Le texte qui suit fut publié en mars 1934, donc peu de temps après la « crise » de 1929, et peu de temps avant la seconde guerre mondiale et l’extermination industrialisée des juifs d’Europe et des autres populations considérées comme indésirables par les nazis. Le contexte de cet article n’est donc pas anodin, ni inintéressant pour comprendre les réflexions ici présentes, et l’évolution des idées anarchistes sur la technologie et l’industrialisme, mais surtout sur la religion du progrès, le progressisme. Comme le dit l’auteur, à travers Kropotkine (mais il aurait pu généraliser le constat à la grande majorité des anarchistes antérieurs), les positions anarchistes ont rarement été claires comme elles peuvent l’être généralement aujourd’hui sur ces questions. Il ne s’agit pas pour nous de dire que l’anarchisme est meilleur aujourd’hui, cela n’aurait aucun intérêt et serait très probablement faux, il s’agit seulement de souligner que l’Histoire est passée par là, et que des conclusions en ont heureusement été tirées. Hiroshima en 1945 a probablement participé aussi à étoffer les analyses anarchistes du progressisme que l’on pourra lire aujourd’hui. [...] Dans ce texte, Marcus Graham expose une position révolutionnaire pour son temps. [Extrait de l’avant-propos]
MOTS: Anarchismes, anarchie
Articles
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Quelle devrait être l’attitude des anarchistes envers la machine ?
31 octobre 2013, par Marcus Graham -
Et notre haine rit...
1er janvier 2010, par Renzo NovatoreDans ce bref recueil de textes de ce combattant de l’anarchisme individualiste, la poésie vengeresse et paroxystique croise du regard le browning de l’anarchiste bandit. La ferveur éclatante de la prose d’Abele Rizieri Ferrari, alias Renzo Novatore, en dit long sur ce qui anime celui qui passe à l’acte, qui donne à ses idées le tournant pratique qu’elles impliquent, au prix de la vie, d’une vie menée contre toutes formes d’utopies, contre toutes métaphysiques, le sort d’un certain iconoclaste de La Spezia qui fabriquait des vers comme il fabriquait des grenades.
Ici Novatore nous parle de solidarité, de l’innocence et de la culpabilité, sujets d’une actualité brûlante, en 1922 comme aujourd’hui. Il nous parle du sacré, qu’il soit Christ ou Droit-de-l’homme. Il nous parle, de façon détournée, de la révolution à l’Est. Il nous parle aussi de ce que nous voulons y lire, c’est là la force du poète capable de transformer sa lyre en poignard.« Notre tâche ultime, à nous individualistes anarchistes, sera de faire sauter la dernière Arche à coups de bombes et le dernier dictateur à coups de Browning. La nouvelle société restaurée, nous retournerons en marge d’elle pour vivre notre vie dangereusement, notre vie de nobles criminels et d’audacieux pécheurs ! »
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Paroles de FIES
25 janvier 2008, par Laudelino IglesiasSurmonter les peurs
Certainement, nous subissons des formes de contrôle et de répression
qui produisent beaucoup de peurs. Mais nous ne pouvons et ne
devons pas laisser ces peurs nous paralyser. Parce que c’est précisément ce à quoi vise le système qui nous exploite et nous opprime.La peur est subjective, chaque personne l’expérimente et l’exprime
de manière différente. Mais la peur peut être raisonnée, ce qui nous
rend plus prudents et aiguise notre intelligence et notre imagination.Pour certaines personnes, la peur est un prétexte pour ne rien faire.
Ils préfèrent ramasser les miettes que le système leur jette et méconnaître leur dignité d’être humain. Il leur est plus facile de s’accommoder de ces miettes et d’ attendre les fruits des luttes que d’autres mènent et qui finalement amélioreront la situation de toutes et tous.
Nous sommes tous des êtres humains et nous ressentons tous la peur.
Mais des valeurs comme la solidarité et la liberté donnent à beaucoup
d’entre nous la force de surmonter les peurs que nous instille le
système.Mille choses peuvent être faites, chacune, chacun selon ses possibilités.
L’essentiel est d’être actif dans la lutte contre le système.
Ni leurs caméras de surveillance, ni leurs écoutes, ni leurs harcèlements
policiers, ni leurs arrestations, ni leurs mauvais traitements, ni
leurs tortures, ni leurs farces judiciaires, ni leurs incarcérations, ni
leurs assassinats ne peuvent, ni ne doivent paralyser notre lutte pour
la solidarité et la liberté.OppriméEs et exploitéEs, nous sommes tous affectéEs d’une manière
ou d’une autre. Ensemble nous vaincrons. Ne pensons pas seulement
à ce que nous pouvons perdre, mais à tout ce que nous avons à
gagner.Détruisons les murs physiques et mentaux qui nous enferment.
Solidarité et Liberté !!
Une goutte qui déborde du vase
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La joie de vivre
29 février 2012, par Albert LibertadDevant la fatigue de la lutte, combien ferment les yeux, croisent les bras, s’arrêtent, impuissant et découragés. Combien, et des meilleurs, sont tant lassés qu’ils quittent la vie, ne la trouvant pas digne d’être vécue. Quelques théories à la mode et la neurasthénie aidant, des hommes considèrent la mort comme la suprême libération.
Contre ces hommes, la société sort des arguments clichés. On parle du but « moral » de la vie : on n’a pas le « droit » de se tuer, les douleurs « morales » doivent être supportées « courageusement », l’homme a des « devoirs », le suicide est une « lâcheté », le partant est un « égoïste », etc. – toutes phrases à tendances religieuses et qui n’ont aucune valeur dans nos discussions rationnelles.
Qu’est donc le suicide. Le suicide est l’acte final d’une série de gestes que nous faisons tous plus ou moins selon que nous réagissons contre le milieu ou que le milieu réagit contre nous.
Extrait de l’Anarchie, 25 avril 1907.
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Jours de Rage
23 octobre 2009, par CollectifLes événements insurrectionnels consécutifs à l’assassinat d’Alexis Grigoropoulos par un flic constituent une suite logique à un état de tension culminant entre les anarchistes et les autorités depuis plusieurs années. Rien qu’en novembre 2008, un nombre conséquent d’actions directes et d’actes de sabotage ou de vandalisme avait de quoi mettre la police sur les dents. Tout comme les assassinats (ou bavures) et tortures légitimés par le pouvoir n’étaient que des étincelles pour allumer le feu de la révolte. Cette brochure reprend des textes provenant de blogs anarchistes ou de sites Indymedia, et son contenu chronologique cherche à montrer comment survient une période insurrectionnelle et comment un soulèvement populaire se met en place, et surtout ce qui s’y passe, d’un côté comme de l’autre. Ces témoignages peuvent donc nous permettre d’envisager comment cela pourrait se dérouler dans n’importe quel autre pays d’Europe...
Cette brochure ne se prétend pas exhaustive. Les textes et infos contenus dans cette brochure proviennent essentiellement d’Indymedia-Athènes, Emeutes & Amour, Le Jura libertaire et la revue Cette Semaine (n° 97 et 98).
Sommaire :
- Novembre-décembre 2008 - Communiqués de presse (médias autonomes et presse bourgeoise)
- Du 6 au 31 décembre 2008 - Chronologie de l’insurrection populaire consécutive à l’assassinat d’ Alexis Grigoropoulos par la police grecque (médias autonomes)
- Communiqués émis pendant l’insurrection de décembre 2008 -
Trouve-toi un revolver !
14 février 2014, par Efraín Plaza OlmedoTrouve-toi un revolver ! Le plus tôt sera le mieux. Achète, emprunte ou voles en un. L’idée, c’est qu’il faut que tu sois armé. Quand la classe ouvrière consciente et armée exigera son droit à la vie et à la liberté, alors tu verras comment les gouvernants et les tyrans chuteront. Tant que tu continueras à crier dans les rues comme un idiot, à mendier pour le pain et la justice, tu verras comment les balles pleuvront sur ta tête.
Texte publié anonymement au Chili en 1921.
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Douze preuves de l’inexistence de Dieu suivi de Les crimes de Dieu
18 décembre 2012, par Sébastien Faure« Se trouve-t-il un homme sensé et réfléchi, pouvant admettre qu’il existe, ce Dieu dont on nous dit, comme s’il n’était enveloppé d’aucun mystère, comme si l’on n’ignorait rien de lui, comme si on avait pénétré toute sa pensée, comme si on avait reçu toutes ces confidences : Il a fait ceci, il a fait cela, et encore ceci, et encore cela. Il a dit ceci, il a dit cela, et encore cela. Il a agi et parlé dans un tel but et pour telle autre raison. Il veut telle chose, mais il défend telle autre chose ; il récompensera telles actions et il punira telles autres. »
Sébastien Faure, Douze preuves de l’inexistence de Dieu, conférence tenue en 1908. -
L’Anarchie
17 novembre 2006, par Élisée ReclusÉlisée Reclus présente sa conception de l’anarchie...
"L’anarchie n’est point une théorie nouvelle. Le mot lui-même pris dans son acception "absence de gouvernement", de "société sans chefs", est d’origine ancienne et fut employé bien avant Proudhon."
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La Marotte
5 juillet 2017, par Max StirnerMais ce que le Christianisme (la Religion) a machiné contre les appétits, ne serions-nous pas en droit de le retourner contre l’Esprit (pensées, représentations, idées, croyances, etc.), par lequel il prétend que nous soyons déterminés ? Ne pourrions-nous exiger que l’Esprit, les représentations, les idées, ne pussent plus nous déterminer, cessassent d’être fixes et hors d’atteinte, autrement dit « sacrées » ? Cela aurait pour effet de nous affranchir de l’Esprit, de nous délier du joug des représentations et des idées.
Le Christianisme disait : « Nous devons bien posséder des appétits, mais ces appétits ne doivent pas nous posséder. » Nous lui répondons : « Nous devons bien posséder un esprit, mais l’Esprit ne doit pas nous posséder. »
La Marotte est extrait de la première partie de L’Unique et sa propriété, de Max Stirner (publié en 1844, traduit par Robert L. Reclaire en 1899).
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Anarchistes et Communistes dans le mouvement des conseils à Turin
2 février 2020, par Errico Malatesta, Luigi Fabbri, Pier Carlo Masini« Les ouvriers pensèrent que c’était le moment de s’emparer définitivement des moyens de production. Ils s’armèrent pour la défense, transformant de nombreuses usines en véritables forteresses, et ils commencèrent à organiser la production pour eux-mêmes. Les patrons avaient été chassés ou déclarés en état d’arrestation. ... C’était le droit de propriété aboli en fait, la loi violée dans tout ce qu’elle a de défense de l’exploitation capitaliste. C’était un nouveau régime, une nouvelle forme de vie sociale qui étaient inaugurés. » Errico Malatesta
Sommaire :
- I/ Le cerveau du prolétariat : Turin
- II/ Période de révolution
- III/ Les origines des Conseils d’usine
- IV/ La théorie des Conseils
- V/ Le mouvement des Conseils
- VI/ La polémique sur les Conseils
- VII/ La contribution des anarchistes
- VIII/ L’action des Conseils
- IX/ La tradition des Conseils
- AnnexesTraduit de : Anarchici e comunisti nel movimento dei consigli a Torino (primo dopoguerra rosso 1919-1920), 1951 - Turin