Les bons citoyens récitent des oraisons, font la queue, bien en ordre, devant les percepteurs. Ils font la queue, aussi, devant les bureaux de vote où s’élaborent les majorités futures. Les bons citoyens applaudissent le ministre Machin lorsqu’il a renversé le ministre Chose, puis applaudissent le ministre Chose lorsqu’à son tour il a renversé le ministre Machin. Il ne leur vient jamais à l’idée de se débarrasser de Chose et de Machin.
Le bon citoyen vote, paie, applaudit.
Il fait comme les autres :
— Bée ! Bée ! Bée !…
L’anarchiste n’est pas un bon citoyen.
MOTS: Démocratisme, citoyennisme
Articles
-
Liberté, Liberté chérie...
8 novembre 2011, par Jules Rivet -
OGM : fin de partie
27 octobre 2004, par Quelques ennemis du meilleur des mondes"Il s’agit ici de rendre compte de ce que nous avons
trouvé sur notre chemin en cherchant à combattre les
OGM et, au-delà, le monde qui les a produits : une fois
de plus, nous avons été confrontés à la misère de l’époque,
camouflée en mouvement social et citoyen regroupant,
entre autres, les traditionnels conseillers du prince,
médiateurs improvisés et autres médiatiques (...). Ce petit monde armé essentiellement de caméras
a prétendu s’opposer aux OGM en négociant des
conditions acceptables à leur mise en place. Il a, en
fait, travaillé à désarmer les raisons d’une colère et les
moyens d’une contestation." -
De la Politique
à la Vie
1er novembre 2009, par Anonyme, Venomous Butterfly et Willful Disobedience, Wolfi LandstreicherDans ce texte sous forme de proposition générale pour une rupture avec la gauche adressée à tous les anarchistes qui ne souhaitent plus attendre de miraculeux lendemains qui chantent, l’auteur trace des pistes claires pour une lutte anti-politique avec pour volonté d’avoir une incidence sur la pensée comme sur les actes.
cette rupture avec la gauche est basée sur la nécessité de libérer la pratique de l’anarchie des confins et des limites de la politique, ce n’est certainement pas pour embrasser la droite ou toute une autre partie du spectre de la politique. Il s’agit plutôt d’une reconnaissance qu’une lutte pour la transformation de la totalité de la vie, une lutte pour reprendre le contrôle de chacune de nos vies dans un mouvement collectif pour la réalisation individuelle, ne peut qu’être entravée par des programmes politiques, des organisations « révolutionnaires » et des constructions idéologique auxquelles il faudrait s’asservir, parce que celles-ci aussi, tout comme l’État et le capital, exigent que nous leur donnions nos vies plutôt que d’en reprendre le contrôle.
Nos rêves sont bien trop grands pour les limites étroites du réalisme politique.
Cela fait déjà depuis trop longtemps que nous aurions du laisser la gauche derrière nous pour continuer sur notre joyeuse voie vers l’inconnu de l’insurrection et la création de vies pleines et auto-déterminées. -
Terreur et union nationale
22 avril 2012, par anonymesNous refusons et nous combattons à la fois le chantage de l’unité nationale, le ralliement sous la bannière républicaine, qui est toujours l’horreur étatique et capitaliste. Nous refusons tout autant de crier avec les loups avides de racket communautaire et religieux, cette autre forme de muselage universel qui, loin de s’opposer à la domestication politique et au règne de l’argent, en est leur compagnon de route historique, très efficace pour diffuser hiérarchie, fatalisme, obéissance et division entre pauvres.
Si nous autres opprimés, indésirables et révoltés dans ce monde, devons critiquer et combattre jour après jour tout ce qui fait de nous des esclaves, ça ne sera jamais en tirant dans le tas, ni pour répandre la terreur et l’horreur, mais précisément pour en finir avec tout ce qui en est la cause : l’État, le racisme et le nationalisme, l’argent, Dieu.
Texte anonyme, diffusé en mars 2012. -
De la politique considérée comme opium du peuple
11 novembre 2009, par Et pour appui, le vertige, JuliusLes trois textes [proposés] sont issus du recueil Et pour appui, le vertige, rédigé au début des années 1990, par le cercle affinitaire et éphémère du même nom. L’objectif de leurs auteurs était d’approfondir la critique de la politique, en particulier des variantes à prétention révolutionnaire auxquelles ils avaient parfois participé au cours des deux décennies de combats précédents en Europe. En France, bon nombre de critiques, surgies dans la foulée de
Mai 68, ne dépassaient pas le cadre du refus de l’institution politique. Elles n’allaient pas jusqu’à rompre avec la représentation politique en général, tant la tradition jacobine, qui lui attribue le rôle de démiurge de l’histoire, hantait, et hante toujours en partie, le cerveau de nos contemporains. Dans des milieux hostiles à l’Etat, on assista même à la tentative de lui redonner ses lettres de noblesse d’antan, au nom de la subversion de la société capitaliste. Tous les discours de l’époque sur le thème : « Mettre la politique révolutionnaire au poste de commande » ne signifiaient rien de plus.Pour toute correspondance : nuee93 AAA free . fr.
-
Notes sur l’écologisme d’État et le capitalisme vert
8 mars 2009, par Collectif contre la société nucléaireSi l’on critique le Grenelle de l’environnement aujourd’hui ou que l’on se bat contre les THT, par exemple, c’est pour tenter de soulever un peu, avec nos peu de forces et sans trop d’illusions, toute la merde qui est derrière. Nous prenons la peine et le temps de nous arrêter sur ce Grenelle du conditionnement alors qu’il est déjà loin dans l’actualité médiatique car nous refusons tout ce qu’il porte de résignation, de mensonge, de séparation et, déjà, de matraque. Parce qu’il va nous être décliné dans les prochaines années, pour les autres questions séparées qui constituent les agendas des techniciens du pouvoir : Grenelle du logement, Grenelle de la précarité, Grenelle des banlieues, Grenelle de l’insertion... Parce ce qu’il sanctionne la mise en place de formes de despotisme aggravé, à l’échelle mondiale, justifiées comme toujours par la protection que l’État est censé apporter aux individus en échange de leur subordination.
-
Considérations sur les assemblées
2 décembre 2012, par AnonymeDans les assemblées on ne discute pas tous ensemble, on écoute les interventions de ceux qui sont plus habiles à exposer leur positions en les faisant ainsi passer pour la Raison collective. Celui qui parle mieux, c’est-à-dire qui possède la parole plus persuasive, contrôle l’assemblée et la plupart du temps c’est aussi celui qui l’organise). Tous ceux qui ont fréquenté des assemblées en voient clairement le fonctionnement. Quand la composition en est plus homogène, on voit le ricochet de deux ou trois voix qui se dirigent docilement vers une décision souvent déjà prise ailleurs. Les spectateurs, en silence, prennent des notes mentales de ce qu’ils peuvent dire au cas où quelqu’un les interroge sur leurs idées. Qui a des doutes ou des perplexités, se retiendra de les exposer, par crainte d’être contredit par une réponse brillante. Si les assemblées sont plus élargies, alors c’est une lutte entre différentes factions afin d’obtenir l’hégémonie. Amplifiés par les groupes respectifs de supporters, les discoureurs les plus habiles se livrent bataille. Ici, le nombre peut faire la différence, car il n’est point sûr que la parole la plus habile soit aussi la dernière. Il faut tenir compte aussi des ambitions personnelles et des rapports affectifs, tout l’enchevêtrement de sympathies, antipathies, préjugés, calculs stratégiques, rancunes, vanité et ainsi de triste suite.
-
Le revenu garanti
6 novembre 2017, par Aude VidalJe suis au chômage depuis plus de dix ans et, considérant cette expérience et les exclusions qui l’accompagnent, [le revenu granti] m’apparaît désormais comme une mesure qui conforterait le productivisme ambiant, la perte d’autonomie, les inégalités socio-économiques, culturelles et de genre et serait un recours bien insuffisant devant les désastres que provoque l’organisation du travail (et du chômage !).
J’explique en quatre temps mes inquiétudes au sujet de ces différentes dimensions.Sommaire :
- Premier temps
- Le revenu garanti, une mesure productiviste ?
- Faut-il se réjouir des gains de productivité ?
- Fin du travail pour qui ?
- C’est mon choix
- Deuxième temps
- État social et auto-organisation populaire
- Faire circuler les richesses pour créer des communautés politiques
- De meilleures allocs pour plus d’État ?
- Troisième temps
- Emploi, inégalités de genre... et revenu garanti ?
- S’attaquer aux nuisances du travail rémunéré
- Mépris de classe et critique du travail... de l’autre
- Quatrième temps
- Une critique à sens unique du travail
- Homo faber n’aime plus le yaourt
- Un solutionnisme écolo-alternatif
- Puisque c’est ici que nos chemins se séparent
- Premier temps
-
Réflexions sur l’individualisme
4 novembre 2010, par Manuel Devaldès« Ne pouvons-nous, individus, remplacer l’État par nos libres associations ? A la loi générale, collective, ne pouvons-nous substituer nos conventions mutuelles, révocables dès qu’elles sont une entrave à notre bien-être ? Avons-nous besoin des patries parcellaires qu’ont faites nos maîtres, alors que nous en avons une plus vaste : la Terre ? Et ainsi de suite. Autant de questions que le libre examen de l’individualiste résout justement à l’avantage de l’individu. Sans doute, ceux qui vivent du mensonge, qui règnent par l’hypocrisie, les maîtres et leur domesticité de prêtres et de politiciens, peuvent être d’un avis différent parce que leur petit, très petit intérêt les y invite. »
Ce texte de Manuel Devaldès fut publié en janvier 1936 dans le n°157 de La Brochure Mensuelle.
-
Le vote n’est pas une réduction des risques — Une perspective autochtone
9 novembre 2022, par Indigenous ActionRéflexions du collectif amérindien Indigenous Action à propos de l’injonction au vote.
Sommaire :
- Le vote des natif⋅ves : une stratégie de domination coloniale
- Assimilation : la stratégie du droit de vote
- Vous ne pouvez pas décoloniser le scrutin
- Rejeter l’autorité coloniale, c’est-à-dire ne pas voter