndrome des loges se déclare. Dans ce cas, référer en urgence.
Soigner un bleu :
• Proposer de l’arnica en crème (type gel). Ne pas mettre de l’arnica sur une abrasion mais autour de celle-ci. S’il y a une abrasion, désinfecter la plaie.
• Si la personne le souhaite, il est possible de donner des comprimés anti-douleurs (directement après le choc).
• Poser des poches de froids à usage unique ou des glaçons (demander aux bars autour de la manif). Ne pas mettre de froid sur les artères et grosses veines (dans le creux des articulations) pour ne pas refroidir le sang. Mettre un tissus entre la peau et la poche de froid.
• Masser l’hématome pour faire circuler le sang et éviter une calcification.

Les brûlures

Il y a trois stades de brûlures :
• 1er degrés ; la peau est rouge, sans cloques (coup de soleil). Douloureux.
• 2e degrés : la peau est rouge, gonfle, semble transpirer, avec cloques. Douloureux. Si la brûlure est plus grande que la taille d’une paume, si sur le visage, articulations, partie génitale, référer.
• 3e degrés : La peau est blanche ou noire (carbonisée), cette zone n’est pas forcément douloureuse car les terminaisons nerveuses sont brûlées. Les tissus voisins sont brûlés au 2eme degrés et 1er degrés. Référer.

Soigner une brûlure au 1er degrés :
Désinfecter à la chlorexidine. Mettre un burn shield (compresse d’eau gélifiée) ou un osmosoft. Mettre une crème contre les coups de soleils (type aloé vera). Utiliser des compresses grasses lors de la guérison à la maison.

Soigner une brûlure au 2e degrés :
Désinfecter à la chlorexidine. Utiliser un burn shield contre les brûlure au 2e et 3eme degrés (pas de osmosoft). Référer.

Soigner une brûlure au 3e degrés :
Désinfecter à la chlorexidine. Utiliser un burn shield sur les brûlures au 2e et 3e degrés (pas de osmosoft). Référer.
Si des tissus sont pris dans la blessure, ne pas les arracher mais découper le tissus autour.

Ici, nous avons décrit les brûlures thermiques, les brûlures de frottement dont nous reparlerons se traitent comme des plaies.

Trauma crânien
Un traumatisme crânien définit tout choc reçu à la tête au niveau du crâne. Il y a différent niveaux de trauma, plus ou moins grave.
A noter que chaque traumatisme crânien est à évaluer selon la situation. Plusieurs symptômes peuvent se mêler entre eux sans que ce soit une urgence (ex : mal de tête léger + trouble de la vision + bleu) ou un seul symptôme peut constituer une urgence (ex : Saignement des oreilles et/ou du nez)

Symptômes :
• Perte de connaissance
• Maux de tête
• Vertiges
• Nausées avec ou sans vomissements
• Saignement des oreilles et/ou du nez (sans plaie visible)
• Somnolences
• Abrasions
• Hématome
• Perte de notion du temps/de l’espaces, propos incohérents, amnésie
• Trouble de la visions

Référer si un ou deux de ces symptômes :
• Maux de tête sévères
• Somnolence
• Confusion
• Perte de connaissance
• Convulsions
• Perte de notion du temps/de l’espaces, propos incohérents, amnésie
• Trouble de la visions longue (visualisation de tâches, un œil aveugle…)
• Perte de force / sensibilité
• Difficultés à articuler
• Suspicion / affirmation fracture
• Saignement d’oreille et/ou du nez (sans plaie visible)
• Choc violent (chute > 1m ou forte vitesse)
• Prise d’alcool
• > 65 ans
• Problème de coagulation (maladie, médicaments)

Soigner un trauma crânien :

• Si abrasion, désinfecter la plaie.
• Mettre du froid pour calmer les gonflements.
• Après le choc, surveiller la personne les prochaines 24h. Si la personne s’endort, la réveiller toutes les heures pendant 6h puis toutes les 3h pendant 18h. Au moindre doute, référer.
Les plaies
Check rapide le SMS :
Sang (couleur, température, flux)
Mobilité (dans tous les sens)
Sensation (le toucher simplement)
Si le SMS est anormal, référer.
• Saignement pulsé/sang sombre, lent/sang rouge, ne stoppe pas/grosse quantité : comprimer et référer
• Alcool ou problème coagulation (maladie ou médicament) : saignement ++
• Tête, arcade, pied ou main : saignement ++
• Corps étranger : faire partir au rinçage (eau oxygénée, NaCl/désinfectant avec de la pression). Si ne part pas, laisser en place et référer. Dans ce cas, nous pouvons aussi faire un pansement avec l’objet pour que celui-ci ne se déplace pas.
• Plaie profonde, fond non visible : référer
• Plaie large, fermeture pas possible : référer
Soigner une plaie :
• Si saignement : comprimer jusqu’à l’arrêt
• Désinfection ou lavage simple (NaCl)
• Pansement si besoin
Comment faire un pansement ? :
Le pansement differt selon la plaie. Le pansement typique que nous allons vous présenter est adéquat pour une plaie avec saignement, nécessitant ou non une suture sur les membres :
1. Désinfecter 2. Compresse grasse 3. Compresse simple 4. Bandage

Autres blessures communes en manifestation

Traumatisme des articulations
Une entorse est dû à un coup direct ou une torsion qui endommage/déchire les ligaments. Une fracture c’est lorsque l’os se casse. Dans les deux cas, les mêmes soins s’appliquent.
Une fracture peut être identifiée en cas de douleur très intense lors de tapotement sur les parties osseuses autour de la fracture.
Référer si suspicion fracture (douleurs importantes, déformation …) ou si entorse sévère/très douloureuse.
Check rapide :
Sang (couleur, température, flux)
Mobilité (dans tous les mouvements)
Sensation (toucher simplement)
Si SMS normal les soins suivant sont a faire : immobilisation (bandage en croix), glace, anti-douleurs, crème pour les entorses (Voltaren)
Soleil/chaleur
Insolation : fièvre, crampes, nausées, fatigue, maux de têtes ++, vertiges
Soigner une insolation : lieu frais, refroidir (eau, ventilation), hydrater doucement, surveiller, référer si perte de connaissance
Coup de chaleur = urgence vitale : même symptômes que l’insolation ET la peau est chaude / rouge / sèche, confusion, perte de connaissance, perte d’équilibre, convulsions possibles, pouls et respiration rapides.
Soigner un coup de chaleur : même soins qu’une insolation ET référer en urgence

Les armes de la police suisse

Les matraques

Tonfa et Télescopiques
Types de blessures de tonfa :
• Bleu de forme longiligne et épaisse, plus ou moins superficiel.
• Abrasions.
• Sur les articulations, douleurs, gonflement, difficulté de la bouger.
• Sur les os superficiels (côtes, tibias...) peut occasionner des fracture.
• Sur la tête : peut casser nez, mâchoire, dents… Peut occasionner une abrasion ou/et un trauma crânien.
• Choc psychologique (intimidation, peur).
Les blessures de tonfa ne sont pas les plus dangereuses physiquement (dépend un peu d’où est la blessure néanmoins) mais ont un impact psychologique fort.
Soin : voir bleus, trauma crânien et plaies

Tonfa
Types de blessures de télescopique :
• Mêmes blessures qu’un coup de tonfa.
• Bleu profond longiligne, épais et profond.
• Incapacite le membre touché
Soins : Voir bleus, trauma crânien et plaies

Les lanceurs et leurs munitions

Le Merhzweckwerfer(=Lanceur multi-usage), MZW 04 de chez RUAG

Utilisé par toutes les polices cantonales, l’armée, la police SBB/CFF et les gardes frontières.
Le même lanceur envoie des gaz lacrymogènes ou des plots en caoutchouc à dispersion. Le calibre de l’arme peut être changé.
La première version de cette arme, adaptée depuis un fusil, date de 1973. En 2004, le MZW 04 subi une révision.
A chaque tir, que ce soit les plots en caoutchouc ou les grenades lacrymogènes, la propulsion se fait avec une balle à blanc.

Sélecteur de calibre

Parmi les munitions on trouve :
Des gaz lacrymogènes types CS
• Portée de tir : jusqu’à 80-120 m
• Tir en cloche

Projectile en caoutchouc de dispersion :
• Paquet de 35 plots pré-fragmenté
• Dimensions d’un plot : 10 g, 17x28 mm
• Vitesse de tir : 225 km/h
• Portée de tir : 20-30 m
• Tir en ligne horizontale, projection en cône.
• Légalement, le tir doit s’effectuer dans le bas du corps à minimum 20 m de la cible humaine.

Le lanceur GL-06 de B&T
Lanceur multi-usage principalement orienté vers les balle en caoutchouc de production Suisse, est vendu aux USA, en France ou encore en Espagne. D’autres pays du monde et notamment d’Europe arme sa police de ces lanceurs suisses.
Il lance des grenade de gaz lacrymogène CS, des LBD 40, des plots pré-fragmentés et des « bean bag » (concernant les « bean bag » nous n’avons pas réussi a trouvé d’informations sur ces munitions)

• Dimensions : 2.05 kg, 23.3’’x15.2’’
• Puissance de tir : entre 266 km/h et 306 km/h
• Utilisé actuellement par (chiffre de 2022) : BS, BL, BE, FR, LU, NE, NW, OW, SZ, UR, ZG, VD.
• Future utilisation possible (chiffre de 2022) : GE, JU.
• Absence d’information (chiffre de 2022) : ZH, SO, SH, VS, GR.

Les différents types de balles en caoutchouc utilisées avec le GL-06 :

1. Le modèle de Saltech « Rubber Shot Hexagonal », utilisé seulement à Berne
• Paquet de 28 plots pré fragmenté
• Dimension d’un plot : 8,7 g, 1,8xlongueur inconnue cm.
• Légalement, le tir doit s’effectuer dans le bas du corps ou le torse à maximum 10 m de la cible humaine.

2. Le modèle de B&T « Safe Impact Round » :
• Dimension : 45,3 g, 4,27 cm de diamètre.
• Légalement, le tir doit s’effectuer dans le bas du corps ou le torse à maximum 5 m de la cible humaine.

3. Le LBD
• Dimension : 95-100 g, 40x46 mm
• Légalement, le tir doit s’effectuer dans le bas du corps ou le torse à maximum 10 m et minimum 50 m de la cible humaine.

Types de blessures de balles en caoutchouc :
• Tétanise le membre touché
• Hématome pouvant potentiellement couvrir la moitié d’un membre
• Calcification
• Brûlure de frottement si pris de biais
• La tête, la colonne vertébrale et les organes internes sont des zones très sensibles en cas d’impacts. Si touchés, référer
• Grave lésions aux yeux si pas protégés
• Casse le nez, les dents, la mâchoire…
• Fracture, fêlure, décollement osseux
• Liaisons internes (douleur localisée persistante, sensation de malaise ou perte de connaissance, pâleur, nausée et vomissement), dans ce cas, référer.
• Trauma crânien
• Traumatisme psychique
• Mortel
Soins : Voir bleus, trauma crânien et plaies

Les gaz

On trouve deux types de gaz : les gaz lacrymogènes et les sprays au poivre. Les deux n’ont pas les mêmes composants et donc, pas tout à fait les mêmes effets ni les mêmes soins à apporter.
Grenades lacrymogènes
On trouve différents types de grenades lacrymogènes. Le gaz reste le même mais c’est le périmètre d’émission du gaz, la taille du nuage et la masse active qui va différer. Les blessures restent les mêmes.

Les types de blessures des gaz lacrymogènes CS :
• Le gaz brûle/pique les yeux et les voies respiratoires. Risque de tomber en détresse respiratoire (la respiration devient difficile et peut aller jusqu’à se bloquer).
• Les effets du gaz sont plus graves pour une personne asthmatique : ne pas utiliser de ventoline qui dilatera les bronches et fera inhaler plus de gaz ! Quitter la zone de contamination avant de l’utiliser.
• Les effets du gaz dure entre 10 et 15 min.
• Lorsque nous sommes touché.e.x.s par des lacrymo, nos tissus, peau et cheveux sont contaminés. Il ne faut plus toucher le visage ou les muqueuses après la contamination pour ne pas risquer une nouvelle blessure (aux autres et à soi-même).
• Après une forte exposition aux lacrymogènes, les menstruations peuvent être plus abondantes, douloureuses et irrégulières durant plusieurs cycles.
• Risque de brûlure au 3e degrés si on touche la capsule du lacrymogène à la main et sans gants adaptés ou si la capsule se bloque dans nos vêtements.

Soin :
• Sur le coup : on respire calmement. Se rappeler que l’effet passe rapidement. Tenter de tousser le moins possible pour éviter d’inhaler plus de gaz.
• Retirer le gaz de la peau avec des lingettes bébés sans alcool et sans parfum. Utiliser qu’une seule face de la lingette pour chaque passage de haut en bas puis la jeter. Si pas de lingette, on peut utiliser un tissus humide d’eau non contaminé.
• Mettre du sérum physiologique (=NaCl) dans les yeux (de l’intérieur vers l’extérieur de l’œil) et le nez.
• Cracher et pleurer.
• Avec du maalox ou du gaviscon : peau et bouche (cracher ensuite), les yeux doivent être fermés. “Ouvre la bouche, ferme les yeux”. Attention aux personnes diabétique, le maalox et le gaviscon contiennent du sucre.
• Se laver tout le corps mais les cheveux et le corps séparément.
• Ne pas mettre d’huile ni de lait.

Spray au poivre

Le spray au poivre ne sera jamais tiré comme un lacrymogène. Il sera toujours sous forme de gazeuse à main sur de courtes distances (entre 2 à 5 m).
Les sprays contiennent sois du gaz CS ou OC sous forme de liquide huileux, de mousse ou de gel.

Types de blessures de spray au poivre :
• Les blessures au spray au poivres sont plus douloureuses et plus dangereuses que les lacrymogènes. Les effets durent entre 30 et 45 min.
• Vaporisé directement dans les yeux, la probabilité d’avoir des dommages permanent aux yeux augmente.
• Peut occasionner des brûlures allant du 1er au 2eme degrés.
• Le gaz brûle/pique les yeux et les voies respiratoires. Risque de tomber en détresse respiratoire.
• Les effets du gaz sont plus graves pour les personnes asthmatiques.
• Irritation de la peau sur plusieurs heures.

Soins :
• On ne soigne pas du spray au poivre comme du lacrymogène. Le maalox ou gaviscon et l’eau ne fonctionnent pas.
HUILE + ALCOOL NE PAS METTRE D’EAU AU RISQUE D’AGGRAVER LA BLESSURE
• On applique une composition huileuse sur un tissus propre puis on le passe sur la peau exposée. On change de tissus à chaque passage. On retire l’huile de la peau avec un tissus sur lequel on a mis un peu d’alcool (on évite d’en mettre trop !). On réitère l’opération jusqu’à ce qu’il n’y ait plus les effets du gaz. On termine avec une fine couche de gras sur la peau.
• Se laver tout le corps mais les cheveux et le corps séparément. Attention, risque de rougeurs et de gonflements (pas grave).

Grenade Assourdissante

En Suisse, les grenades assourdissantes n’ont pas été utilisée depuis la manifestation anti-G8 à Genève en 2003. Nous n’avons pas réussir à savoir si la police suisse a encore en sa possession de telles armes. Néanmoins, nous pensons que face au risque de s’y confronter, il est important de la connaître. Pour cette brochure, nous nous sommes appuyé.e.x.s sur la GM2-L Française proche de l’ancienne GLI-F4.
GM2-L
• Dimension : 150 g, 9,2x5,6 cm
• Portée de tire : 20 m si lancée à la main, 50 m si lancée avec un Cougar.
• Composition : 15 g de charge lacrymogène (nuage très dense et sans palet) et 43g d’explosif d’hexocire (RDX). Le RDX est 1,6 fois plus puissant que la TNT. La GLI-F4 avait 26g de TNT et 4g de RDX comme charge explosive.
• Bruit : 160 db à 5 m de l’explosion, 155 db à 10 m. A noté qu’en ville, le son est amplifié à cause de la réverbération des bâtiments.
• Légalement la GM2-L est classée A2 soit arme de guerre.
• Le délais d’explosion avec le temps d’envoi est de 5 secondes, quelque fois un retardateur est ajouté. La grenade est impossible à ramasser, à renvoyer ou a esquiver. Ne pas la ramasser même si elle n’a pas explosé !

GM2-L

Schéma de la GLI-F4, maintenant plus utilisée en France. Ce schéma permet de voir comment est constitué le GM2-L, proche de la GLI-F4.

Le types de blessures de grenades assourdissantes :
• Premier effet blast (onde de choc dans le corps, lésions internes) jusqu’à 7 m. Lésions internes.
• Lésions auditives (acouphène, perte d’équilibre, perte d’audition temporaire ou définitif).
• Projectiles (bouts de métal, plastique dur…) pouvant se loger dans le corps.
• Mutilation.
• Brûlure au 1er , 2e ou/et 3e degrés si à 70 cm de l’explosion.
• Traumatisme psychique.

Soins : Voir bleu, trauma crânien, plaie, brûlure et soin contre les gaz lacrymogènes.

La défense

En manifestation, nous pouvons nous protéger contre les armes de la police. Voici une liste non-exaustive du matériel à avoir.

Individuelle :
• Lunette d’industrie ou anti-choc (Balle en caoutchouc + Gaz + GM2-L)
• Casque de ski (minimum), scooter ou moto (Balle en caoutchouc + Matraque + GM2-L)
• Boule Kies ou boule de chantier (Explosions)
• Masque FFP2 (minimum), FFP3 (Gaz)
• Bandes de boxe (Matraque + Choc en général)
• Gants de moto (Matraque + Choc en général)
• Pantalon de travail (Brûlure de frottement + GM2-L)
• Protèges tibias, genoux, coude (Choc en général)
• Chausse montante (Balle en caoutchouc + Entorses) ou coquée (Balle en caoutchouc + Entorses + GM2-L)
• Vêtement de rechange dans un sac hermétiquement fermé
• Pour les personnes à pénis : Coque (Choc en général)

Collective :
• Relancer le palet de lacrymogène du pied si nous sommes en première ligne (pour pas les relancer sur les copaines de devant). Relancer le palet de lacrymogène avec des gants de soudure et une raquette (si on sait bien viser).
• Projectile divers.
• Lampe torche/lasers dans les yeux des keufs.
• Banderole renforcée.
• Bouclier.
• Faire un cordon de sécurité autour des camarades blessé.e.x.s.
• Alerter avec des indications claires (pas de « Attention » mais « Lacrymo », « Charge à droite »…).
• Appeler les médics si on ne sait pas quoi faire.

Matos de médic :

NB : Ce qui est en gras est conseiller d’avoir sur sois que l’on soit streetmédic ou non.

• Bande autoadhésives et élastiques.
• Compresse de gaz (divers tailles).
• Compresse de gaz grasse (Ialugen) (divers taille).
• Stéristrips.
• Désinfectant alcoolique et aqueux.
• Gants.
• Arnica.
• Crème entorse (Voltaren).
• Lingette bébé sans alcool ni parfum. A base d’eau (lacrymogènes) et d’huile (spray au poivre).
• Sérum physiologique (NaCl).
• Huile (olive, coco, lin).
• Papier toilette.
• Maalox ou Gaviscon (avoir un pshit-pshit).
• Masque FFP2.
• Truc pour grignoter.
• Eau.
• Ciseaux coudés à bout rond (pour couper les bandes, les compresses, les habits). Attention, les keufs peuvent considérer les ciseaux comme une armes blanche. Légalement, s’il est à bout rond, ce n’est pas une arme blanche.
• Sac poubelle.

EGSIT :
E : Environnement et évaluation. Mise en sécurité, quelle arme, quelle blessure.
G : Gravité.
S : Soin.
I : Informer
T : Track/pas track. Documenter les blessure et virer les traces ADN

Cher.è.x.s copaines, c’est la fin de cette (première) brochure.
Merci pour ce que vous faites, merci de soigner la mémoire de nos camarades assassiné.e.x.s et mutilé.e.x.s par l’État policier, merci de vous battre contre ce système mortifère, d’agir pour panser nos blessures pour qu’on reste vivant.e.x.s.
A bas l’État policier !
Des remarques ou des idées d’améliorations pour cette brochure :
streetmed-swiss@riseup.net
Sources :
Pour avoir des information complémentaire vous pouvez lire toutes les brochures du Collectif Désarmons-Les ! .


Sources sur les armes :
Swiss MZW 04 multipurpose launcher, Armament Research Services, June 2018
https://armamentresearch.com/the-swiss-mzw04-multipurpose-launcher/

Usage des lanceurs en Suisse en 2022 (y.c. GL-06) :
Gummigeschosse : Die Fakten, Republik, December 2022 https://www.republik.ch/2022/12/01/gummigeschosse-die-fakten

Brugger & Thomet GL-06 History
https://tvd.im/small-arms/4155-brugger-thomet-gl-06.html

Brügger & Thomet GL-06, Weapon Systems
https://weaponsystems.net/system/410-BB02%20-%20GL-06



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