Le Kiosk Toulouse


Programme des projections au KIOSK janvier 2009

mis en ligne le 8 mai 2009 - Le Kiosk Toulouse

PROGRAMME DES PROJECTIONS AU KIOSK janvier 2009

lundi 12 janvier 20h30

« 17 octobre 1961, dissimulation d’un massacre » , documentaire de Daniel
Kupferstein , 2001, 52 minutes

"Ce jour-là, le 17 octobre 1961, à l’appel du FLN, 30 000 manifestants
bravent l’interdit et descendent dans les rues de Paris pour protester
pacifiquement contre le couvre-feu qui leur est imposé. Les policiers
tirent dans la foule sans sommation, jettent des manifestants dans la
Seine, font preuve d’une rare violence à l’égard de ces "musulmans
d’Algérie". Daniel Kupferstein analyse cet événement que les autorités
vont, pendant près de 40 ans, tenter d’étouffer. Le lendemain du massacre (plusieurs centaines de morts), les journaux relaient les propos du préfet de police Maurice Papon : "Le pire a été évité" ou "La bataille de Paris est gagnée". Une censure décomplexée et une presse bridée ou acquise referment la chape de plomb sur ce dossier brûlant. L’arrivée des socialistes au pouvoir en 1981 redonne l’espoir de faire éclater la vérité, mais on refuse pourtant d’ouvrir les archives : "Trop de plaies à vif", décrètent ces politiques dont la guerre d’Algérie est le patrimoine commun. Aujourd’hui, écrivains, historiens, journalistes et anciens parlementaires font la lumière sur ce triste épisode, et l’acharnement de quelques-uns d’entre eux, tels Pierre Vidal-Naquet et Jean-Luc Einaudi, auront raison de cette absence de volonté politique. "La Bataille de Paris", livre choc d’Einaudi, fera l’objet d’un procès en diffamation par Papon et contribuera à faire avancer la vérité."
[Ce film est centré sur la censure et les difficultés rencontrées par les
journalistes et les historiens à reconstituer les faits tragiques du 17
octobre 1961, à Paris. Grâce aux témoignages de témoins, de manifestants et des jeunes d’origine algérienne, Kupferstein insiste sur la mémoire de cet événement dans la société française.]
Depuis quarante ans, ce crime a été occulté ; pourtant, ces événements,
les plus meurtriers sur le sol de France depuis la deuxième guerre
mondiale, ressemblent, par certains aspects, aux heures les plus sombres de la collaboration. Pourquoi cette histoire a-t-elle été dissimulée ?
Dans quelles conditions, au nom de quelles raisons, des responsables d’un État démocratique ont-ils caché l’ampleur et la gravité de tels événements ?

lundi 26 janvier 20h30 : 2 films

« LA NOIRE DE ... » , d’Ousmane Sembène, Sénégal, 1966, 65mn, Noir et Blanc.

Côte d’Azur, années 60, elle débarque dans une robette à pois avec un
fichu sur la tête...non ce n’est pas B.B., mais Diouana, « la Noire
de... » Madame et Monsieur, couple d’expats dont elle gardait les enfants à Dakar et qu’elle a suivi en France, s’attendant surtout à voir du pays...Mais elle se rendra compte rapidement que la cuisine et le ménage seront ses seuls champs d’action. Premier long métrage réalisé par un cinéaste d’Afrique Noire, Prix Jean Vigo à sa sortie, brûlot discret aux dialogues succincts, très beau noir et blanc, une perle rare encore bien d’actualité.

et à 22h

« HYENES », de Djibrill Diop Mambety, Sénégal, 1992, 1h50, Couleur

Linguère Ramatou, devenue milliardaire, "plus riche que la Banque
mondiale", revient au pays après 30 ans d’absence. Elle annonce qu’elle va faire un don de 100 milliards à Colobane, ville fantôme au charme foudroyé par la misère. Mais à une condition : la mort de Dramaan Drameh, son amant d’alors qui l’avait trahi et poussé à la fuite...Mambety transpose ainsi au Sénégal la pièce de Friedrich Dürrenmatt, « La visite de la vieille dame » (1955), et c’est époustouflant : humour, suspense dans un huis clos oppressant, acteurs formidables mais aussi critique acerbe de la société sénégalaise, tout y est, rien ne lui échappe. Parabole incidieuse : les relations néocoloniales poussent les Africains à trahir les espoirs de l’Indépendance pour les fausses promesses du matérialisme occidental.
Magistral et fou, Hyènes a été salué dans le monde entier comme l’un des meilleurs films africains de l’histoire du cinéma (on est bien loin des didactiques films à thème, sur l’excision ,la polygamie, l’exode rural, etc., parfois trop prévisibles), et figura dans la sélection officielle de Cannes cru 1992.