1971 : un groupe de jeunes libertaires tombe sur S., une ferme abandonnée en Aveyron, et rédige une petite annonce dans Charlie Hebdo, pour inviter d’éventuel-le-s co-habitant-e-s à venir y bâtir avec lui une communauté. Plusieurs personnes affluent de toute la France, et forment un groupe qui oscillera autour de la quinzaine de membres. L’aventure durera plus d’un an au total. Trois de ses protagonistes, Michel, Bernard et Françoise, décident d’écrire ensemble un récit de l’expérience : il s’appelle "Tentatives communautaires". Mais il ne convient pas aux éditions Stock, qui demandent aux auteur-e-s d’en rédiger une version plus légère, plus accessible au grand public : ce sera le "Journal d’une communauté". Les auteur-e-s éditeront et diffuseront quand même "Tentatives communautaires", par leurs propres moyens : il n’en reste que peu d’exemplaires. Ce résumé a été écrit à la suite de la lecture des deux ouvrages.
MOTS: Expérimentations collectives
Articles
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Tentative communautaire
15 juin 2003, par Anonyme -
De la nécessité d’une (bonne) traduction
14 janvier 2022, par AnonymeQuelques pistes sur comment s’y prendre pour que la traduction simultanée fonctionne bien et que les personnes "à qui l’on traduit" puissent comprendre et prendre part à la conversation.
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Le Rosier
24 août 2018, par AdventicesRecueil de contributions rassemblées et bricolées au cours de l’automne-hiver 2017 à propos du Rosier, premier squat ouvert sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, en 2007.
« Ça faisait comme une sorte de bulle, un petit refuge, plus ou moins au chaud, près du poêle. Parce que dehors, les conditions c’était un mélange de gaz, de pluie, de froid et de boue. Alors qu’à l’intérieur il y avait des guirlandes de chaussettes qui séchaient laborieusement dans le salon. Une paire de chaussettes sèches, c’était comme une denrée rare. Ça marque tout ça. »
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Milieux libres en France (1890-1914)
2 janvier 2006, par ShalazzUn siècle plus tôt... Des anarchistes qui se groupent pour vivre et agir ensemble hors des syndicats et des organisations : "vivre en anarchiste", "vivre en camaraderie" comme ils/elles le racontent... Voici un aperçu de ces expériences et de leurs auteurs.
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On s’était dit rendez-vous dans quinze ans
7 août 2020, par AnonymeRetour sur une quinzaine d’années au sein des mouvements radicaux des années 2000 et 2010, en mode auto-analyse critique.
« Ça se passe il y a quinze ans déjà, si c’est pas un peu plus. À cette époque, on était complètement anarchistes. On croyait en rien. Toutes les lois, toutes les normes nous semblaient sans fondement. On riait de tout. On se moquait de tout. On écrivait aux journaux de gauche pour leur dire qu’on les détestait. On collait des affiches dadaïstes sur les murs de la ville. On proclamait l’absurdité du monde. On faisait un journal et on y marquait tout ce qui nous passait par la tête, on dénonçait les injustices, on était drôles et méchants et l’avis des adultes nous indifférait. On rencontrait des gens, on semait la pagaille.(...)
Mais alors c’était tellement la fête ? Oui et non, parce qu’il y avait tout ce qu’on réussissait et puis tout ce qu’on loosait méchamment. Toutes les réalités qui nous échappaient complètement, toutes les choses dégueulasses qu’on laissait faire, voire qu’on renforçait sans s’en rendre compte. »Sommaire :
- Cette créature aux mille visages, c’est nous
- L’Appel de la bubulle -
La fin de la ZAD, le début de quoi ?
8 août 2018, par Quelques occupant-e-s de la ZAD de Notre-Dame-des-LandesDe ce que c’était la ZAD, quelque chose est fini, ou au moins se transforme. On a besoin de faire le point sur où on en est, et où on va. « On », c’est quelques personnes d’un même groupe qui se sont retrouvées pour écrire ce texte. Des habitant.e.s de la ZAD ont signé des COPs avec l’État. Pour nous c’est la fin de quelque chose.
Sommaire :
- Qu’est-ce que c’était la ZAD ?
- Ce qui est fini
- Ce qu’on ne pourra pas nous reprendre
- Espoirs pour le futur -
Les radicaux urbains et paysans dans la révolution anglaise (1641-1649)
19 mars 2015, par CollectifQue les Diggers et leur vision d’une société basée sur la propriété collective de la terre et de ses produits, malgré leur faible nombre (la vingtaine de personnes qui accompagnait Winstanley pour squatter St Georges Hill inspira d’autres groupes, mais à peine plus nombreux) et la courte durée de leur expérience (à peine un an) continuent, 360 ans après leur défaite, non seulement à être évoqués, mais aussi à être une inspiration pour nombre de gens et de collectifs semble incroyable.
L’une des explications pourrait être que Winstanley, ainsi que d’autres Diggers restés anonymes, a beaucoup écrit, et que la clarté, l’enthousiasme et la passion de ces textes font toujours sens de nos jours.
Mais aussi que l’un des grands slogans des Diggers appelait avant tout à l’action qu’ils considéraient comme indispensable au point qu’ils affirmaient que la théorie n’était rien si elle n’était pas suivie d’action. Non seulement disaient-ils (et écrivaient-ils) ce qu’ils faisaient, mais ils faisaient aussi ce qu’ils disaient. On peut les considérer comme les précurseurs, aussi bien du squat politique, que de l’action directe non violente, et c’est sans doute ce qui continue de les rendre populaires auprès de générations successives d’activistes.
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Plutôt rompre que plier
13 septembre 2021, par Groupe Révolutionnaire CharlatanRetour sur le soulèvement populaire en Kabylie en 2001-2002, avec un focus sur les assemblées villageoises.
Sommaire :
- Mémoire d’une expérience d’autogestion offensive : le vingtième anniversaire du Printemps noir de 2001-2002
- « Nous répondrons au néant par l’anéantissement de ses géniteurs »
- Quelques dates clefs de démonstration de force et d’organisation populaire
- L’organisation interne et externe des comités : primauté de l’intérieur sur l’extérieur, du civil sur le militaire, du peuple sur toute la société
- La tentation du pouvoir viril au sein des comités
- De l’État colonial à la bureaucratie d’État du FLN, c’est l’État qui reste le problème de sa population
- Un retour historique sur la destruction d’État planifiée du système des assemblées villageoises en Kabylie en quelques dates clés
- Conclusion(s) -
Chroniques du pied de biche (quelques éclats de vie par effraction)
5 décembre 2008, par Un électron d’une intersquat"Chroniques du pied de biche" ouvre une porte subjective sur les squats et ce qui les traverse. Il se fait l’écho de petites et grandes aventures, de résistances, d’émotions, rencontres et transformations du rapport au monde, cueillies à travers plus d’une décennie d’occupations... à suivre.
Ce texte a été écrit dans le cadre d’un projet de bouquin, "Paroles de squats", recueil de textes sur ces expériences dans les années 1990-2000, bouquin qui devrait être publié dans son intégralité d’ici peu.
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On nous appelle « les paysans »
21 avril 2013, par AnonymeNous sommes restés terrés à la campagne ou bien nous sommes partis loin du béton des villes.
Nous avons refusé d’être esclaves d’un boss..., mais nous sommes restés serviles car intégrés à ce système que l’on ne peut fuir.Nous avons cherché un bout de terre, parce que nous n’étions pas (tous) nés avec. Toutes les terres sont sous le régime de la Propriété Privée. Il en est qu’elle délaisse et que le temps valorise pour la spéculation, d’autres qu’elle loue, d’autres qu’elle vend.
Nous avons signé de moches baux qui nous engagent à payer régulièrement cette terre que nous nourrissons et qui nous nourrit.
Nous avons dépensé notre sueur et économisé pour payer un lopin. Il nous a fallu garantir et emprunter, et il nous faut désormais rembourser pour bonifier l’action Crédit Agricole. Nous sommes devenus propriétaires de quelques ares difficilement lâchés par ceux qui ne les comptent plus, nous sommes intégrés à la Propriété en restant propriété de l’Argent et de ceux qu’il engraisse.
Bulletin de contre-info en Cévennes n°10, mars 2010.