De 1900 à 1903, Jacob organisa avec quelques camarades une bande de voleurs dont l’ambition était de faire de la « reprise » une entreprise « scientifique ». Pour eux, le vol ne devait pas être une réappropriation personnelle mais une attaque en règle contre le monde des puissants. La justice répertoria 156 cambriolages commis dans cette période par ceux que la presse avait baptisés les « travailleurs de la nuit ». Leurs cibles étaient les riches, le projet était de les punir en les frappant au portefeuille, leur plus sensible organe.
Loin de se contituer une fortune personnelle, Jacob aida généreusement les oeuvres libertaires. Le 21 avril 1903, il fut pris non loin d’Abbeville, après une expédition qui avait mal tourné. C’est l’épisode que narrent les Souvenirs d’un révolté.
MOTS: Anarchismes, anarchie
Articles
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Souvenirs d’un révolté
11 avril 2012, par Alexandre Jacob -
De l’action directe
23 août 2009, par Voltairine de CleyreTexte publié dans Mother Earth en 1912.
Sommaire :
- Qu’est-ce que l’action directe ?
- Quelques exemples historiques
- La Guerre de Sécession
- John Brown
- Les luttes actuelles contre l’esclavage salarié
- Pourquoi les patrons ont peur des grèves
- Toute grève est synonyme de violence
- Les adversaires de l’action directe
- Comment pourrons-nous briser nos chaînes ?
- Et en attendant ce jour béni ?
- Action politique et action directe -
Déclaration [interdite] de Ravachol à son procès
7 juin 2003, par RavacholFrançois Claudius Kœnigstein, dit Ravachol (Ravachol, un de ses surnoms, est le nom de sa mère) est né le 14 octobre 1859 à Saint-Chamond (Loire, France). Miséreux, il était devenu anarchiste en pensant que l’origine de la misère et des inégalités sociales se trouve dans les fondements mêmes de la société capitaliste et hiérarchisée. Le refus de son sort le conduisit à voler les riches, d’abord sans violence, puis avec assassinat. Révolté par l’injustice de condamnations à l’encontre de militants anarchistes, il dynamite en mars 1892 le domicile de leur juge, puis de son substitut. Mais, reconnu dans un café à Paris, il est arrêté quelques jours après ces deux coups d’éclat. Il est condamné au bagne à perpétuité, pour ses attentats, le 26 avril 1892 ; puis le 21 juin suivant, il est condamné à la guillotine pour meurtres. Le 11 juillet 1892 à Montbrison, la célèbre machine à tuer lui tranche le cou.
Le texte suivant a été écrit par Ravachol pour être prononcé lors de son procès, le 21 juin 1892. Cela lui a semble-t-il été interdit. Voici ce que rapporte Emile Pouget dans un article intitulé “Ravachol” paru dans Le Père Peinard n°172 du 3-10 juillet 1892 : « Ravachol avait une sacrée envie de coller son grain de sel dans la défense, non pour se défendre, mais pour s’expliquer. Y a pas eu mèche, nom de dieu ! A la quatrième parole, le chef du comptoir lui a coupé le sifflet. Sa déclaration n’est pas perdue, nom d’une pipe ! ».
Zanzara athée, janvier 2004
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Pour une histoire de l’anti-impérialisme anarchiste
16 juin 2021, par Lucien van der WaltDans ce texte datant de 2001, Lucien van der Walt donne plusieurs exemples de luttes anti-impérialistes auxquelles les anarchistes ont participé, sur plusieurs continents à travers la planète.
« La tradition de lutte contre l’impérialisme est ancienne parmi les anarchistes, elle remonte à l’aube du mouvement, dans les années 1860-1870, et se poursuit aujourd’hui encore. De Cuba à l’Égypte, à l’Irlande, de la Macédoine à la Corée, à l’Algérie et au Maroc, le mouvement anarchiste a payé de son sang son opposition à la domination et au contrôle colonial et impérialiste. »
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Peste noire
1er septembre 2009, par CollectifLe 22 mai 2009, à côté de l’Ecole de Gendarmerie de Santiago du Chili, un anarchiste est mort dans l’explosion de l’engin qu’il transportait sur son vélo. Il s’appelait Mauricio Morales.
Peste noire réunit plusieurs textes relatifs au décès de Mauricio, mais aussi et surtout, aux luttes auxquelles il participait.
Sommaire :
- Un compagnon est mort
- Perquisitions en série
- Le squat Sacco & Vanzetti résiste
- Enterrement de Mauricio
- Arrestation puis incarcération de Cristian
- De quelques faux-amis...
- Perquisition à Pudahuel, Diego dans la nature...
- Le défi consiste à briser la peur, le silence et la passivité
- Un large spectre de possibilités de solidarité
- Bref aperçu de la situation avant la mort de Mauri
- Chronologie partielle de la solidarité -
Contre l’Unité
22 février 2010, par CollectifDans ce modeste recueil, on pourra trouver quelques textes, presque toujours liés à des situations et à des contextes particuliers, cependant, si nous les avons réunis ici c’est qu’ils participent tous plus généralement d’une même cohérence antipolitique. "Antipoliquoi ?..." s’exclameront certains. Une nouvelle théorie à la mode chez les anarchistes de salon ? L’antipolitique, peu importe le nom qu’on lui donne (il n’aura de toute manière aucune nécessité), est une tendance réelle au sein du mouvement anarchiste international parmi ceux qui luttent et qui font quotidiennement le choix de ne pas sombrer dans les méandres militarisés de la stratégie et de sa tactique au nom desquelles tant ont retourné leurs vestes, prouvant à ceux qui ne voulaient pas y croire à quel point éthique, idées, désirs, individu et rêves pouvaient être bradés sur l’autel de la reconnaissance, de la représentation et de la médiation.
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La grève des électeurs
15 avril 2007, par Octave MirbeauUn texte anti-électoral publié dans Le Figaro (si si !) le 28 novembre 1888.
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Le culte de la charogne
21 juin 2015, par Albert Libertad« Comment pourraiton connaître la vie alors que les morts seuls nous dirigent ? [...]
Il faut jeter bas les pyramides, les tumulus, les tombeaux ; il faut
passer la charrue dans le clos des cimetières afin de débarrasser
l’humanité de ce qu’on appelle le respect des morts, de ce qui est le culte de la charogne. »Albert Libertad, l’anarchie, 31 octobre 1907.
REJET DU PASSÉ, rejet des germes de mort ou de putréfaction qui
empoisonnent déjà le futur, sont indissolublement liés : tel est le sens
de la haine que porte Libertad au « culte de la charogne », dont toute
la vie quotidienne subit l’envahissement : « Les morts nous dirigent ;
les morts nous commandent, les morts prennent la place des vivants. »
Jamais peut-être l’essence morbide de la démocratie, dans ses manifestations apparemment les plus disparates, n’a été perçue avec une telle lucidité.Roger Langlais, préface à Libertad, Le Culte de la Charogne
et autres textes, Éditions Galilée (Paris), mai 1976. -
Proudhon, un refoulé sexuel
17 juillet 2006, par Daniel Guérin, L’Empereur Tomato KetchupDaniel Guérin s’attache ici à "considérer l’un des aspects les moins connus de l’œuvre du grand réformateur social : sa vive et insolite curiosité à l’égard de l’homosexualité. Curiosité d’autant plus surprenante qu’il passait, a juste titre, pour un homme de mœurs rigides et que, par ailleurs, l’auteur de la posthume Pornocratie était enclin a tonner contre les écarts de la chair."
A la suite du texte de Daniel Guérin, quelques citations réactionnaires de divers personnages célèbres accompagnent d’autres citations de Proudhon, toutes aussi rétrogrades, notamment au sujet des femmes...
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Douze preuves de l’inexistence de Dieu suivi de Les crimes de Dieu
18 décembre 2012, par Sébastien Faure« Se trouve-t-il un homme sensé et réfléchi, pouvant admettre qu’il existe, ce Dieu dont on nous dit, comme s’il n’était enveloppé d’aucun mystère, comme si l’on n’ignorait rien de lui, comme si on avait pénétré toute sa pensée, comme si on avait reçu toutes ces confidences : Il a fait ceci, il a fait cela, et encore ceci, et encore cela. Il a dit ceci, il a dit cela, et encore cela. Il a agi et parlé dans un tel but et pour telle autre raison. Il veut telle chose, mais il défend telle autre chose ; il récompensera telles actions et il punira telles autres. »
Sébastien Faure, Douze preuves de l’inexistence de Dieu, conférence tenue en 1908.