Un pas vient d’être franchi dans la confrontation entre l’homme et la machine en milieu scolaire. Le 17 novembre 2005, vingt personnes habillées en clowns sont entrées en chantant dans le lycée de Gif-sur-Yvette, dans l’Essonne. Alors qu’ils exécutaient une saynète, deux dispositifs biométriques contrôlant l’accès des élèves ont été détruits à coups de marteaux. Trois personnes ont été arrêtées, battues par un surveillant et des élèves. Elles seront jugées par le tribunal d’Evry le 20 janvier 2006. Installés en 2004, ces dispositifs biométriques qui associent vérification de la paume de la main et frappe d’un code à sept chiffres n’avaient pas obtenu d’autorisation de la CNIL... peu importe.
MOTS: Critiques de l’âgisme et de l’éducation & mineur·e·s en lutte
Articles
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Ne laissez pas les machines jouer avec les enfants
11 janvier 2006, par Jean-Philippe Joseph, Christine Rojewski, Jean-Pierre Joseph -
Pour en finir avec les prisons pour mineurs
1er janvier 2008, par anonymesSeptembre 2007, déjà quatre des sept Établissements Pénitentiaires pour Mineurs - en construction depuis 2005 - sont opérationnels. Ces prisons d’un nouveau type ont ouvert, début juin 2007, leurs portes à quelques jeunes malchanceux, pour mieux les refermer brutalement derrière eux. Cellule, coursive, psychiatre, cellule, cours scolaires, matons, salle de sport, « éducateurs » en mal d’autorité, parloir, barreaux, juges, mur d’enceinte, béton, cellule, cellule, cellule... Voilà ce qui attend les jeunes enfermés !
Depuis deux ans, pourtant, une lutte timide mais déterminée a vu le jour, notamment aux abords des sites de Lavaur (Tarn), Orvault (Loire-Atlantique), Meyzieu (Rhône) et Porcheville (Yvelines). De campagnes d’information en réunions publiques, d’occupations de chantier en sabotages, cette mobilisation contre les prisons pour mineurs a pris de multiples visages. Sachant que cette bataille est à peine commencée, voici un état des lieux de la mise en place des EPM et des luttes et réflexions qui s’y opposent résolument. Même s’il est loin d’être exhaustif, ce « dossier d’information » propose de revenir sur l’historique, le contexte et la mise en oeuvre de la construction des prisons pour mineurs, avant d’avoir un aperçu de la mobilisation contre ces nouvelles taules (tracts & textes, chronologie des actions...). Les contacts des nombreux collaborateurs locaux pourront également intéresser certains... Enfin, un plan des chantiers, qui circulait en juillet 2007 sur internet, est reproduit en annexe du dossier.
Finissons-en avec les prisons pour mineurs !
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L’enfance comme catégorie socialement dominée
19 juin 2008, par AnonymeReflexions sociologiques sur le statut de l’enfant dans la société française actuelle.
Sommaire :
- Bases théoriques et problématique
A. Tentative de définition des éléments théoriques
B. Questionnements et regard sur l’objet
C. Questions qui articulent cette recherche - En guise de méthodologie- Partie 1 : La différenciation des catégories : un statut spécifique à l’enfance
I. Bref historique de l’émergence du statut spécifique de l’enfant
II. Monde de l’adulte – monde de l’enfant
III. Statut juridique de l’enfant- Partie 2 : Rapports d’autorité entre enfants et adultes
I. Évolutions du rapport d’autorité
II. Conflits et manifestations de l’autorité de l’adulte
III. Dissymétries dans l’interaction verbale : « écoute un peu ce que
les adultes te disent »
IV. Spécificités du rapport d’autorité- Partie 3 : Mécanismes de légitimation et représentations de
l’enfant
I. L’enfant dans le langage : les dissymétries sémantiques
II. Deux conceptions antagonistes de l’enfant : « sale petit démon » / « adorable chérubin »
III. Besoin de l’adulte et autorité
IV. La violence symbolique
V. La « naturalisation » de la catégorie enfance- Éléments de conclusion : Apports et limites de la recherche,
perspectives -
Nous ne voulons pas être des étudiants, nous sommes des délinquants
17 avril 2014, par Des sauvagesUn texte de critique sur les étudiants, écrit en décembre 1998 à Madrid.
"Nous sommes conscients que nous sommes des Étudiants.
Mais nous sommes conscients que nous ne voulons plus l’être. Nous ne voulons pas nous habituer à des horaires et des espaces, nous ne voulons pas avaler de la merde, nous ne voulons pas apprendre leur idéologie, ni aucune idéologie. Plus d’intellectuels, plus de culture, plus d’art. Nous voulons aussi arrêter d’être étudiants. Mais nous ne voulons pas arrêter d’être des étudiants pour devenir des travailleurs ou autre chose. Nous ne voulons pas quitter un rôle pour en embrasser un autre." -
Au Biribi des gosses
5 juillet 2007, par Zo d’AxaDeux articles parus dans La Feuille, journal édité par Zo d’Axa, suivis d’un extrait du récit De Mazas à Jérusalem, puis d’une notice bibliographique sur l’auteur, de la plume de Béatrice Arnac d’Axa. La Feuille est éditée de 1897 à 1899, reprise dans une antologie, Les feuilles, Paris, 1900. Les illustrations sont de Luce et Steinlein.
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De la misère en milieu étudiant
7 juin 2003, par Des membres de l’Internationale situationniste et des étudiants de StrasbourgTexte scandale publié un an et demi avant mai 1968, à l’Université de Strasbourg par l’AFGES.
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Contre l’oppression des adultes sur les enfants
13 octobre 2005, par Catherine Baker"L’enfant est la propriété de l’adulte" remarque Catherine Baker, qui a bien du mal à se satisfaire de ce constat...
S’attaquant à la notion d’enfance, qui permet de justifier les rapports sociaux de domination des adultes sur les enfants, l’auteure se livre à un plaidoyer pour la désobéissance.
Extrait du livre Insoumission à l’école obligatoire, ce texte en constitue le chapitre 5 (dans ce livre, Catherine Baker s’adresse à sa fille de quatorze ans, qu’elle n’a pas mise à l’école).La brochure téléchargeable en PDF propose à la suite du texte de Catherine Baker, "L’âge de raison", un court texte de David Olivier, publié en 1986 dans la revue Information, Réflexion libertaire.
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Class Wars
3 juin 2005, par Le CULTandis que la boucle est bouclée du côté du spectacle cinématographique de Star Wars, la Crête du CUL vous propose une petite bédé détournée, renommée Class Wars. Ca parle des luttes lycéennes et d’autres trucs un peu stratégiques.
A imprimer, photocopier et diffuser, forcément.
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La recherche vue de l’intérieur
22 novembre 2004, par Carlos Ojeda"Jusqu’à un passé récent, l’avance techno-scientifique des États-Unis tenait au fait que c’était le seul pays où l’on avait su "transformer avec efficacité la science en business", selon un chercheur de l’Université de Chicago. Cette transformation est aujourd’hui universellement réalisée. Partout l’obsession de la compétitivité.
Le renversement ne sera possible que si les chercheurs eux-mêmes, aiguillonnés par un sursaut de conscience de leur situation (un savant prolétariat qui s’ignore, auquel manque précisément la conscience de ce qu’il est), (...) en viennent à s’insurger contre l’indignité de leur condition, cessant enfin de mériter le mépris dans lequel les tient la partie la plus consciente de la population." -
L’Université (dés)intégrée
20 avril 2020, par anonymes"Depuis deux siècles Grenoble mène le tempo dans le domaine des techniques et des technologies de pointe. Grâce à la Houille Blanche, à l’implantation de l’armée, à la bourgeoisie industrielle locale et à l’apport de scientifiques redoutables, elle prit très tôt une longueur d’avance dans l’acquisition d’infrastructures modernes dans les domaines du nucléaire, du magnétisme, de l’électronique et de l’informatique.
Le campus de Grenoble s’inscrit dans cette « tradition » où les secteurs de l’industrie des matériaux, de la défense et de la recherche en informatique sont étroitement imbriqués depuis bien longtemps. C’est le fameux « modèle grenoblois » tant vanté par les élites locales. La nouveauté, l’ « innovation » comme ils disent, fût bien réelle concernant les méthodes de maximisation des profits à partir de connaissances nouvelles : transdisciplinarité, brevetabilité et création de start-up arrivèrent dans la cuvette directement importé du modèle de la Silicon Valley.Louis Néel, Louis Weil, Félix Esclangon et leur clique sont la première génération de cette nouvelle classe d’ingénieurs ondulaires, à la fois scientifiques, militaires et politiciens. Ils ont développé Grenoble dans le sens de l’expansion technologique comme jamais.
La tradition s’est bien maintenue jusqu’à nos jours, elle s’est même renforcée, on parle maintenant d’ « éco-système » . Et c’est avec les noms de Destot, de Piolle, de Fioraso et maintenant de Lévy que nous abordons la deuxième décennie du XXIe siècle. [...]
Ce texte est une enquête sur les structures de base qui déterminent les directives en matière de recherche et d’enseignement à Grenoble, elle n’est pas exhaustive. Elle se focalise sur quelques personnages intelligents (adaptés) qui ont tout fait, par idéal scientifique ou goût du pouvoir, pour développer et accélérer l’accroissement de la Bête à trois pattes : recherche-industrie-armée."